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Des bosses et des bulles

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Dessin de Matthieu FORICHON
Des Bosses et Des Bulles

Il a le look René-Charles quand il arpente les sentiers. René-Charles fait du trail, comprendre : de la course à pied en milieux hostiles.

Adieu le goudron, il laisse ça aux « majorettes ». Lui, il s’attaque à des monts et des montagnes, quand il a la forme. Il aime quand ça grimpe, quand il y a du dénivelé positif et qu’il a eu un prix de gros sur le nombre de kilomètres à parcourir.

Au panthéon de R-C : Killian Jornet, Anton Krupicka et Seb Chaigneau. Son Graal c’est l’UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc). Le traileur c’est le randonneur 2.0. Un citadin qui, l’été venu, s’attaque à des challenges en altitude. Un montagnard qui a eu envie de faire carburer ses mollets. C’est un peu tous les coureurs.

 

Le trail est une discipline relativement confidentielle (8 millions de pratiquants en Europe tout de même) et la BD de Matthieu Forichon permet d’en appréhender les codes. Comme toujours, lorsqu’on observe une vraie galaxie avec ses rites, ses fêtes, son jargon, son alimentation… il est forcément très savoureux de le tourner en dérision.

 

Pour les « finishers » de la 6000D, de la Saintélyon, de la Diagonale des Fous c’est l’occasion de rire de certains excès. Pour les autres, c’est l’occasion d’une immersion avec des sportifs passionnés.

 

Après avoir trop longtemps mis en exergue uniquement le dépassement de soi, il est bon d’en revenir à la base : courir pour le kif, prendre son pied (minimaliste ou pas).
Bien sûr que c’est exigeant et pénible mais personne ne le ferait s’il n’y avait pas tous le reste : le paysage, les copains et le saucisson aux ravitos. C’est de ça aussi que parle Matthieu Forichon, de cette ambiance bonne franquette, de cette simplicité et de ce partage.

 

Comme pour Pénélope (Bagieu) ou Margaux (Motin) tout a commencé par un blog aux illustrations humoristiques. Le blog dont René-Charles est le héros (ou l’antihéros) s’appelle Des Bosses et Des Bulles (DBDB). Et il n’y a pas que R-C, on y retrouve toutes les stars du trail. Des stars qui ne sont ni des divas, ni des péteux mais des gens très accessibles malgré leurs performances imposantes.

 
 
Le ton et le trait font mouche. René-Charles est attachant. BIM plébiscite du blog !! Un livre ouvre donc la voie « Premières foulées » (Tome 1). Cette BD ne fait pas seulement rire, c’est aussi très beau, léger et aérien comme la course.

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Pratique :

Titre : Premières Foulées
Editeur René-Charles Edition (via Ulule)
Pages : 248 p
Prix : 19€
Merci à Vincent qui m’a offert Premières Foulées et permis de découvrir les aventures de R-C 🙂



Sapin le jour, Ogre la nuit …


Arkult_SML_InsideArticleUn beau soir d’été Samantha, Carrie, Charlotte et Miranda* se sont rendues dans les Vosges.

*Les prénoms, bien sûr, ont été modifiés, mais disons « un groupe de nénettes vachement chouettes » ont assisté au one-man-show de Sophie-Marie Larrouy : Sapin le jour, Ogre la nuit.
Un nom d’artiste à rallonge (quand ils sont nombreux à se contenter d’un prénom!?) et un nom de pièce énigmatique, pour une surprise caustique et touchante.

Les Vosges, dont Sophie-Marie Larrouy est originaire, nous sont ici contées d’une manière assez terrible. On est loin de l’image caricaturale des boites de pastilles pour la gorge, peuplées de monstres imaginaires (ogres) ou bien réels (Francis Heaulme et son poto Xavier Dupont de Ligonnès). SML a du talent et même s’il y a quelques hésitations, c’est une artiste une vraie de ceux (et celles) qui ont un vrai monde à eux et un sacré pet au casque. Et non, bien que SML soit une fille, ça n’est pas un spectacle girly, messieurs allez-y tranquilles !

Derrière un sourire onctueux (qui imite à merveille des lèvres mal botoxées) et une charmante robe aux motifs Liberty se cache une humoriste brute de pomme. La demoiselle venue de l’Est recourt de façon très assumée à des phrases à tiroirs sans bugner sur des polichinelles. Sophie-Marie Larrouy a une diction très théâtrale et son lexique soutenu côtoie un jargon vosgien guttural dont la rudesse est accentuée par des postures masculines et une bière greffée dans la main droite. Mais puisque la bière, elle la fait tourner, tout va bien!

