1

[Théâtre] Avignon/IN : Grensgeval, la crise des réfugiés sous des flots d’images et de mots

Avec Le Sec et l’Humide aussi présenté au Festival d’Avignon, Guy Cassiers a commencé par s’en prendre au fascisme à travers la figure du belge Léon Degrelle, un engagé volontaire dans la Wehrmacht et la Waffen-SS. Après avoir questionné les mécanismes du fascisme, avec Maud Le Pladec il monte Grensgeval pour aborder une question plus brûlante encore que celle de notre Europe du XXe siècle, celle des réfugiés et de nos frontières, en partant du texte de Elfriede Jelinek.

Du début à la fin le spectacle est construit autour d’un flot de paroles et de danseurs qui parvient difficilement à s’équilibrer. Un groupe d’hommes et de femmes est assis autour d’une table, ils discutent de la crise des réfugiés, des problèmes qu’ils rencontrent et des réactions des européens à un rythme frénétique pendant qu’un groupe de danseurs occupe la scène. Alors qu’une mosaïque d’écrans surplombe l’ensemble et nous sature d’images de cette crise que nous ne pouvons plus éviter de regarder en face, les danseurs ondulent et endurent ce que les images et les mots créent comme atmosphère. Si le spectacle donne lieu à de belles compositions comme lorsque les danseurs forment un radeau de la méduse, ou qu’une métaphore est tenue entre ce que la mort d’Hector a levé comme indignation il y a des siècles et le fait qu’aujourd’hui, plus personne ne s’indigne même pour des milliers de personnes, nous avons une sensation de déjà vu. Le spectateur se retrouve donc dans une situation plutôt inconfortable pour en arriver à ce bilan dramatique, car si Guy Cassiers moralise le déni ou l’incompréhension qui a lieu envers les conflits que fuient les réfugiés, il tombe dans des lieux communs avec cette mise en scène trop démonstrative qui n’invite pas à réagir mais à subir.

Certes, Greensgeval fait partie de ces spectacles nécessaires qui contribuent à mettre le spectateur face une réalité qui n’est pas la sienne. Grâce à ce genre de spectacles il sera bientôt impossible de dire « je ne savais pas », mais s’il y a bien une leçon à retenir d’une Histoire que Guy Cassiers maitrise pourtant bien après avoir monté Le Sec et l’Humide et tout ce que le fascisme a engendré, c’est qu’il faut sortir de l’ère trop confortable de la dénonciation pour entrer dans l’action.

Greensgeval (Borderline), d’après Elfriede Jelinek, mise en scène de Guy Cassiers et Maud Le Pladec, Festival d’Avignon, Parc des expositions, jusqu’au 24 juillet 2017. Durée : 1h15. Plus d’informations ici : http://www.festival-avignon.com/fr/

 




[Théâtre] Avignon/IN : L’Antigone japonaise de Satoshi Miyagi

Photo : Christophe Raynaud de Lage

Après son Mahabharata monté il y a trois ans à la carrière de Boulbon, Satoshi Miyagi ouvre le 71e Festival d’Avignon dans la Cour d’honneur avec Antigone version japonaise. Pour son spectacle, il fait disparaître toute la scène sous l’eau, et nous immerge dans la tragédie grecque par le biais du théâtre traditionnel japonais pour un beau – mais peut-être trop long – moment de contemplation.

Tout le monde ou presque a déjà vu Antigone, ou bien en connaît au moins les tenants et les aboutissants si bien que dès le début du spectacle Satoshi Miyagi nous surprend en se jouant de la connaissance partielle que nous avons de cette pièce. Les dix premières minutes sont en effet consacrées à un résumé en français de la tragédie de Sophocle avec un humour ravageur, tant le français semble être difficile à parler pour la troupe japonaise. Sur le miroir d’eau, le préambule comique passé, les comédiens tels des silhouettes fantomatiques blanches ondulent, jouent et miment la pièce. Le metteur en scène a en fait dédoublé certains personnages comme Antigone, Ismène ou Créon de sorte que l’un conte la fable tourné et figé vers nous, tandis que l’autre mime la scène dont les mouvements sont projetés sur le Palais des Papes dans un jeu d’ombres envoûtant.

Photo : Christophe Raynaud de Lage

Du début à la fin, la mise en scène de Satoshi Miyagi est parfaitement orchestrée, tous les gestes très lents des comédiens concourent à la création d’une ambiance très zen, très chorégraphiée tant les rituels sont dansés. Que ce soit Antigone fardée d’une perruque blonde perchée sur un rocher massif jouant les scènes avec grâce, ou tous les comédiens formant un cercle processionnel hypnotique, la démesure du lieu, du miroir d’eau et des ombres se heurtent à une quiétude remarquable mais qui finit par provoquer de l’ennui. Cette Antigone marquée par le bouddhisme japonais est surtout un spectacle contemplatif pour nous public occidental. Souvent, certains mouvements sont si codifiés que nous sommes relégués à la contemplation de ce que nous trouvons beau sans vraiment savoir pourquoi. Si le théâtre d’ombres voulu par le metteur en scène est spectaculaire, il reste néanmoins figé et certaines scènes s’étirent trop en longueur.

Heureusement pour le public, la méditation poétique à laquelle il est convié est accompagnée de la musique pensée par Hiroko Tanakawa. Ce dernier a composé une partition répétitive, faite de percussions très marquantes dont on ne se lasse pas. De fait, cette Antigone montée avec beaucoup de soin et de grandeur nous impressionne mais reste trop hermétique à son public pour qui la simple contemplation, aussi agréable soit-elle, ne peut suffire quand elle ne dit rien de percutant sur la situation du monde actuel.

Antigone, de Sophocle, mise en scène Satoshi Miyagi, Spectacle en japonais surtitré en français, Cour d’honneur du Palais des Papes, Festival d’Avignon – Du 6 au 12 juillet, relâche le 9 à 22h. Durée : 1h35. Pour plus d’informations : http://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2017/antigone




[Théâtre] Une Mouette qui nous prend au vol et s’abat sur nous

Photo : Clément Carmar

Le Théâtre de la Bastille accueille La Mouette, une pièce de Tchekhov mise en scène par Thibault Perrenoud, qui nous en offre une version décapante, saisissante de réalité et toujours en prise avec l’actualité.

Dans la pièce de Tchekhov, la mouette n’est autre que Nina, une jeune femme qui va périr d’amour. D’abord aimée de Constant qui lui écrit une pièce, la jeune actrice qu’elle est va s’enfouir avec l’amant de la mère de celui qui l’aime et qui lui abattra une mouette. Comme d’habitude chez Tchekhov, tous sont tourmentés, se cherchent, fuient mais reviennent confrontés à ce qu’ils sont. Dans la mise en scène signée par Thibault Perrenoud, les personnages sont ceux de Tchekhov mais comme actualisés, transposés à aujourd’hui et nos vies. Dès leur entrée sur un plateau où le public est installé dans un système en quadri-frontal, ils se révèlent proches de nous, ils jouent des sentiments que l’on connaît tous, ils sont assis parmi nous et dans une temporalité qui nous échappe tant cette pièce ainsi montée s’impose comme une évidence, on est balloté d’émotion en émotion, de la détresse de chacun à la mort annoncée de l’un d’eux.

Même s’il prend des risques avec le texte original, le metteur en scène crée un spectacle épuré, marqué par des fulgurances qui nous heurtent en plein vol si bien que l’âme de Tchekhov plane toujours au-dessus de nous, et ce malgré le choix d’un franc-parler déroutant au départ. Là où Thibault Perrenoud comme sa troupe d’acteurs excellent, c’est aussi dans ce qui n’est pas dit mais que l’on voit ou que l’on entend quand même. Car entre les répliques ou pendant, les situations semblent se vivre « pour de vrai », toujours il se passe des choses hors-scène, et toujours les frustrations de chacun – amoureuses ou artistiques – sont prégnantes.

En deux heures à peine, on éprouve les vies des personnages, leurs difficiles relations entre eux et avec le monde qu’il faut habiter. Par de multiples clins d’œil intelligents à notre actualité, le chômage, l’écologie, le terrorisme, le metteur en scène nous achève et montre qu’avec peu de choses il reconstitue tout un monde et un tissu social qui nous interpellent. Et plus le temps passe, plus comme cette mouette abattue, spectatrice constante abandonnée en bord de plateau, on y laisse quelques plumes.

« La Mouette », de Tchekhov, mise en scène Thibault Perrenoud, actuellement au Théâtre de la Bastille, 76, rue de la Roquette, 75011 Paris. Durée : 2h. Plus d’informations et réservations sur http://www.theatre-bastille.com/saison-16-17/les-spectacles/la-mouette




[Opéra] Billy Budd au Teatro Real, éclatante plongée dans les abîmes du mâle

Photo : Javier del Real

À l’occasion de son bicentenaire, le Teatro Real de Madrid accueille une création événement coproduite par l’Opéra de Paris (qui devrait donc la présenter pour la saison 2018-2019) : Billy Budd. Cet opéra en deux actes composé par Benjamin Britten, dont le livret est de Edward Morgan Forster et Eric Crozier, est l’adaptation du roman homonyme d’Herman Melville, aujourd’hui mis en scène de façon monumentale par Deborah Warner.

Enrôlé de force sur le navire de guerre « L’Indomptable », contre la France à la fin du XVIIIe siècle, William Budd est un jeune marin qui fascine par sa beauté et son éclat, pourtant le capitaine d’armes John Claggart souhaite le voir disparaître. Accusé à tort de préparer une mutinerie à bord du vaisseau et d’incarner l’esprit révolutionnaire qui secoue la France, alors grande ennemie de l’Angleterre, Billy Budd est fatalement condamné, et pendu.