Seule en scène, après quelques entrechats déjantés SML débute sa psychanalyse de groupe. Elle nous livre ses extravagantes psychoses mais aussi des morceaux choisis de son enfance. Freud lui même ne s’en remettrait pas. Pour les fans, elle laisse aussi s’exprimer Vaness la Bomba, quintessence d’un univers pittoresque, délirant et parfois noir. L’intervention finale de ce double maléfique de SML est la cerise sur le gateau; une touche chantante et dansante (vidéo) au spectacle.

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La Matinale de Canal+, où elle a fait ses armes, ne s’y était pas trompée, SML est drôle et douée! Sapin le jour ogre la nuit est un stand-up très spontané et jamais téléphoné.

Le tout petit théâtre des 3 bornes accueille Sophie-Marie-Vaness pour son show décalé chaque dimanche et lundi.

Pratique : du Dimanche au Lundi à 20h
A la Comédie des 3 bornes, 32 Rue des Trois Bornes – 75011 Paris
Réservations : 01 40 21 03 64

Tarifs : entre 8€ et 16€.
Durée : 1h
De : Sophie-Marie Larrouy
Mise en scène : Océane Rose Marie
Avec : Sophie-Marie Larrouy

 




Arditi chante sous la pluie au Théâtre Edouard VII

 

Copyright Emmanuel Murat
Copyright Emmanuel Murat

« Comme s’il en pleuvait »,
Pleuvait quoi ? des billets, des euros, de l’oseille, des biffetons, de l’oseille,
Sur ? Bin sur Evelyne Buyle (Laurence) et Pierre Arditi (Bruno),
Sur ce modeste couple de gauche, qu’ils campent à ravir,
Sur le petit salon de leur appartement du XVème arrondissement,
Pour ? Ma foi, pour une belle comédie de mœurs qui fait la part belle au show-man qu’est Arditi.

 

Que faire de cet argent mystérieusement tombé du ciel, pas mérité donc forcément jugé comme illégitime et louche. Le dépenser ? Thésauriser ? Voici la trame de la pièce. Mais la réflexion idéologique ne plombe pas bien longtemps l’ambiance divertissante.  Quelques phrases cultes sont distillées au gré de la pièce au rang desquelles on retiendra « C’est pas parce qu’on est de gauche, qu’on doit porter des pulls qui grattent ». Puis, de ce sujet classique du théâtre qu’est l’appât du gain, on bascule rapidement dans le baroque, le loufoque.

Les actes s’enchaînent de manière fluide, la pièce est très cadencée, ça bouge. Sur scène le couple Buyle-Arditi est rejoint par Véronique Boulanger (la femme de ménage à l’accent très prononcé) et Christophe Vandevelde (le voisin excédé). Ils participent du crescendo rythmique et dramatique avec des personnages caricaturaux très représentatifs de la comédie de boulevard. Ils sont le grain de sable qui fait que ça déraille, que ça chauffe et ça s’échauffe sur les planches. Bernard Murat à la mise en scène pose un joli décor simple avec jeux de lumières recréant l’heure du jour mais, nous y a réservé quelques surprises.

La prestation d’Arditi dans le rôle de Bruno est délectable. Quand l’ours mal léché du théâtre français « pète littéralement un câble » c’est truculent. Il a les yeux fous de Jack Nicholson dans Shining et on se demanderait presque où s’arrête l’acteur et où commence l’homme tant il semble être dans la peau du personnage … bref, il lâche les chiens.

Le réalisateur, Sébastien Thiéry, a écrit le rôle de Bruno en pensant à Pierre Arditi. Si vous donnez le rôle du soleil à un acteur qui rayonne déjà beaucoup, de son aura et de son charisme, l’avantage est qu’il donnera tout ; cependant il brille presque trop au détriment de ses comparses et d’un développement sur d’autres axes de la pièce : le burlesque, la relation entre les personnages, l’introspection.

On passe un excellent moment dans l’écrin élégant du Théâtre Edouard VII installé au coin de la place au nom éponyme, reliée au Boulevard des Capucines par une rue piétonne. Un tableau tout à fait réjouissant seulement assombri par l’absence de répondant ou de mordant suffisamment vigoureux pour contenir Arditi… juste un peu.

 

Pratique : Du Mardi au Samedi à 21h, Le samedi à 18h et le dimanche à 15h30

Au Théâtre Édouard VII, 10 place Édouard VII, Paris IXeme.
Réservations par téléphone au 01 47 42 59 92
Tarifs : entre 20€ et 53 €.

Durée : 1h15

De : Sébastien Thiéry

Mise en scène : Bernard Murat

Avec : Evelyne Buyle, Véronique Boulanger, Christophe Vandevelde, Pierre Arditi.