Si l’issue tragique de cet opéra est donnée dès la première scène, Deborah Warner parvient à créer une ambiance dignement grandiose où tout y est sombre et haletant. Du calme renforcé par le dépouillement de la scène aux tumultes des échanges entre William Budd et le maître d’armes : une vague inquiétante prend corps grâce aux nombreux choristes présents, se mouvant toujours en harmonie, déploiement visuel d’une mer capricieuse. Tels une seule onde tous les hommes de cet opéra, caractérisé par l’absence totale de femme, donnent des frissons, que ce soit par la force tranquille qu’ils représentent constamment ou par la grave puissance de leurs voix qui n’en est qu’une, celle de Billy.

Grâce à d’incroyables possibilités techniques, la metteure en scène crée un espace cerclé de cordes et de lignes d’eau, marqué par une structure en bois imposante qui bouge au gré des remous de la mer, et de la foule d’hommes qu’elle supporte – plus de 90 figurants et chanteurs. L’esthétique proposée par Deborah Warner donne finalement une lecture classique de cet opéra, dont elle parvient à saisir toutes les tensions, aussi admirablement portées par la distribution des rôles et soutenues par la direction musicale d’Ivor Bolton. On ressort notamment marqué par la prestation de Jacques Imbrailo (Billy Budd), mais surtout par celle de Brindley Sherratt, le maître d’armes à la voix de basse saisissante.

Deborah Warner offre un noble retour au Teatro Real, qui parvient à s’affirmer sur la scène européenne par cette coproduction, renforçant l’attente de sa création en mai prochain : Le Testament de Marie, de l’irlandais Colm Tóibín, avec Dominique Blanc au Théâtre de l’Odéon.

Billy Budd, de Benjamin Britten, livret d’Edward Morgan Forster et Eric Crozier, d’après Herman Melville, direction musicale Ivor Bolton, mise en scène Deborah Warner. Production du Teatro Real, coproduction avec l’Opéra National de Paris. Durée : 3h15 (avec entracte). Jusqu’au 28 février à Madrid. Plus d’informations ici : http://www.teatro-real.com/




[Théâtre] Juste la fin du monde au Théâtre de Verre

Photo : Victoria Sitja

En avril dernier, Victoria Sitjà nous avait éblouis pour sa mise en scène des « Trois Sœurs » de Tchekhov, et sa capacité remarquable à créer, sans moyens, de très belles images. Elle nous a marqué également par son idée d’aborder les questions de l’héritage et de la nostalgie à travers une trilogie composée à partir d’auteurs et de messages différents. Pour continuer ce travail, elle a mis en scène « Juste la fin du monde », de Jean-Luc Lagarce, s’inscrivant ainsi autant qu’elle se détache de l’actualité autour de cette pièce.

« Je décidais de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces et faire le voyage », dès les premiers mots de Louis, la question de l’héritage chère à Victoria Sitjà est palpable. On ne cesse jamais de découvrir sa propre famille. À chaque retour chez soi, qui ne se rend pas compte que ces personnes qui nous élèvent ne nous connaissent finalement que peu ?

Le dispositif bifrontal, qui place toute l’action sur la longueur, bien que nous offrant l’excitante position de voyeur, ne porte pas toujours ses fruits dans les effets attendus par le spectateur. Parfois, la famille autour de Louis apparaît telle une brochette, figée, comme tenue par un pique. Une lecture carnassière de l’origine de Louis ? Ce parti pris souligne néanmoins la solitude évidente d’un héros isolé de par le regard de sa propre famille. À plusieurs reprises, le rythme des scènes le laisse à l’écart, en quelques échanges, il se retrouve seul si bien que les glissements vers les monologues se font avec fluidité. Autour de lui, les mots fusent, ils sont coupés, mâchés, débités, le dire des autres personnages crée une musique qui assaille, surcharge les épaules de Louis qui est le seul à parler posément. La mise en scène concoure toujours à renforcer cet effet. Dès que Louis est en famille, les lumières clignotent, les scènes s’enchaînent de même que le choix des musiques effectués par Victoria Sitjà qui nous donne à voir des images spectaculaires allant directement contraster avec les moments de solitude du héros qui, pour autant, sont particulièrement esthétiques. On se souvient par exemple de la famille qui, d’une marche synchronisée, soulève l’estrade depuis laquelle Louis déclame ses souffrances, annonçant le cortège funèbre prochain. À plusieurs reprises, la jeune metteure en scène réussit à nous saisir par ses tableaux devançant le texte et défiant l’action à venir.

On est marqué par le jeu classique d’Alexandre Risso (Louis), il contraste avec une Suzanne touchante, sincère, dont le rôle nous rappelle celui de Macha dans les « Trois Sœurs » où la comédienne s’était déjà illustrée. Mais la plus marquante, celle qui le mieux « cherche la vérité de son personnage, et arpente la réalité onirique de la représentation qu’elle crée », pour reprendre les mots de Krystian Lupa, reste la mère, vécue plus qu’incarnée par Dorothée Le Troadec, si jeune mais évoquant pourtant tant d’expérience, elle marque l’ensemble de la troupe par la puissance de son talent.

Par les contrastes dans le jeu et la plus grande simplicité de la mise en scène « Juste la fin du monde » marque une étape, certes moins aboutie que « Les Trois Sœurs », mais qui trouve une logique dans le travail en cours de Victoria Sitjà. Une étape qui accroit notre désir de découvrir cette trilogie dans son ensemble.

« Juste la fin du monde », de Jean-Luc Lagarce, mise en scène Victoria Sitjà, au Théâtre de Verre en décembre 2016.




[Critique-Théâtre] Letter to a Man : Nijinski incarné par Baryshnikov, deux légendes de la danse en une

Photo : Julieta Cervantes

À l’espace Pierre Cardin (occupé par le Théâtre de la Ville), Bob Wilson met en scène le Journal de Vaslav Nijinski (1889-1950). Danseur légendaire incarné par lafigure mythique de la danse : Mikhail Baryshnikov. Une interprétation onirique autant jouée que dansée, véritable immersion dans le génie et la folie d’un artiste hors norme.

Dans une ambiance propre à Bob Wilson, à savoir un visage peint en blanc pour Baryshnikov et une esthétique élégante, froide, où les lumières rythment les scènes et sculptent l’espace, le journal intime de Vaslav Nijinski se dit, se danse et se mime. Derrière une rampe de cabaret, Baryshnikov n’applique pas une chorégraphie stricto sensu. Il est souvent assis ou une chaise à la main pour rappeler cette fameuse chaise que Nijinski détruisit en public de son vivant alors qu’il plongeait dans la souffrance et la folie. Sa silhouette fascine… Baryshnikov a des gestes fluides et précis, ceux d’un corps qui ne semble pas vieillir. Le danseur, âgé de 68 ans, nous hypnotise d’autant plus que le fond sonore incessant qui l’accompagne crée une ambiance étrange et magique.

Dans son journal écrit en à peine deux mois, Nijinski dialogue avec son moi intérieur traversé par des questions sur la guerre, le pacifisme, Dieu ou la paternité, et toutes ces tensions sont menées d’un pas de maître par Baryshnikov. Touchant et tout à la fois angoissant, Nijinski est aussi esquissé par des moments de danse qui l’ont rendu célèbre pour une performance impeccable où la folie et l’isolement du danseur trouvent un écrin sonore inépuisable.

Jusqu’au dernier instant Baryshnikov est saisissant par son charme qui laisse, certes, peu de place au confort, et qui nous ferait presque oublier le texte tant le monde visuel recréé par Wilson nous captive.

Letter to a man, d’après le Journal de Nijinski, mise en scène Robert Wilson, avec Mikhail Baryshnikov, jusqu’au 21 janvier 2017 au Théâtre de la Ville – Espace Cardin, 1, avenue Gabriel, 75008 Paris. Durée : 1h10. Plus d’informations ici : http://www.theatredelaville-paris.com/




Une histoire des illuminations publiques et privées de 1790 à 2016

La maison d’un habitant de Whitestone aux États-Unis en 2015

Owl-Lights-1923-1024x285

« Paris entier brille d’une nouvelle illumination (…) et la ville est encore magnifiquement illuminée », cette remarque si actuelle est pourtant du député Cabet, qui en 1845 évoque une fête de 1790. Devenu ordinaire, garanti par la ville, en 2016 à Paris, l’éclairage public ne nous surprend plus sinon pendant les périodes de fêtes, où l’on admire les façades des Grands Magasins et où l’on arpente les Champs-Élysées que l’on ne fréquente pourtant guère le reste de l’année…

Associée à la célébration, l’illumination, d’usage public ou privé, est désormais liée à Noël et plus généralement à décembre sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. D’un autre côté, peut-on dater Noël tel que nous le fêtons aujourd’hui ? Alain Cabantous et François Walter dans leur ouvrage Noël : une si longue histoire (2016) esquissent des pistes pour répondre à cette question.