Kheiron – Libre Education à l’Européen

Kheiron - Libre Education - Crédit photo Fifou
Kheiron – Libre Éducation – Crédit photo Fifou

Kheiron « enseigne » sa Libre Education à l’Européen. C’est plus fun que celle de votre vieil instit’ taciturne. Le jeune homme est provocateur, transgressif, hilarant et chevelu contrairement à ce que les fans de la série BREF pourraient croire !?
En effet, si son nom vous dit quelque chose, c’est peut-être parce que vous aviez aperçu son regard lubrique dans la série de Canal+ diffusée au Grand Journal. Kheiron était alors le démon sur l’épaule de Kyan Khojandi, sa conscience trash en quelque sorte, avec son leitmotiv aussi fameux qu’explicite: « Baise-laaaaaaaaaa ».

Seul sur scène pendant plus d’une heure, Kheiron « trashe » un peu dans tous les sens dans une décontraction communicative. En quelques minutes, on a l’impression d’être avec un ami d’ami. Les classiques du « stand up », Kheiron les maîtrise. Il parle du couple et de ses déboires, de la drague et des situations du quotidien. Mais Khei, pour les intimes, capitalise aussi sur son expérience d’éducateur en ZUP et son approche corrosive de l’enfance, des nationalités et notamment la sienne : non il n’est pas turc, il est iranien !
Jusque là rien de bien nouveau même si c’est avec beaucoup de talent et d’abnégation qu’il tire ces vieilles ficelles. La grande nouveauté réside dans le rapport avec le public. Le public participe et partage ses aventures ou avis donnant lieu à beaucoup de digressions et à un spectacle sur mesure chaque soir. Puisqu’il est très difficile de savoir lorsqu’il improvise, l’artiste prend un pari décalé, celui d’inviter « à vie » ceux qui sont venus le voir. En revenant assister au show à nouveau (et gratuitement), l’occasion est donnée au spectateur d’apprécier à sa juste mesure le talent de « grand improvisateur » de Kheiron.

Bref, une seule personne sur la scène mais un spectacle réalisé avec l’aide de chaque spectateur. Un humour très générationnel par ses références, son vocabulaire et son ton chambreur mais un humour qui percute et un personnage à suivre.

Pratique : Jusqu’au 23 Mars 2013 à L’Européen, 5 rue Biot 75017 Paris le jeudi, vendredi, samedi à 20H30.
Réservations par téléphone au 01 43 87 97 13 ou http://www.leuropeen.info/index.php?wh=programme&evt=628#628
Tarifs : entre 24 € et 28 €

Durée : 1 h

De et avec : Kheiron

 




« Rêve de monuments » et surtout de châteaux-forts à la Conciergerie

 

Affiche exposition "Rêve de Monuments " - Conciergerie
Affiche exposition « Rêve de Monuments » à la Conciergerie de Paris

 

Le château-fort :

Qu’il soit de sable ou de légo,
Inquiétant ou fascinant,
Décrit par la légende Arthurienne ou les aventures d’Harry Potter,
Archétype fantasmagorique dans des comptes de fées ou bien réel du Moyen-Age Occidental,
Symbole de royaumes oubliés et en ruine ou preuve de la force militaire lorsqu’ils se dressaient fièrement contre l’assaillant,
D’une architecture gothique pure et dure ou tout droit sortit de l’imagination de R. R. Tolkien.

Il s’agit d’un élément architectural fascinant. Dans la superbe salle des gardes de la Conciergerie de Paris, le château-fort mais aussi tous l’univers médiéval reprend vie de la façon la plus onirique qu’il soit. Des projections, des ombres, des trompes l’œil dans cette magnifique salle gothique, voila de quoi voyager dans le temps!

Les petits et les grands … rêveurs et artistes trouveront leur compte autour de jouets, peintures, sculptures, constructions, projections ou extraits de BD.

 

Pratique : Du 22 novembre 2012 au 24 février 2013 à la Conciergerie de Paris 2, boulevard du Palais, 75001 Paris
Ouvert tout les jours de 9h30 à 18h
Dernier accès 45 minutes avant la fermeture

Tarifs : gratuit pour les ressortissants européens de moins de 26 ans.
Entre 5,50 € (tarif réduit) et 8.50 € (plein tarif).