Les débuts de l’électricité

Aujourd’hui devenu rituel obligé, le sapin et les décorations (notamment en Europe et aux Etats-Unis depuis la fin du XIXème siècle), marquent Noël, une fête qui date pourtant de l’antiquité romaine ! Depuis quand ? Le sapin serait entré dans l’espace public dès le XVème siècle, et dans l’espace privé à la fin du XVIIIème. En cette même fin de siècle, Paris devient la « ville-lumière » : le temps de grandes fêtes, des rues entières se parent de décorations lumineuses qui ressemblent davantage aux décorations des siècles à venir qu’à celles du siècle passé, notamment de celles des fêtes royales de Versailles. Avant de parler de Noël, il faut faire un détour par la lumière…

MOREAU Jean Michel, La grande illumination de Versailles, exécutée pour le mariage de Louis XVI, Illumination du parc de Versailles et du Grand Canal à l'occasion du mariage du Dauphin futur Louis XVI avec l'archiduchesse Marie-Antoinette, le 19 mai 1770, Période création/exécution 3e quart 18e siècle, Lieu de conservation Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
MOREAU Jean Michel, La grande illumination de Versailles, exécutée pour le mariage de Louis XVI, Illumination du parc de Versailles et du Grand Canal à l’occasion du mariage du Dauphin futur Louis XVI avec l’archiduchesse Marie-Antoinette, le 19 mai 1770, 3e quart 18e siècle, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Une gravure d’un dessin d’Armand Parfait Prieur montre par exemple des fêtes et lumières aux Champs-Élysées le 18 juillet 1790, date où le roi Louis XVI prête serment et accepte la Constitution, un jour particulier « où l’on se réunit spontanément au milieu d’une illumination spontanée et générale ».

Fêtes et illuminations aux Champs-Élysées le 18 juillet 1790, Prieur, Armand Parfait, eau-forte, Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Fêtes et illuminations aux Champs-Élysées le 18 juillet 1790, Prieur, Armand Parfait, eau-forte, Musée Carnavalet, Histoire de Paris

La fin du XVIIIème siècle, qui correspond aussi à l’arrivée de l’éclairage dans des lieux très fréquentés comme les jardins ou les promenades publiques marque un tournant vers la démocratie. En effet, la lumière adopte des fonctions symboliques particulières : on ne saurait s’intéresser à l’histoire des illuminations de Noël sans évoquer la place que l’éclairage et l’électricité vont progressivement prendre dans les espaces de vie de chacun.

Simone Delattre, dans Les Douze Heures noires : La nuit à Paris au XIXème siècle, explique ainsi que l’éclairage et l’illumination des rues vont aller de pair avec l’idée « de civilisation, de souveraineté, de démocratie, de réjouissance, de luxe, de sécurité, de salubrité, de modernité », alors que l’obscurité est associée à la subversion. Alain Cabantous, à l’origine d’ouvrages sur Noël et l’Histoire de la nuit, mais aussi Daniel Roche dans l’Histoire des choses banales, rappellent que, dès 1763, le royaume de France lance un concours auquel participe notamment Lavoisier, afin de repenser l’éclairage public. Cette initiative donnera naissance au réverbère. Gage de sûreté, la lumière évolue donc rapidement : en 1766, 7000 lanternes à bougies éclairent la ville et dès 1830, 6000 lampadaires au gaz sont installés.

Cette arrivée de l’éclairage dans l’espace urbain est suivie de près par son usage privé. Dès le XVIIIème, un goût plus affirmé de la part des parisiens pour la lumière au sein même de leur logis, et l’éclairage à gaz, « fixe et régulier », va rapidement constituer un premier pas vers les grandes avancées que va connaîtra le XIXème dans l’investissement du lieu privé.

BNH146359 Apres le Bal, 1735 (oil on canvas) by Troy, Jean Francois de (1679-1752) oil on canvas 81.9x64.8 Private Collection Courtesy of Bernheimer Munich
Apres le Bal, 1735 (oil on canvas) Troy, Jean Francois de (1679-1752), oil on canvas, 81.9×64.8 cm, Private Collection, Courtesy of Bernheimer Munich.

Le glissement se fait sentir lorsqu’on regarde des peintures comme Après le bal, de Jean-François de Troy où, en 1735, la bougie est encore présente dans l’espace privé, face à l’huile sur toile de 1840 de Prosper Lafaye représentant le pianiste Zimmermann dans son intérieur au Square d’Orléans, où la bougie a disparu de l’intérieur, remplacée par un lustre de lampes à huile suspendu au milieu de la pièce.

Prosper Lafaye, Pierre-Joseph-Guillaume Zimmermann, pianiste, vers 1840, huile sur toile, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
Prosper Lafaye, Pierre-Joseph-Guillaume Zimmermann, pianiste, vers 1840, huile sur toile, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

Car avant la seconde moitié du XIXe, l’utilisation quotidienne de la lumière est encore l’apanage des bourgeois et aristocrates qui illuminent leurs hôtels particuliers, ce qui opère un premier pas entre lieu public et lieu privé puisque l’intérieur est un lieu de représentations sociales.

Eclairage à Londres en 1878
Éclairage à Londres en 1878

La lumière est une fête

C’est le quartier de l’Odéon et le Passage des Panoramas qui, en 1830, sont les premiers lieux publics à être éclairés, sortant ainsi la lumière de son luxe. La ville s’embellit et c’est par ce lent contexte d’avènement de la lumière, dont s’emparent et profitent les lieux de commerce, que l’on peut comprendre le goût pour les illuminations au moment de Noël. Pour les boutiques, la lumière est un objet de publicité efficace : elle permet d’attirer le regard, le premier appât commercial ! Elle orne les vitrines et annonce bientôt les devantures des Grands Magasins. Sous le Second Empire, sur l’actuel Boulevard Haussman, s’imposent les fêtes de nuits rendues possibles par la lumière qui leurs sont alors associées.

Éclairage au bec de gaz de la Place de l'Opéra à Paris, autour de 1892, par Ludwik de Laveaux (1868–1894)
Éclairage au bec de gaz de la Place de l’Opéra à Paris, autour de 1892, par Ludwik de Laveaux (1868–1894)

En 1840, la place de la Concorde et les Champs-Élysées sont embellis, les contre-allées sont enfin éclairées et Victor Mabille, célèbre pour ses bals et le bal qui porte son nom, investit dans près de cinq mille becs de gaz : la lumière devient résolument festive.

Le Bal Mabille, lithographie de 1858
Le Bal Mabille, lithographie de 1858

 

Le bal Mabille, Jean Béraud
Le bal Mabille, Jean Béraud

L’exposition Internationale d’électricité

palaislumiere

Pour autant, Noël et les illuminations n’est pas encore une association évidente avant la fin du XIXème siècle. Il faut attendre l’exposition internationale d’électricité de 1881, soit deux ans après que Thomas Edison a déposé le brevet de l’ampoule électrique, pour que l’électricité devienne un vrai service universel et que celle-ci bénéficie d’un réel tremplin. Lors de l’exposition et la mise en lumière du Palais de l’électricité, plus de 800 000 personnes se pressent pour venir admirer le spectacle, pendant que près de 1000 lampes sont installées par Edison en plein Paris. Inventeur de l’ampoule, en 1880 Thomas Edison mettait au point la guirlande électrique de Noël en 1882. La première guirlande de Noël est commercialisée en 1884, et les illuminations de Noël entrent dans l’histoire pour devenir une tradition. Si la guirlande illuminée se popularise d’abord aux États-Unis, qu’en est-il du sapin ?

Le sapin, cet illuminé

Le sapin de Noël d’une famille protestante, peut-être de Luther.

Martin Luther (1483-1546) aurait eu l’idée de décorer un sapin, l’arbre qui symbolise la vie éternelle parce qu’il est toujours vert, avec des bougies. Ce qui symbolisait alors la lumière du Christ avec au sommet, une étoile rappelant l’étoile de Bethléem qui avait conduit les rois mages jusqu’au lieu de la naissance de Jésus. Et avant les bougies, les dictionnaires du XIXème siècle évoquent le fait que l’on décorait les maisons avec des branches, et les sapins avec des bonbons ou des petits jouets pour les enfants.

Peinture de Guillaume Corden qui montre l’arbre de Noël de la jeune Reine Victoria au Château Windsor, en 1850. Conservé au Royal National Trust.
Peinture de Guillaume Corden qui montre l’arbre de Noël de la jeune Reine Victoria au Château Windsor, en 1850. Conservé au Royal National Trust.

Ensuite, on raconte qu’en 1738, Marie Leszczynska, mariée à Louis XV, aurait fait installer un sapin à Versailles. Il faut attendre près de 100 ans pour en entendre de nouveau parler : en 1837, la duchesse d’Orléans aurait fait décorer un sapin aux Tuileries. Le conifère le plus connu reste celui du prince Albert et de la reine Victoria qui, en 1841, l’auraient fait dresser au château de Windsor en Angleterre. L’ère victorienne aurait donc marqué un tournant dans l’histoire du sapin de Noël. Encore exceptionnels les sapins, jusqu’en 1880 sont rares ou du moins rarement représentés, et seules des bougies les illuminent.

Gravure de Mode, autour de 1890.
Gravure de Mode, autour de 1890.

 

What is a home without love ? circa 1900, shows a tree with lighted candles. Photo: Prints and Photographs Division, Library of Congress.
What is a home without love ? circa 1900, shows a tree with lighted candles. Photo: Prints and Photographs Division, Library of Congress.

Mais rapidement, grâce aux avancées électriques et au fait que les bougies deviennent dangereuses (elles sont à l’origine de nombreux accidents) l’Edison’s Illumination Compagny est créée afin de promouvoir l’industrialisation des décorations lumineuses aux Etats-Unis. Une démocratisation encore toute relative jusque dans les années 1920, puisqu’une seule guirlande lumineuse coûtait l’équivalent de 300 dollars, soit 2000 dollars en 2016 !