Plus d’infos : Possibilité de jumeler le billet d’entrée avec celui de la Sainte Chapelle

Sites des monuments nationaux :
http://www.monuments-nationaux.fr/en/news/headlines/bdd/actu/1072/reve-de-monuments/

 

 




« Tout est normal mon coeur scintille » et Gamblin irradie à nouveau

Crédit photo : Giovanni Cittadini Cesi
Crédit photo : Giovanni Cittadini Cesi

Quand la lumière s’allume l’acteur est déjà sur scène. La salle est pleine. La scène est vide.
l’exception donc de Jacques Gamblin et d’un spot de lumière dans lequel, d’ailleurs, il n’est pas. Débute alors un one-man show. Puis le one-man show se fait poétique et très vite la danse vient faire écho à la narration. Gamblin est alors rejoint par deux danseurs et l’écran noir qui obturait le fond de la salle devient tableau.

Jacques Gamblin semble conduire à voix haute la réflexion qui l’habite, revivant des scènes de son enfance ou incarnant des animaux. La danse toujours prolonge le discours et entre parfaitement en résonance avec le sentiment qui l’anime. La danse et le théâtre paraissent faits l’un pour l’autre, contrairement aux deux personnages dont Gamblin tracent le contour à demi-mots.

Une rupture : voilà le début de la réflexion de « Tout est normal mon cœur scintille ». Mais finalement le thème en est l’Amour. Et comment mieux d’écrire l’amour que quand on vient de le perdre ?

C’est un texte vérité qu’a écrit Gamblin et qu’il rejoue au Théâtre du Rond Point avec beaucoup d’humour. Un texte avec des bons mots qu’on aimerait noter dès qu’on a fini d’en rire. Il semble énoncer clairement ce que chacun pense confusément, comme une projection de votre esprit mais en plus fluide, en plus limpide. Un univers onirique évoquant Tree of Life (1) avec des petits bonshommes en costume sur fond de ciel nuageux à la Magritte (2).

La prestation de Gamblin est éloquente de souplesse.
Palpitant, en pantin électrique.
Touchant, en homme blessé malgré ce ton décalé enjôleur.

Les danseurs Claire Tran et Bastien Lefèvre occupent superbement toute la surface qui leur est offerte et insufflent l’air nécessaire à la réflexion en entraînant avec eux Gamblin qui exécute quelques pas de danses.

Quand le spectacle est terminé, c’est au public d’applaudir. Usant ainsi de ses deux mains pour émettre une onde en propulsant énergiquement la paume gauche contre la paume droite (l’inverse fonctionnant aussi). Par l’applaudissement, il semble entendu tacitement que le public signifiera aux acteurs sa satisfaction d’avoir acquis un siège pour quelques heures dans ce théâtre et pour cette pièce.

Ainsi, par une équation savante effectuée entre la vigueur des applaudissements et leur longueur on obtient un degré d’échauffement/irritation de la paume de la main.

Les miennes après la représentation de « Tout est normal mon cœur scintille » étaient diablement échauffées.

Notes:

(1) Tree of Life, film dramatique américain écrit et réalisé par Terrence Malick, interprété par Brad Pitt, Sean Penn et Jessica Chastain palme d’or à Cannes en 2011.

(2) René Magritte, peintre surréaliste belge.

 

Pratique : Jusqu’au 3 Mars 2013 au théâtre du Rond-Point, 2bis av. Franklin D. Roosevelt (VIIIe arrondissement, Paris)
Réservations par téléphone au 01 44 95 98 21 ou sur www.theatredurondpoint.fr
Tarifs : entre 15 € (moins de 30 ans) et 36 € (plein tarif).

Durée : 1 h 30

De et avec : Jacques Gamblin

Collaboration artistique : Anne Bourgeois

Danseurs : Claire Tran et Bastien Lefèvre

 




Jeunes et cons : du Punk Rock au Théâtre 14

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Sur scène des jeunes, des uniformes scolaires, des cahiers, une bibliothèque et des sonneries marquant début et fin des cours. En quelques bavardages on est dans le bain : nous voici de retour au lycée. Un lycée anglais mais un lycée comme les autres.

Adaptation de la pièce dramatique de l’auteur britannique prometteur Simon Stephens. Au cœur de leur débat sans jamais être énoncé clairement il y a la découverte de l’autre et de soi, la crainte du futur, le besoin d’amour… Un huis-clôt dans la bibliothèque du lycée Stockport en Grande-Bretagne où William et ses camarades préparent leurs examens d’entrée à l’Université.

Entrecoupé de morceaux punk-rock et de stroboscopes à gogo, l’enchaînement des scénettes nous fait ressentir le malaise latent qui grandit entre ces élèves aux caractères bien trempés.
Vous n’êtes pas devant un épisode d' »Hélène et les Garçons ».
Dans cette pièce de Stephens, on est d’avantage dans l’esprit d’un « Péril Jeune » (1).
Mal dans leur pompes, ces héros de la puberté le sont et ça se sent. Comme cette légère odeur de poudre que l’on peut sentir avant une explosion inévitable.