The Cleveland Family tree decorated with red, white and blue electric light bulbs, delighted the president's young daughters. It was placed in the second floor Oval Room of the White House in 1894.
The Cleveland Family tree decorated with red, white and blue electric light bulbs, delighted the president’s young daughters. It was placed in the second floor Oval Room of the White House in 1894.

On comprend que l’un des premiers à acquérir ces guirlandes ait été le président américain Grover Cleveland qui, en 1895, installe le premier sapin de Noël illuminé à la Maison Blanche, avec de surcroît, des éclairages multicolores.

edisonburningtreead

earliest_ge_instructions

Dans les années 1920, la famille Sadacca décide de créer une entreprise de guirlandes lumineuses et domine le marché jusque dans les années 60. Elle est à l’origine de la vraie popularisation de ces décorations, à un moment où aux Etats-Unis, la tradition du sapin se pérennise à cause du « sapin national », éclairé de près de 3000 petites ampoules.

The General Electric Christmas lighting outfit, the first set offered for sale to the public. Circa 1903-1904. Photo: The Antique Christmas Lights Museum.
The General Electric Christmas lighting outfit, the first set offered for sale to the public. Circa 1903-1904. Photo: The Antique Christmas Lights Museum.

m6wygxtypy7ydug1b90n

Eyeing a Christmas toy display in New York, circa 1910. Above: An early rendering of an animated display at R.H. Macy’s in New York City, circa 1884
Eyeing a Christmas toy display in New York, circa 1910. Above: An early rendering of an animated display at R.H. Macy’s in New York City, circa 1884

 

Les décorations de Macy's en 1959
Les décorations de Macy’s en 1959

Et la France dans tout ça ?

Du côté français, l’influence américaine retentit en un rien de temps. À l’image des vitrines des magasins Macy’s à New York qui, en 1884, animent pour la première fois leurs vitrines pour Noël et dont la parade de Noël est encore l’un des plus attendues qui soit, les Grands Magasins français s’illuminent à leur tour. En 1883, c’est Le Printemps qui est le premier à être uniquement éclairé à l’électricité. Déjà, en 1860, Émile Zola s’émerveille des vitrines des ces immenses boutiques et de la fée électricité : dans Au Bonheur des Dames il évoque sa « la clarté blanche ».

Puis, les photographies de Léon Gimpel, qui travaille à l’invention de la photographie en couleurs avec les Frères Lumières dès 1904, donnent à voir les illuminations de Noël de Paris des années 1925-1930. Une série de clichés exceptionnelle à plus d’un titre : non seulement les décorations des Grands Magasins (Galeries Lafayettes, BHV Marais, Samaritaine, Le Bon Marché) impressionnent, mais après l’éclairage public et privé, les illuminations de Noël correspondent à nouveau à une avancée technique d’envergure, à savoir ici, l’autochrome !

Léon Gimpel
Léon Gimpel

Léon Gimpel
Léon Gimpel

Léon Gimpel
Léon Gimpel

Léon Gimpel
Léon Gimpel

 

Les Galeries Lafayettes aujourd'hui
Les Galeries Lafayettes aujourd’hui

 

Fête de nuit à l'Exposition universelle de 1889
Fête de nuit à l’Exposition universelle de 1889

Face aux Grands Magasins qui profitent des innovations pour se faire de la publicité et attirer le public, les monuments de la capitale ne sont pas en reste, on pense notamment à la Tour Eiffel. Construite en 1889 (en plein essor de l’électricité!) dès son inauguration elle est illuminée par 10 000 becs de gaz. En 1900 elle est ornée de 5000 ampoules, puis en 1978, à l’occasion de Noël, elle est décorée d’un sapin lumineux de 30 000 ampoules !

Tour Eiffel, à l'exposition universelle de 1900.
Tour Eiffel, à l’exposition universelle de 1900.

Paris, comme New York, est alors réputée au moment des fêtes pour ses Grands Magasins. La « ville-lumière », associée au luxe, utilise l’éclaire comme publicité, comme un signe d’opulence et de finesse.

q2jn4wsvkllqqgqtvslg

Revenons-en au sapin : en somme, durant l’ère victorienne et pendant tout le XXème siècle jusqu’à nos jours, le sapin et ses illuminations ont investis l’espace public et privé au rythme du progrès électrique. Depuis l’intérieur cossu de la Maison Blanche et de l’Angleterre bourgeoise des années 1880 qui marquent le début d’un Noël commercial, les illuminations sont devenues un temps fort de nombreuses grandes villes.

Époque victorienne.
Époque victorienne.

Seconde Guerre Mondiale, Noël au front
Seconde Guerre Mondiale, Noël au front

Le sapin illuminé est devenu un tel symbole de Noël qu’on ne compte plus les photographies des années 40 et de guerre qui montrent des soldats fêtant Noël et parvenant, malgré tout, à se procurer un sapin et bénéficier pour un temps de répit, d’un peu de lumière.

Une famille ouvre ses cadeaux, années 40-50
Une famille ouvre ses cadeaux, années 40-50

De la même manière, les années 50, le baby boom, les trente glorieuses et l’avènement du capitalisme font monter en flèche les ventes de guirlandes de Noël et autres accessoires de décorations pour les fêtes. Comme en témoignent ces photographies d’époque mettant en scène des familles, on est bien loin des illuminations des premiers Grands Magasins du XIXème siècle,  l’effet escompté par le rôle de celles-ci a atteint son paroxysme et les sociétés de vente de décorations font fortune. On ne spécule plus seulement sur le passage du Père Noël la nuit du 24 au 25 décembre. Plus qu’une fête : Noël est un business.

Années 40-50
Une famille décore son arbre de Noël, années 40-50

 

Noël, années 40-50
Noël, années 40-50

À l’échelle de la capitale française, la tradition s’est bien installée au cours du XXème siècle. Les rues se décorent et des lieux, comme les Champs-Élysées, font l’objet d’innovations perpétuelles pour séduire les parisiens et renouveler l’écrin lumineux des fêtes de fin d’année.

Paris, Rue du faubourg Saint Denis, années 60
Paris, Rue du faubourg Saint Denis, années 60

 

Paris, Champs Élysées, années 60
Paris, Champs Élysées, années 60

 

Paris, Devant la Samaritaine, décembre 1964
Paris, Devant la Samaritaine, décembre 1964

L’engouement est tel que des concours, plus répandus aux Etats-Unis qu’en Europe, sont organisés et font triompher ceux qui auront le mieux, et le plus décoré leur demeure. Certains vont jusqu’à illuminer leur maison pour qu’elle soit vue de l’espace. Il existe même une ville, en Virginie, où Noël est fêté comme au XIXème siècle.

Jusqu’où irons-nous ?

Virginia City, Noël comme au XIXème
Virginia City, Noël comme au XIXème

maxresdefault-1




[Agenda] Exposition : Ciao Italia. Un siècle d’immigration et de cultures italiennes en France (1860-1960)

« Ciao Italia. Un siècle d’immigration et de cultures italiennes en France (1860-1960) »

Exposition au Musée de l’histoire de l’immigration

À partir du 28 mars 2017

Famille napolitaine Boulevard Saint Germain Paris 1880 © Galerie Lumières des Roses
Famille napolitaine Boulevard Saint Germain Paris 1880 © Galerie Lumières des Roses

Dominique Païni, Commissaire d’expositions indépendant
Stéphane Mourlane, Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille
Isabelle Renard, Responsable de la collection d’art contemporain au Musée national de l’histoire de l’immigration
Avec Ciao Italia, exposition présentée à partir du 28 mars 2017, le Musée national de l’histoire de l’immigration rend compte pour la première fois à l’échelle nationale, de l’histoire de l’immigration italienne en France, qui reste à ce jour la plus importante de l’histoire française.
Dès la seconde moitié du 19e siècle et jusque dans les années 1960, les Italiens furent les étrangers les plus nombreux dans l’Hexagone à venir occuper les emplois créés par la croissance économique.
Aujourd’hui célébrée, leur intégration ne se fit pourtant pas sans heurts. Entre préjugés dévalorisants et regards bienveillants, l’image de l’Italien en France se dessina sur un mode paradoxal et leurs conditions d’accueil furent difficiles.
Entre méfiance et désir, violences et passions, rejet et intégration l’exposition traduit les contradictions spécifiques de l’histoire de cette immigration tout en mettant en lumière l’apport des Italiens à la société et à la culture françaises.

Fête de bienfaisance organisée par la Société italienne de Bienfaisance de Paris le 3 mai 1924. Leonetto Cappiello © Pierre Cappiello
Fête de bienfaisance organisée par la Société italienne de Bienfaisance de Paris le 3 mai 1924. Leonetto Cappiello © Pierre Cappiello

Jouant des clichés et préjugés de l’époque et rappelant la xénophobie dont ils étaient victimes, l’exposition s’attache à retracer le parcours géographique, socio-économique et culturel des immigrés italiens en France du Risorgimento des années 1860 à la Dolce Vita célébrée par Fellini en 1960.

Abordant tout à la fois la religion, la presse, l’éducation, les arts, la musique et le cinéma, les jeux et le sport, ou encore la gastronomie, elle donne à voir tous ces Italiens, ouvriers, mineurs, maçons, agriculteurs, artisans commerçants ou encore entrepreneurs qui ont fait la France tout en rendant hommage aux plus connus d’entre-eux à l’instar d’Yves Montant, de Serge Reggiani, de Lino Ventura ou encore des familles Bugatti et Ponticelli.
Dans un dialogue original et fécond ce sont près de 400 objets de mémoire, extraits de films, cartes géographiques et œuvres d’art qui sont présentés au travers d’un parcours à la fois sensible et pédagogique où figurent les artistes Giovanni Boldini, Giuseppe de Nittis, Gino Severini, Renato Paresce, Filippo De Pisis, Massimo Campigli, Mario Tozzi, Alberto Magnelli, Leonardo Cremonini, Amedeo Modigliani et Alberto Martini.
PALAIS DE LAPORTE DORÉE
MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION PALAIS DE LA PORTE DORÉE.  293, avenue Daumesnil – 75012 Paris
(Source : Dossier de Presse)



[Exposition] « Précieux vélins » au Muséum d’Histoire Naturelle : un Éden en fleur au milieu de l’hiver

brochure_ouvrage_les-velins-du-museum
Amaryllis belladona – Hæmanthus coccineus. Nicolas Robert. © MNHN, Dist. RMN/Tony Querrec Couverture de l’ouvrage sous la direction de Pascale Heurtel et Michèle Lenoir

À l’occasion de la parution de l’ouvrage « Les vélins du Muséum national d’histoire naturelle », sous la direction de Pascale Heurtel et Michèle, aux éditions Citadelle et Mazenod, le cabinet d’histoire du Jardin des Plantes expose une sélection de près de 150 vélins parmi les 7000 réalisés du XVIIème au XXème siècle. Une occasion unique d’admirer des œuvres fragiles très rarement sorties, porteuses de l’histoire riche de ce lieu mythique qu’est devenu le Jardin des Plantes.

« Préparez-vous à faire avec moi le tour du globe. C’est peut-être le tour de Paris ; mais n’importe. Là nous embarquâmes pour traverser la Seine et aborder au Jardin des Plantes », écrivait L.F. Jauffret à la fin du XVIIIème siècle dans son Voyage au Jardin des Plantes. Pascale Heurtel, conservatrice à la bibliothèque centrale du Muséum, est parvenue à proposer un véritable voyage au cœur des collections dont elle est en charge, et nous embarque à son tour dans une immersion qui embrasse près de trois siècles. Cela en dépit d’une contrainte de poids, à savoir le manque d’espace dont dispose le Muséum d’Histoire Naturelle pour proposer une exposition d’envergure.

Cabinet d'Histoire du Jardin des Plantes, entrée de l'exposition. Photo : Marianne Guernet-Mouton
Cabinet d’Histoire du Jardin des Plantes, entrée de l’exposition. Photo : Marianne Guernet-Mouton

Au milieu du Jardin des plantes, l’histoire se sème depuis 1635. Ici se trouve le cabinet d’histoire, où se tient l’exposition qui, d’une certaine manière, a déjà commencé dès lors que l’on a franchi l’enceinte par la rue Cuvier : pour tout visiteur sensible à l’histoire du lieu, c’est là que logeaient les artistes pensionnés par le Muséum sous l’Ancien Régime. Dès les premiers pas dans le cabinet, une généalogie de ceux qui ont participé à l’entreprise d’inventaire de la nature nous accueille, placée directement face au livre prétexte à l’exposition et à de nombreux cartels qui mettent en lumière le vélin comme matériau : peau de veau mort-né, et pour cela support d’exception.

Le « Raphaël des fleurs »

À l’origine de la collection des vélins, le frère de Louis XIII, Gaston d’Orléans (1608-1660). D’après le botaniste Antoine de Jussieu, celui-ci « ne se contenta plus dans son jardin de voir croître les plantes rares […], il voulut encore que son cabinet fut orné des dessins et des peintures qu’il faisait faire d’après le naturel ». Nicolas Robert fut alors le premier peintre à réaliser des vélins de ce qui allait bientôt devenir une grande collection à la croisée des arts et des sciences. Après lui se sont succédés Jean Joubert, Claude Aubriet, Madeleine Basseporte (qui « conservait la nature des plantes » dans ses dessins, selon Jean-Jacques Rousseau), Gérard Van Spaendonck, ou encore Pierre-Joseph Redouté (aussi appelé le « Raphaël des fleurs »). Ces artistes était tenu de fournir régulièrement des vélins. D’abord destinés à servir les arts décoratifs et la broderie, ces dessins tendaient en même temps à devenir de réels outil pour les naturalistes, notamment lorsque le Jardin du Roi est remanié en 1793 en Muséum d’histoire naturelle et que les vélins sont entreposés à la bibliothèque à la vue du public.

Première salle d'exposition. Photo : Marianne Guernet-Mouton
Première salle d’exposition. Photo : Marianne Guernet-Mouton

Dans deux petites salles d’exposition tapissées de rouge, comme pour subtilement rappeler le cuir des portefeuilles gardant depuis des siècles ces vélins, s’organise un dialogue intelligent entre la faune et la flore. Suivant un cheminement chronologique, les dessins sont exposés sous vitrines et ne restent accrochés que peu de temps, de sorte que l’exposition aura changé trois fois en quelques mois pour éviter d’abîmer les œuvres.

Sur les murs, des fleurs et plantes rares ayant été naturalisées au Jardin, mais aussi oiseaux, chevaux et autres animaux de la main de Robert à Redouté. S’il fallait retenir une seule chose de cette collection, c’est l’esthétique commune à toutes les œuvres.

Enfin, aux images se greffent des écrits, car pour ne citer que Les Liliacées de Redouté, de nombreux vélins firent l’objet de gravures et de publications. Il ne faut pas perdre de vue que, pour le savant, ces représentations venaient compléter des observations et des écrits que les commissaires de l’exposition nous montrent également. Bien que l’ordre chronologique ordonne la visite, les nombreuses indications tendent à reconstituer l’usage des vélins suivant les siècles. Une place particulière est donnée au caractère éminemment scientifique des œuvres, qui au premier coup d’œil, ravissent surtout pour leur beauté incontestable.

Julie Ribault, redouté's school of botanical drawing in the salle Buffon of the Museum d'histoire naturelle, 1830, aquarelle, Cambridge, The Fitzwilliam Museum
Julie Ribault, redouté’s school of botanical drawing in the salle Buffon of the Museum d’histoire naturelle, 1830, aquarelle, Cambridge, The Fitzwilliam Museum

Face aux contraintes techniques pesant lourdement sur l’organisation d’une telle exposition, il faut saluer l’effort de construction d’un discours commun à des œuvres contraintes à la rotation. Toute l’intelligence de ce voyage réside dans ce fascinant effort d’inventaire de la nature ayant traversé les siècles et tient finalement dans le titre de l’exposition « Précieux vélins ». Ainsi, jusqu’au 13 janvier et pour la première fois depuis 1793, au Cabinet d’Histoire du Jardin des plantes : un Éden en fleur déjoue l’hiver et le cour de ses heures.

« Précieux vélins. Trois siècles d’illustrations naturalistes », sous la direction de Pascale Heurtel, au Cabinet d’Histoire du Jardin des Plantes, Muséum National d’Histoire Naturelle, entrée par le 57, rue Cuvier, 75005 Paris. Tarifs : 1€ tarif réduit, 3€ plein tarif. Prolongation jusqu’au 13 janvier 2017. Plus d’informations ici : http://www.mnhn.fr/fr/




[Critique-Théâtre] Un radiateur vous manque, et tout est dépeuplé

Photo : Elisabeth Carecchio
Photo : Elisabeth Carecchio

Daria Deflorian et Antonio Tagliarini, après avoir rejoué « Nous partons pour ne plus vous donner de soucis » aux Ateliers Berthier la semaine passée, spectacle créé l’année dernière qui avait été salué par la critique, reviennent jusqu’au 18 décembre avec leur nouvelle création « Le ciel n’est plus une toile de fond » qui explore la précarité et notre rapport à autrui.

Fascinés par le fait de comprendre où se trouve la frontière entre notre monte intérieur et notre monde extérieur et la façon dont nous existons et apparaissons au monde, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini dans leur dernière création s’étaient intéressés au sort de quatre retraitées grecques qui se sont données la mort en raison de la crise économique. Nourrie de cette expérience de jeu sans recherche de vraisemblance pour jouer les retraitées, la nouvelle création « Il cielo non è un fondale » engage une réflexion aboutie sur le fond et la figure, sur le rêve et la réalité en complicité avec le spectateur. Tout commence d’ailleurs par le rêve de l’un des comédiens, qui y aurait vu Daria allongée au sol dans la rue, et aurait passé son chemin sans lui venir en aide. Une précarité qui a tout à voir, quand on pense à l’origine italienne des metteurs en scène, avec ces réfugiés qui échouent sur les plages de l’Italie, une image qui fait d’autant plus sens qu’à plusieurs reprises, les comédiens chutent au sol ; décontextualisé, le naufrage de l’humanité à peine esquissé pèse sur la pièce.

De là, des situations s’enchainent et s’entremêlent pour élucider notre rapport à la précarité et le sentiment de culpabilité, et ou de responsabilité que notre regard sur une personne dans le besoin, à terre dans la rue entraine et déclenche en nous. Dans un monde qui tend à s’urbaniser et où la ville nous efface, comment habiter l’espace urbain et densément peuplé ? Les comédiens et metteurs en scène s’emparent de la notion de paysage pour lui donner la parole sur un plateau dénué de tout décor où pourtant, règnent les bruits de la ville en fond sonore presque continu. Influencés par les écrits d’Annie Ernaux, « La Place » ou encore « Journal du dehors » dans lesquels l’auteure a consigné des conversations qu’elle a entendues dans les grandes surfaces ou les transports en commun, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini ont voulu, à la manière d’Annie Ernaux, recréer et explorer les conditions d’une observation du monde à travers leurs expériences personnelles et le récit qu’ils livrent d’eux-mêmes. Un récit qui par extension, interroge le propre récit que nous livrons sur notre existence et le fait que finalement, nous vivons tous ensemble dans des mondes différents façonnés par nos expériences. Quand Daria Deflorian nous parle de ses soirées au supermarché, à en faire la fermeture à la recherche d’achats à faire qui la rendraient normale et conforme au monde, elle nous dit beaucoup sur le monde actuel et la détresse de ceux qui l’occupe.