L’interprétation de ces 8 grands ados sonne juste. La mise en scène est efficace et chorégraphiée simplement par un écran placé au dessus de la scène et indiquant l’évolution dans le temps de la date et de l’heure .
Même si la violence fait partie de notre quotidien, son escalade dans la pièce est un peu rapide pour être parfaitement réaliste.
Car ne vous fiez pas à l’affiche : tout n’est pas rose, le héros n’est pas Billy Elliot (2) et ça ne finira pas en chanson.

C’est davantage entre Le Cercle des Poètes Disparus(3) et Sex Intentions (4) que la pièce réussit un grand écart.
Provoc’, certes mais pas que. La réflexion transgénérationnelle ne paraît pas inutile, lorsqu’on a eu connaissance des évènements de Concordia, Columbine, Virginia Tech ou Aurora.
Il n’est pas ici fait référence à l’excellence académique de ces campus américains mais bien à l’usage de la force réalisé par certain des élèves à l’encontre de leurs camarades.

Pour paraphraser les Nèg’ Marrons (5) « La routine quotidienne met les jeunes sous pression ». « Y a-t-il une solution pour calmer la tension, avant l´hémorragie interne avant l´auto-destruction? »

Le débat est dignement ouvert par cette pièce perturbante dont vous ressortirez chamboulés.

Bande Annonce
http://theatre14.fr/saison/spectacle/punk-rock/bande-annonce

Notes :

(titre) Jeunes et cons, titre de Saez sorti sur l’album Jours Etranges en 1999
(1) Le Péril Jeune, film français réalisé par Cédric Klapisch sorti en 1994
(2) Billy Elliot, film dramatique anglais réalisé par réalisé par Stephen Daldry en 2000
(3) Le Cercle des Poètes Disparus, film américain de Peter Weir, sorti en 1989
(4) Sexe Intention, film américain de Roger Kumble sorti en 1999, inspiré de l’oeuvre de Laclos, Les liaisons dangereuses
(5) Extrait de la chanson des Nèg’ Marrons, « Ca dégènère » sortie en 2000 sur l’album Le Bilan

 

Pratique : Mardi, vendredi et samedi à 20 h 30. Mercredi et jeudi à 19 h. Matinée le samedi à 16 h. Jusqu’au 23 Février au théâtre 14, 20 avenue Marc Sangnier (14e arrondissement, Paris) – Réservations par téléphone au 01 45 45 49 77. Informations complémentaires sur theatre14.fr
Tarifs : entre 11 € et 25 €

Durée : 1 h 40

Texte : Simon STEPHENS

Adaptation française : Dominique HOLLIER et Adelaïde PRALON

Mise en scène : Tanya LOPERT

Avec : Aurélie AUGIER (Docteur Harvey), Alice de LA BAUME (Tanya Gleason), Issame CHAYLE (Bennett Francis), Clovis GUERRIN (Chadwick Meade), Roman KANÉ (William Carlisle), Mathilde ORTSCHEIDT (Lily Chill), Laurent PRACHE (Nicholas Chatman), Alice SARFATI (Cissy Francks).

Merci à Flo, de m’avoir accompagné pour cette soirée au Théâtre 14.




Transe en Danse – Al Kindi et les derviches d’Alep

[09/12/2012 : Update avec deux nouvelles dates exceptionnelles, les 11 et 12 Décembre à Paris, plus d’informations à la fin de ce billet]

Nouvelle édition des billets à 4 mains entre Pierre et Stef ! Stef prend la plume :

Un homme les yeux clos avec une haute coiffe en poil de chameaux fait la toupie, une paume vers le ciel et l’autre vers la terre. Cet homme est un religieux littéralement un « derviche » c’est même un mendiant du monde ottoman (persan précisément). Il appartient à une confrérie de confession musulmane fondée au Moyen âge par un sultan soufiste: c’est un derviche tourneur. Oui mais pourquoi tournent-t-ils depuis 7 siècles ?

Car par cette danse, ces chants et cette musique instrumentale, le « semà », ils s’abandonnent à Dieu. Car par cette transe mystique ils expriment leur profonde dévotion, ils montent donc au 7eme ciel.

Ils virent et voltent tels les planètes d’un système solaire et s’élèvent vers une transe en danse. La philosophie religieuse qui brille au travers de cette pratique est nommée Tasavvof. Elle invite à la fraternité, à l’amour et à l’union entre les hommes. Cette danse ancestrale se veut un pont vers Dieu mais aussi vers d’autres cultures les grecs anciens (le fait de lever les mains au ciel), le chamanisme d’Asie centrale mais aussi le christianisme.