D’un constat acerbe porté sur le monde traversé par des détails de la vie de chacun, nait un spectacle teinté de beaucoup d’humour et de lucidité où le radiateur qui occupe le plateau le temps de la représentation tend à se démultiplier, pour contribuer à réchauffer un monde devenu trop aride.

« Il cielo non è un fondale » [Le ciel n’est pas une toile de fond], de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini, jusqu’au 18 décembre, aux Ateliers Berthier, Théâtre de l’Odéon (17e), 1, rue André Suares, 75017 Paris. Durée : 1h30. Plus d’informations ici : http://www.theatre-odeon.eu/fr/2016-2017/spectacles/il-cielo-non-e-un-fondale

 




[Critique] La Femme Rompue : Josiane Balasko invective la famille

Photo : Pascal Victor
Photo : Pascal Victor

« La Femme Rompue », mise en scène par Hélène Fillières, est une adaptation de « Monologue », une nouvelle écrite par Simone de Beauvoir en 1967 qui est une longue déclamation, celle d’une femme brisée par la vie qui décide de se retrouve seule un soir de réveillon. Elle vocifère ses désillusions, se révolte contre le monde allongée sur un divan. Josiane Balasko, habituée aux rôles comiques, se livre à une confession brutale, elle diffame, hurle sa rage à chaque réplique et contient sa sensibilité. Elle accomplit une performance remarquable tant son élocution et sa franchise collent au rôle.

Ayant perdue sa fille d’un suicide, Muriel n’est plus satisfaite de rien. Le personnage incarné est complexe : cette femme voudrait tout à la fois se réhabiliter vis-à-vis de la société tout en la dénigrant, allant jusqu’à se déclarer anticonformiste. Dans une atmosphère aussi sombre que le discours acerbe sur l’humanité, les lumières prennent une place importante sur le jeu, elles sculptent l’espace : tantôt referment le divan – seul élément de décor – sur lui-même, tantôt ouvrent des perspectives. Depuis ce lieu qui évoque la psychanalyse, les éclairages créent des ambiances suivant les émotions extrêmes que traverse la révoltée.

Du début à la fin, Josiane Balasko fait frémir le public en installant une relation presque intime, sa voix rugueuse donne vie à un cœur froid à la vie salopée. Franche et intrépide, la femme esseulée qui apparaît sous nos yeux évoque une existence pleine de deuils et de drames… Elle a renoncé. Dans son immeuble, elle est la « femme seule » malmenée par tous, à commencer par ses voisins qui font du bruit au point de la rendre hystérique plus qu’elle ne l’était déjà contre sa famille. Seul son père échappe à ses regrets et diffamations, il est l’unique personne qui l’a vraiment aimée alors que sa mère est réduite au néant depuis qu’elle a été condamnée à ne plus pouvoir jouer sa propre maternité. Les mots de Simone de Beauvoir dépeignent un personnage en détresse face aux hommes, aux pressions sociétales, une femme qui ne sait plus évaluer ses propres responsabilités ni même comprendre ses choix.

La Femme Rompue, d’après Monologue extrait de La Femme Rompue de Simone de Beauvoir, mise en scène Hélène Fillières, avec Josiane Balasko, du 7 au 31 décembre au Théâtre des Bouffes du Nord, 37 (bis), bd de La Chapelle, 75010 Paris. Durée : 1h10. Informations et réservations : http://www.bouffesdunord.com/fr/la-saison/la-femme-rompue

 




[Actu] Le Palais de Tokyo fait peau neuve au printemps 2017 !

4662

Le Palais de Tokyo fait peau neuve au printemps 2017

Nouvelle librairie
Nouveau restaurant

Le Palais de Tokyo a lancé en décembre 2015 un appel à projets pour le renouvellement de sa librairie et de son restaurant situé près de son entrée. Ont été sélectionnés pour la nouvelle librairie Walther König & Cahiers d’Art et Quixotic Projects (Candelaria, Glass, Mary Celeste et Hero) pour le nouveau restaurant / bar.

La librairie Walther König & Cahiers d’Art ouvrira ses portes en mars 2017

Le succès de l’espace historique de la librairie du Palais de Tokyo a toujours symbolisé par sa présence et sa qualité l’engagement de l’institution envers les artistes, les auteurs, la pensée. Soucieux d’amplifier et d’actualiser ce succès l’espace de la librairie sera triplé et confié  à la librairie Walther König & Cahiers d’Art.

Le libraire de référence Walther König et le célèbre éditeur Cahiers d’Art s’associent ainsi pour ouvrir au Palais de Tokyo une nouvelle librairie, succédant ainsi à Pascale Brun d’Arre.

Avec plus de 40 points de vente en Allemagne, Angleterre, Autriche, Pays-Bas et plus récemment en Belgique, Walther König est un libraire incontournable en Europe dans le domaine artistique, proposant des livres sur l’architecture, le design, la mode, le cinéma et plus spécialement les arts visuels.

Cahiers d’Art est une maison d’édition de référence, dont la galerie et la revue ont été fondées en 1926 à Paris. Relancée en 2012 après plusieurs décennies en sommeil, Cahiers d’Art a depuis repris la publication de sa revue éponyme, de ses livres d’art uniques et de ses catalogues raisonnés, et propose également des éditions limitées et des lithographies originales.

Ces deux enseignes phares dans le monde de l’art s’unissent pour créer un nouvel espace de 450 m2 au sein du Palais de Tokyo, offrant une sélection internationale de livres et de magazines, mais aussi de la papeterie, des articles cadeaux et des produits liés aux expositions du Palais de Tokyo.

La conception architecturale de la nouvelle librairie a été confiée à Office, cabinet d’architecture basé à Bruxelles. La nouvelle librairie a ainsi vocation à devenir une destination incontournable à Paris pour tous les amateurs d’art.

Le calendrier : l’actuelle librairie du Palais de Tokyo fermera ses portes définitivement le 18 décembre 2016 (date de fermeture de l’exposition de Tino Sehgal). S’en suivra une phase de travaux, jusqu’à l’ouverture de la nouvelle librairie Walther König & Cahiers d’Art en mars 2017.

Le nouveau restaurant / bar ouvrira ses portes en juin 2017

Quixotic Projects, qui a créé à Paris les restaurants et bars Candelaria, Glass, Mary Celeste et Hero, a été sélectionné avec son architecte Lina Ghotmeh et Les Graphiquants, pour créer un nouveau restaurant et bar au Palais de Tokyo, succédant ainsi à Eric Wapler (Tokyo Eat et Smack).

Dans l’esprit du Palais de Tokyo, le nouvel espace de restauration sera une destination d’échanges et de convivialité, un pionnier parisien pour la durabilité environnementale et alimentaire, avec une grande nouveauté : un bar à cocktails décalé et novateur. L’architecture et le mobilier des espaces actuels du Tokyo Eat et du Smack seront totalement transformés, pour offrir une nouvelle destination lifestyle incontournable à Paris.

Le calendrier : le Tokyo Eat et le Smack fermeront définitivement leurs portes le 18 décembre (date de fermeture de l’exposition de Tino Sehgal). S’en suivra une phase de travaux, jusqu’à l’ouverture du nouvel espace de restauration/bar en juin 2017.

Dans l’intervalle :
– Une offre de restauration de type snack sera proposée par Quixotic Projects dans le Hall d’entrée du Palais de

Tokyo à partir du 10 janvier 2017
– Monsieur bleu propose une nouvelle formule à 27€ avec entrée / plat ou plat / dessert (ou 21€ le plat seul), du 18 décembre 2016 au 28 février 2017, ainsi que des nouvelles formules brunch le week-end.

(Source : Communiqué de presse)




[Critique – vu à Avignon IN 2016] Au Théâtre de la Cité Internationale : Quand la démocratie éclabousse

Photo : Christophe Raynaud de Lage
Photo : Christophe Raynaud de Lage

Sur une scène noire de laquelle n’émergent que des isoloirs blancs faisant office d’écran, une élue zélée entre et installe méticuleusement une urne en attendant l’arrivée du maire. À la capitale le bureau 14 est prêt, c’est jour de vote ! Alors que tout le monde prend place, les heures défilent et, toujours aucun électeur en vue, les isoloirs n’isolent personne : est-ce à cause de la tempête de pluie battante ? Les responsables du bureau aimeraient s’en convaincre, tous se mettent à appeler leurs proches à voter et deviennent fous à la vue du seul électeur venu, ce qui donne lieu à des scènes pleines d’humour au milieu du chaos. Lorsqu’enfin les électeurs se déplacent, le résultat est édifiant : le pays a enregistré un taux d’abstentionnisme record, 80% de votes blancs.