Revenons quelques instants sur l’exploit physique proche des 7 travaux d’Hercule. A raison d’un tour par seconde environ; avec un axe de rotation fixe, les derviches sont comme vissés sur place sans pour autant sembler ressentir ni tournis, ni déséquilibre : prouesse ! Essayez donc un peu pour voir…

Vous risqueriez de voir des étoiles mais seulement celles d’un étourdissement garanti. En quoi réside leur secret, à part beaucoup de pratique, d’équilibre, d’énergie et 5 fruits et légumes par jour ? Leur secret serait une connexion à de puissantes forces. Si vous faites partie des pragmatiques vous expliquerez leur extraordinaire tournoiement par les champs de torsion du type de ceux décrits par Nicolaï Kozyrev (1). Si vous versez plus facilement dans le mystique, la force des derviches, ne sera pas obscure à vos yeux mais éminemment religieuse.

Hors du temps, portés par les psalmodies du coran qui pourraient tout aussi bien être des mantras ou des chants tribaux, les humbles derviches ensorcellent. Une fois timidement avancés au devant de la scène, tenant leurs longues jupes immaculées telles des premières communiantes, les chrysalides se transforment en papillons. Ils captent la lumière et éclipsent tout, relaxés et rêveurs. On vibre, on frissonne. Trans-œcuménique, trans-générationnel, transcendant, le seul art de la semà unit tout le monde dans une euphorie intacte.

Pierre reprend la main :

Les derviches, ces danseurs incroyables, ces toupies sur pattes …
Vous l’aurez compris, on est transporté, on est transcendé, on est ébloui …

Mais sans musique, tout ça ne serait rien !  Si les derviches tournent autour de leur coeur, comme aimait à le dire Eric-Emmanuel Schmitt dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », la musique est ce qui fait battre ces coeurs.

La singularité du spectacle auquel il nous a été donné d’assister réside dans le délicieux mélange de deux traditions musicales, parfois ennemies, mais pourtant si belles une fois combinées : l’ensemble instrumental Al Kindi, tout droit venu de Syrie (Alep, Damas notamment), accompagné d’un rebab et d’un muezzin, apportant avec eux les musicalités ottomanes !

Menés par Julien Jâlal Eddine Weiss à la Qânun (cithare orientale), véritable orchestrateur de l’ensemble aux doigts de fée, les musiciens, les chanteurs, les choristes nous présentent et partagent avec nous leurs croyances.
Croyances récitées dans une langue d’ailleurs, incompréhensible, mais pourtant si limpide dans ses tonalités, ses imprécations, ses psalmodies.

La douceur des premiers morceaux laisse progressivement la place au rythme des percussions, qui nous évoquent la vie, ses hauts, ses bas, les joies et les détresses … Cette vie qui va, qui vient, et s’en va. Cette vie qui tourne entre nos mains. Comme tournent ces derviches sur scène.

Et cette envie qui point en notre esprit d’arrêter là le temps qui file.
« Silence, on tourne », rien d’autre.
Note

(1) Nicolaï Aleksandrovich Kozyrev (1908-1983) astro-physicien mit en place une théorie sur un champ spiralé qui serait à la base de la croissance par spires d’un coquillage, des muscles du cœur, et de l’ADN notamment.

 

Direction et création de Julien Jâlal Eddine Weiss

Ensemble instrumental Al-Kindi :
Julien Jâlal Eddine Weiss : Qânun (cithare orientale), direction artistique
Ziad Kadi Amin : Ney (flute – Damas),
Jamal Al Sakka : Riqq (percussion – Damas)

Soufi Qaderi et Rifai d’Alep :
Sheikh Habboush : Chant soliste
Hasan Altnji : Munshid (choeur),
Ali Akil Sabah : Munshid (choeur)

Derviches tourneurs Mawlawi de Syrie :
Derviches tourneurs d’Alep : Youssef Chrimo, Mohamed Yahya, Mowafak Bahayeh

Invités spéciaux de Turquie :
Bekir Buyukbas : Chanteur soliste (muezzin/hafiz)
Mehmet Refik Kaya : Rebab Ottoman

Prochaines dates : 2 concerts exceptionnels au Cabaret Sauvage
Mardi 11 et Mercredi 12 Décembre
Cabaret Sauvage – Parc de la Villette – Paris 19e
19h30
Plus d’informations sur : http://www.zamzama.net/francais/artistes/ensemble-al-kindi/




[Homeland] Il est « pas terroriste », il est « pas anti-terroriste »?!

Ambiance? Agents secrets, marines, Washington D.C, dossiers confidentiels et guerre en Irak.
Contexte? Amérique colosse au pied d’argile.
Terrorisme? Talon d’Achille.
Roux? Héros.
Bipolaire? Héroïne.

Homeland est une adaptation d’une série israélienne nommée Hatufim, créée par Gideon Raff. Dans ses épisodes d’une heure environ, elle réunit un casting intéressant pour des personnages complexes et un suspens digne des meilleurs thrillers. L’intrigue s’enracine dans une Amérique déstabilisée sur son sol par le 11 septembre et dans son estime par la piteuse guerre en Irak. La série produite par Showtime en 2011 est réalisée par des experts du genre Howard Gordon (24heure chrono) et Alex Gansa (Entourage).

Ce billet parle de la Saison Une et ne recèle aucune « spoiler » qui puisse gâcher votre plaisir.

« Syndrome de Stockholm » ou paranoïa?

Une des dynamiques fortes de la série est le duo Carrie Mathison (interprétée par Claire Danes) – Nicholas Brody (incarné par Damian Lewis).
L’acteur britannique, Damian Lewis, interprète avec beaucoup de suavité et de mystère, le marine, ex-otage, de retour dans sa mère patrie. Un rôle psychologique et explosif très fort. De plus, « il est pas joli mais il n’ est pas moche non plus » (1), ce qui ne gâche rien!
L’actrice américaine qui s’était illustrée dans Romeo+Juliette avec Di Caprio, Claire Danes, est l’agent de la CIA.
Entre les personnages « testostéronés » Jason Bourne (3) et Jack Bauer(4), elle a, à n’en point douter, une place de choix. Plus féminine, mais aussi plus névrosée, elle n’en demeure pas moins séduisante.
Brody éveille les soupçons de Carrie Mathison, agent de la CIA : elle se lance alors dans une enquête tumultueuse à la limite de la légalité et de l’obsession. « Elle est pas d’accord, elle est passionnée » (1).

Il est terroriste ou il est anti-terroriste?

Le héros (roux donc), n’est certainement pas de la région PACA. Nicholas Brody n’est pas en cloque et là s’arrêtera mon parallèle avec Léa, le personnage de la chanson de Louise Attaque (1).
Libéré miraculeusement après 8ans aux mains d’Al Quaida, il est secret. Il est brisé. Il est perturbé. Il retrouve une famille et un monde qui a bien changé.
Ce rôle lui a valu en 2012 un Emmy Award du meilleur acteur dans une série télévisée dramatique et il avait d’ailleurs déjà été remarqué dans le rôle d’un soldat dans « Frères d’armes »(2) et la série « Life  » (3) où il jouait le rôle d’un policier traqué.

Elle est givrée ou clairvoyante?

L’héroïne (bipolaire donc) a elle aussi connue l’Irak et n’en est pas revenue indemne. Monomaniaque et shootée à l’adrénaline, c’est une femme de terrain plutôt qu’une experte en bureautique. Son interprétation athlétique de Carrie Mathison lui a rapportée un Primetime Emmy Award de la meilleure actrice dans une série télévisée dramatique en 2012.

(Finallement) Quoi d’inédit dans cette série?

Le retour du pragmatique Mandy Patinkin, pilier de longues années de la série centrée sur les « sérials killers » Esprit Criminel (5) dans le rôle du mentor de Carrie Mathison, Saul Berenson.
Un suspens dont on avait perdu l’habitude et un soudain regain d’intérêt pour les histoires de terroristes…
Mais, parce que Carrie et Nicholas sont finalement des petites mains, la fin de la saison introductrice ouvre un sur une théorie du complot et fini du coup, un peu en « eau de boudin » en cassant totalement le rythme (excellent) instauré au fil des 12 épisodes.
On attend de voir ce que réserve aux spectateurs la seconde saison (déjà disponible).

Réalisateurs : Howard Gordon et Alex Gansa
Diffusion US : Showtime
Diffusion française : Canal +
Casting:
Carrie Mathison (Claire Danes), Nicholas Brody (Damian Lewis), Jessica Brody (Morena Baccarin), David Estes (David Harewood), Mike McClone (Diego Klattenhoff), Chris Brody (Jackson Pace), Dana Brody (Morgan Saylor),  Saul Berenson (Mandy Patinkin).

 

(1) Chanson « Léa » du groupe Louise Attaque.

(2) Frères d’Armes (Band of Brothers en version originale) est une mini-série américano-britannique, en dix épisodes d’environ une heure chacun, créée par Tom Hanks et Steven Spielberg diffusée sur HBO.