De là, tout s’accélère, les politiques sur-réagissent et la pièce s’emballe. Maëlle Poésy construit alors une comédie noire sur le monde politique et la démocratie. En effet, elle met tour à tour en scène un petit groupe de ministres reclus, tous stéréotypés et appelant à la comparaison avec notre propre paysage politique. Que se passerait-il si demain, un tel scénario avait lieu ? Dans la capitaless, un état d’inquiétude est proclamé, des cellules de crise, des collectifs d’infiltration pour la vérité sont créés et plutôt que de tenter d’écouter le peuple, on assiste aux revers du pouvoir et au recentrement des ministres sur leur petite personne. Pour eux, gouverner c’est mettre ses sujets hors d’état de vous nuire, qu’advient-il alors des libertés fondamentales de la démocratie une fois les « gens radicalisés » et devenus « nuisibles » ?

Finement orchestrée, la pièce met en lumière le fossé existant entre les politiques et le peuple et entre en écho direct avec le contexte actuel. Si l’on regrette quelques longueurs et que le spectacle aurait gagné à être plus ramassé pour ne pas souffrir de coupures de rythme, la scénographie est hypnotique, l’ambiance sonore et lumineuse est très réussie. Le chaos, signifié par la pluie qui envahit le plateau pour laisser place à une ambiance lourdement tropicale, laisse imaginer une capitale ravagée, irradiée par les actes fous des ministres. Prêts à sortir des lance-flammes pour réprimer un peuple inactif, ils se disent en état de siège bien que pour certains, les souvenirs du siège remontent à des cours de latin du collège.

Tournée en dérision avec lucidité, la soit disant franchise des politiques perd toute sa crédibilité dans ce spectacle, les mises en scène successives de discours télévisés achèvent de les rendre risibles. Bien assis, le public s’y retrouve d’autant plus invité à une remise en question qu’il est considéré comme ce peuple qui, rassemblé, détient le vrai pouvoir : la république est morte, vive la république !

Ceux qui errent ne se trompent pas, de Kevin Keiss en collaboration avec Maëlle Poésy, d’après « La Lucidité » de José Saramago. Mise en scène de Maëlle Poésy, avec Caroline Arrouas, Marc Lamigeon, Roxane Palazzotto, Noémie Develay-Ressiguier, Cédric Simon, Grégoire Tachnakian.

Du 5 au 18 décembre 2016 au Théâtre de la Cité Internationale (Paris) Plus d’informations ici : http://www.theatredelacite.com/




[Critique] Amphitryon : rire des dieux avec éclat

Photo : André Muller
Photo : André Muller

Amphitryon est une pièce de Molière que l’on voit finalement peu montée, c’est une comédie en trois actes où les dieux et les hommes se rencontrent avec humour. Tout juste marié à Alcmène, Amphitryon est appelé à la guerre, Jupiter – derrière qui se cachait Louis XIV critiqué pour ses amours – saisit l’occasion de séduire la belle mortelle en prenant les traits de son jeune époux. Alors que Mercure garde un œil sur la situation, Amphitryon finit, accompagné de son valet, par rentrer plus tôt et tomber nez-à-nez avec son sosie, ce qui sème la confusion et crée un quiproquo fantaisiste où dieux et mortels se confondent.

Guy Pierre Couleau, qui la saison dernière s’était fait remarquer avec Don Juan revient de la guerre pour sa capacité à créer de très belles images grâce à une scénographie soignée et très esthétique, revient avec une création tout aussi onirique et une mise en scène constellée. Lorsque le rideau s’ouvre, on découvre une scène dépouillée où tout semble plongé dans la nuit, mais une nuit étoilée par des suspensions qui donnent de l’éclat et de la magie aux situations. La scénographie, qui repose par cette évocation constante des dieux qui regardent les mortels et se jouent d’eux depuis les cieux, rappelle les mises en scène de Jean-François Sivadier qui a récemment monté Don Juan au Théâtre de l’Odéon. Avec son Amphitryon, Guy Pierre Couleau crée de très belles situations qui ne perdent pas en intelligence, tout semble parfaitement orchestré, chorégraphié, on ne peut que saluer la limpidité de la pièce qui est en grande partie due au choix des comédiens très bien pensé pour les rôles. Aux physiques très différents, les acteurs sont toujours identifiables malgré les scènes entre sosies où les dieux prennent l’apparence d’humains, de sorte que l’on ne perd pas un mot de la représentation qui nous emmène dans un monde cosmique où si les personnages ne savent plus démêler le vrai du faux, on se régale de cette farce mythologique.

L’âme magique que le metteur en scène parvient à donner à la pièce grâce à des comédiens très bien dirigés augmentés d’une scénographie impeccable qui réveille notre âme d’enfant nous illumine. On se plait et on rit de ces dieux qui s’ennuient dans ce monde où la Terre ne tourne pas – plus – autour du Soleil et où la place de l’homme est en pleine interrogation.

Amphitryon, de Molière, mise en scène de Guy Pierre Couleau, Tournée du 17 au 28 janvier aux Célestins, Théâtre des Lyon. Durée : 2h. Pour plus d’informations : http://www.celestins-lyon.org/

 




Actu : Décembre en famille dans les Musées de la Ville de Paris

 Programmation des vacances de Noël dans les Musées de la ville de Paris

 affiche_1_0
> J-15 avant Noël : LE WEEK-END GRATUIT EN FAMILLE LES 10 & 11 DÉCEMBRE 2016
Le temps d’un week-end, Paris Musées lance sa saison festive hivernale et invite les enfants à partir de 4 ans et leurs parents à découvrir les musées autrement.
Ateliers, visites guidéeset contées, spectacles et concerts, composent une programmation gratuite et spécialement conçue pour les familles.
Conçu en écho de leurs collections et des expositions en cours, ce weekend est l’occasion de partager des moments uniques dans l’univers artistique et littéraire des musées de la Ville de Paris et découvrir ou redécouvrir les musées de la ville de Paris de manière ludique.
C’est aussi un temps privilégié pour donner aux enfants le goût des musées et apprendre tout en s’amusant.
> LES VACANCES AU MUSEE
Pendant les vacances de Noël, Paris Musées proposent aux familles une programmation
spécifique dans le réseau des musées de la Ville de Paris.
Au Petit Palais, au Palais Galliera, au Musée Bourdelle… une riche programmation vous attend : ateliers, visites, animations, visites dessinées… il y en a pour tous les goûts !

Programme détaillé du week-end gratuit :

(Le programme complet est ici téléchargeable sur le site de Paris Musées !)

 

SAMEDI 10 DÉCEMBRE

MUSÉE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS

Samedi 10 décembre à 16h et dimanche 11 décembre à 16h – A partir de 6 ans sur réservation

Visite découverte en famille
des œuvres phares de la collection

Accompagnées
par un intervenant, parents et enfants partent à la découverte de La Danse
d’Henri Matisse et des œuvres colorées de Robert Delaunay . Une visite
immersion dans les chefs d’œuvres de la collection vécue et partagée en
famille.

Dimanche 11 décembre – 14h, 15h et 16h – À partir de 3 ans – Durée : 1h

Au point Némo, visite et atelier

Parents et enfants découvrent l’installation Point Némo
de l’artiste Laurence Le Deunff en parcourant un environnement coloré agrémenté
de drôle de sculptures. Le visiteur est invité à pénétrer dans un monde aquatique, fantastique et peuplé d’animaux marins bienveillants. L’atelier est une invitation en famille, à imaginer et créer en modelage, les créatures qui semblent s’être enfuies à notre arrivée et dont il ne reste plus que les queues ! 

 

MAISON DE BALZAC

15h30 – À partir de 11 ans – Durée : 1h

Représentation théâtrale Le Père Goriot, d’après Balzac

Adaptation pour le théâtre, de l’un des romans les plus connus de Balzac, Le Père Goriot. Dans une mise en scène dynamique, trois acteurs endossent avec virtuosité les rôles féminins grâce au truchement des masques empruntés à la commedia dell’arte. L’adresse de leur jeu oscille entre émotion, poésie et drôlerie. Un dispositif simple qui crée un effet maximum.

Avec Thomas Ganidel, Marc-Henri

Lamande et Didier Lesour.

Mise en scène de Frédérique
Lazarini.

 

MUSÉE BOURDELLE

de 14h à 17h – À partir de 10 ans – Durée : 3h

Un monument pour la paix

Visite de l’exposition « De Bruit et de Fureur. Bourdelle sculpteur et photographe » suivie d’un atelier de modelage. Comment représenter un symbole, un concept ? Après avoir visité l’exposition temporaire, les apprentis sculpteurs mettent en forme leurs idées et créent une maquette en argile de leur proposition.

 

MUSÉE CERNUSCHI

11h – Pour les 4 / 6 ans – Durée : 1h30

Perroquets exotiques, visite-animation pour découvrir l’exposition « Walasse
Ting »

S’inspirant des couleurs vives des œuvres de Walasse Ting, petits et grands illustrent des perroquets aux couleurs flamboyantes.

15h et 16h30 – De 5 à 10 ans – Durée : 1h

Spectacle d’ombres chinoises L’enfant magique et le roi dragon

Ce spectacle musical d’ombres chinoises, donné par le théâtre du petit miroir dans l’auditorium du musée Cernuschi, est tiré du Roman de l’Investiture des Dieux. Cette histoire de querelles divines est exclusivement montrée en spectacle avec le théâtre d’ombres. Les ombres chinoises utilisées sont des figurines en peaux finement ciselées, teintées et translucides, qui projettent des ombres colorées sur l’écran.

16h30 – Pour les 6/8 ans – Durée : 1h30

Sauterelles et libellules, visite-animation pour découvrir l’exposition « Walasse
Ting »

Les familles sont invitées à imaginer et faire vivre ces petites bêtes dans une nature foisonnante.

15h – Pour les 9 / 12 ans – Durée : 1h30

Le mot dessiné, visite-animation pour découvrir l’exposition « Walasse
Ting »

À la manière de Walasse Ting, les enfants et leurs parents s’initient de façon ludique et dynamique à la calligraphie.

 

MUSÉE COGNACQ-JAY, LE GOÛT DU XVIIIe

11h – À partir de 6 ans – Durée : 1h30

La vie quotidienne au siècle des Lumières,
visite-animation

Au cours d’une visite ludique, les enfants et leurs parents découvrent la vie quotidienne au XVIIIe siècle à travers les collections de peintures, sculptures, meubles et objets d’art.

14h30 et 16h – À partir de 6 ans – Durée : 1h30

Mystères au musée,
visite-animation

 Guidés par une animatrice, les petits et les grands découvrent les collections tout en aiguisant leur sens de l’observation, et en répondant aux énigmes qui leurs sont posées tout au long de la visite.

 

CRYPTE ARCHÉOLOGIQUE DE L’ÎLE DE LA CITÉ

10h30 et 15h – À partir de 6 ans – Durée : 1h30

Dessous-dessus, visite découverte

Après une découverte de la Crypte archéologique, les participants sont invités depuis le parvis à faire jouer leur imagination pour retrouver les traces du passé et imaginer l’atmosphère changeante de l’Île de la Cité au fil des siècles et de ses transformations.

11h – À partir de 8 ans – Durée 1h30

Pile et face, visite dessinée

Des histoires et des monnaies en veux-tu, en voilà pour tout connaître ou presque de la numismatique, avec en prime la réalisation de sa propre planche de monnaies !

14h – À partir de 8 ans – Durée : 1h30

Mission archéo, Visite-animation

De la découverte à l’interprétation, de la préservation à l’exposition, la visite-animation permet de mieux comprendre les enjeux de l’archéologie et de sensibiliser les enfants au métier d’archéologue.

15h30 et 16h30 – À partir de 5 ans – Durée : 1h30

L’île aux trésors, visite contée 

Un aventurier accoste sur l’île de la Cité. L’on dit qu’un trésor y est caché… Vieilles pierres ou pièces de monnaie ? C’est l’histoire de Paris qui le dit !

16h  – À partir de 6 ans – Durée : 1h30

Visite de l’exposition « L’or du pouvoir »

L’exposition spécialement conçue pour les familles, présente, en regard des vestiges archéologiques de la Crypte, une sélection exceptionnelle de monnaies, témoins matériels de l’histoire de Paris et de son évolution de Jules César à Marianne.

 

PALAIS GALLIERA

10h – À partir de 8 ans – Durée : 3h

Visite contée et calligramme dans l’exposition « Anatomie d’une collection »

Après la visite contée, les parents et les enfants réalisent un calligramme. Les mots décrivant le vêtement ou l’accessoire d leur choix prendront la forme du modèle choisi.

14h30 – À partir de 13 ans – Durée : 1h30

Visite de l’exposition « Anatomie d’une collection »

Les jeunes et leurs parents découvrent ensemble l’exposition « Anatomie d’une collection ».

 

MAISON DE VICTOR HUGO

10h et 13h45 – À partir de 6 ans – Durée : 1h

L’art d’être grand-père

11h30 – À partir de 9 ans – Durée : 1h

Notre-Dame de Paris

13h30 – À partir de 9 ans – Durée : 1h

Cosette et Gavroche

15h – À partir de 6 ans – Durée : 1h

Monstres et merveilles

15h – À partir de 9 ans – Durée : 1h

Gilliat le marin

La Maison de Victor Hugo propose un éventail de visite contées pour des petites et grandes oreilles. La poési sera à l’honneur dans les deux thèmes dédiés aux plus jeunes  L’art d’être grand-père présente Hugo « papapa » ainsi nommé e décrit par son petit-fils Georges, Monstres et merveilles chez M. Hugo est une balade enchanté à travers les décors imaginés et créés par l’écrivain, plei d’oiseaux merveilleux, mais aussi de lions ou de dragon étranges. Trois autres thèmes de visites contées sont destinées au plus grands offrant le plaisir de plonger dans l’univers de Notre-Dame de Paris, Les Misérables ou Les Travailleurs de la Mer.

 

MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE

14h30 – À partir de 6 ans – Durée : 1h30

Visite découverte pour les petits et les grands

Cette visite est l’occasion de découvrir en famille les œuvre phare du musée, mais aussi d’explorer la maison, les atelier et le jardin.

 

MUSÉE ZADKINE

10h – À partir de 15 ans – Durée : 3h

Mémoire dessinéee, The Hollow Men Atelier dans le cadre de l’exposition De(s)Tin(s) de guerre

Les participants dessinent au trait et à la manière de Zadkine autou de l’œuvre de Chris Marker, hommage au poème de TS. Eliot.

 

DIMANCHE 11 DÉCEMBRE

MUSÉE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS

14h, 15h et 16h – À partir de 3 ans. – Durée : 1h

Inventer de toute pièce, mini atelier dans l’exposition « Carl Andre »   

Carl Andre conçoit des installations qui modulent l’espace. Parents et enfants après avoir visité l’exposition munis d’un livret jeux, son invités à réaliser à partir d’éléments en bois leur propr installation avec l’aide d’une intervenante plasticienne.

16h – À partir de 6 ans – Durée : 1h – Sans réservation.

Visite découverte de l’exposition Carl Andre, Sculpture as place,1958-2010*

Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi

 

MAISON DE BALZAC

16h30 – À partir de 11 ans – Durée : 1h – Représentation théâtrale

Le Père Goriot, d’après Balzac

(Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi)

 

MUSÉE CERNUSCHI

11h – Pour les 4 / 6 ans – Durée : 1h30

Perroquets exotiques, visite-animation pour découvrir l’exposition « Walasse Ting »

Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi

15h et 16h30 – De 5 à 10 ans – Durée : 1h

Spectacle d’ombres chinoises L’enfant magique et le roi dragon

Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi

16h30 – Pour les 6 / 8 ans – Durée : 1h30

Sauterelles et libellules, visite-animation pour découvrir l’exposition « Walasse Ting »

Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi

15h – Pour les 9 / 12 ans – Durée : 1h30

Le mot dessiné, visite-animation pour découvrir l’exposition « Walasse Ting »

Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi

 

MUSÉE COGNACQ-JAY, LE GOÛT DU XVIIIe

11h – À partir de 6 ans – Durée : 2h

Portrait au pastel, atelier

Après l’observation des œuvres de la collection, les enfants e leurs parents sont initiés en atelier à la technique du pastel.

16h – À partir de 6 ans – Durée : 1h

Les Quatre Saisons de Vivaldi

Avec les musiciens de l’Orchestre de Paris, présentation de instruments du quatuor et extraits musicaux des Quatre Saisons de Vivaldi, en écho ave les oeuvres du musée.

 

CRYPTE ARCHÉOLOGIQUE DE L’ÎLE DE LA CITÉ

11h – À partir de 8 ans – Durée : 1h30

Mission archéo, visite-animation

Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi

14h – À partir de 6 ans – Durée : 1h30

Promenade découverte de l’île de la Cité

Le cœur de la capitale dévoile son histoire et ses légendes entr monuments emblématiques et vestiges cachés.

15h30 et 16h30 – À partir de 5 ans – Durée : 1h30

L’île aux trésors, visite contée

Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi

16h – À partir de 6 ans – Durée : 1h30

Visite de l’exposition « L’or du pouvoir »

Détail de la programmation : voir texte de l’activité du samedi

 

MUSÉE DU GÉNÉRAL LECLERC DE HAUTECLOCQUE ET DE LA LIBÉRATION DE PARIS /

MUSÉE JEAN MOULIN

11h et 14h30 – 7/10 ans – Durée : 2h

Fabriquer ses jouets avec le « système D »

À la manière des parents et enfants imaginatifs durant la Seconde Guerre mondiale, les participants fabriquent au musée leurs propres jouets avec des matériaux de récupération.

 

PETIT PALAIS

10h et 16h – À partir de 5 ans – Durée : 1h30

Visite-animation À la chasse aux anges

Tous les anges ont des ailes, mais toute créature ailée n’est pas ange. Pour le vérifier, les enfants partent à leur recherche dans les œuvres. Pour finir, chacun dessine le sien et repart avec une plume d’ange véritable.

14h – À partir de 5 ans – Durée : 1h30

Mon premier atelier au musée

Pour les artistes en herbe, sensibilisation à l’espace du musée, à son architecture et aux œuvres, avec une mallette ludique et sensorielle. En atelier, réalisation d’une carte souvenir « pop up », en papier, dessin et collage.

 

MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE

11h, 12h, 14h, 15h et 16h – À partir de 5 ans – Durée : 1h

Contes d’hiver, contes des pays froids, visite contée

Loin d’ici, dans les forêts avoisinantes, les flocons tombent du ciel. Bientôt, tout sera blanc et le vent glacial soufflera… Petits et grands, vous viendrez en famille vous réchauffer en écoutant de belles histoires à l’approche de Noël.

 

MUSÉE ZADKINE

11h – À partir de 15 ans – Durée : 4h30

Mémoire gravée, The Hollow Men. Atelier dans le cadre de l’exposition De(s)Tin(s) de guerre

Parcours-discussion dans l’exposition, suivi d’un atelier d’initiation à la gravure autour du poème de TS. Eliot, The Hollow Men.

L’atelier se déroulera avec le même groupe de 11h à 12h30 au musée Zadkine puis de 13h30 à 16h30 à l’atelier du musée Bourdelle.)

 

Planifiez votre visite ici : parismusees.paris.fr
(Source : dossier de presse)