(3) Life, série de Rand Ravich diffusée sur NBC ou Damian Lewis jouait le rôle d’un policier incarcéré pour meurtre puis blanchi.
(4) Jason Bourne est le héros de la trilogie de romans de Robert Ludlum (poursuivie par Eric Van Lustbader) interprété sur grand écran par Matt Damon.
(5) Jack Bauer est le personnage central de la série télévisée « 24 heures chrono » créé par Joel Surnow et Robert Cochran incarné par Kiefer Sutherland sur le petit écran.
(6) Esprit Criminel (Criminal Minds) est une série télévisée américaine, créée par Jeff Davis et diffusée sur le réseau CBS.




Un roman épistolaire prémonitoire

Inconnu à cette adresse, la force époustouflante d’un roman épistolaire fictif et prémonitoire.

D’un côté de l’atlantique Max Eisenstein de l’autre Martin Schulse. Leur correspondance débute, lorsque l’exil de Martin aux Etats-Unis prend fin en 1932. Max reste sur le sol américain pour affaire et Martin retourne en Allemagne avec sa femme et ses fils. Partenaires dans la vie professionnelle (co-gérants d’une galerie d’art) et amis dans la vie privée et presque beau-frère c’est donc très naturellement que débute leurs échanges. Échanges très libre au cœur desquels la famille, leur patrie l’Allemagne et le rôle qu’ils tiendront dans sa re-construction.

 

La force du roman de Kressman Taylor réside dans le fait qu’en quelques mots on est totalement plongé dans l’intimité des deux acolytes. En quelques lettres on devient le témoin muet de leurs échanges. Ancêtre de la télé réalité, les recueils épistolaires en partagent la dynamique principale, le voyeurisme. On partage les moments les plus intimes des correspondants, petits bonheurs ou grands malheurs. Embarqué avec eux dans la projection malheureusement visionnaire de Taylor de la montée du nazisme. Le roman terminé un an avant que la guerre n’éclate prend ainsi une sombre résonance prophétique.

 

La force de l’adaptation sur scène de Michèle Levy-Bram est que ce qu’on perd dans l’intimité feutrée du papier on le gagne en interactivité et en fulgurance. La mise en scène est conçue comme un match. Deux bureaux douillets éclairés successivement et c’est les yeux rivés à la scène que le regard passe de gauche à droite et de droite à gauche. La balle, la lettre. Le filet, l’océan. Le rythme des échanges permet aux duos successifs interprétant Martin et Max* de poser chaque mot et de monter en intensité dans leur jeux. Qui dit match dit gagnant et perdant mais ici le but n’est pas les honneurs et une belle coupe en cristal le but c’est la vie et les échanges n’en seront que plus décisifs.

 

Quand deux histoires personnelles rencontre la grande Histoire, voici une occasion percutante d’aborder autrement le sujet de la seconde guerre mondiale.

 

* les duos interprétant les deux personnages de Max et Martin au Théâtre Antoine :

  • Janvier : Gérard Darmon et Dominique Pinon
  • Février : Thierry Frémont et Nicolas Vaude
  • Mars : Thierry Lhermitte et Patrick Timsit
  • Du 4 Septembre au 29 Septembre : Richard Berry et Franck Dubosc
  • Du 2 Octobre au 3 Novembre: Stéphane Guillon et Pascal Elbé
  • Du 6 Novembre au 1° Décembre: Jean-Paul Rouve et Elie Semoun

 

Pratique : Jusqu’au 1er décembre au théâtre Antoine, 14 boulevard de Strasbourg (75010 Paris)
Réservations par téléphone au 01.42.08.77.71 ou sur http://www.theatre-antoine.com/
Tarifs : entre 19€ et 36 € – Du mardi au samedi à 19h00

Durée : 1 h 00

Mise en scène : Michèle Lévy-Bram et Delphine de Malherbe

 




Savages – Le mythe des bons sauvages ?

Deux jeunes entrepreneurs babacools et beaux gosses, à la tête d’un business florissant de marijuana, sont confrontés à un cartel mexicain.

Si belle que soit la gueule (cassée) de l’ancien marine Taylor Kitsch (Chon) et si intello botaniste que soit Aaron Johnson (Ben)… les rebondissements ne se feront pas trop attendre.

En effet, qui dit narcotrafic dit… gros fusils qui font pam-pam, mallette pleine de biftons, rendez-vous au milieu du désert (avec des gros 4X4) et du sang qui gicle… en finalité.

Alors, qui sont donc les sauvages ? Nos gentils entrepreneurs beach boy ou les vilains narco mexicains?!

Savages, le dernier film d’Oliver Stone, est doté en substance des ingrédients habituels des films de ce réalisateur multi-oscarisé : une intrigue bien ficelée, de la testostérone et des bigs stars américaines. Mais contrairement à JFK ou World Trade Center ou encore son reportage sur la Palestine Persona non grata on ne retrouve pas dans ce film les sujets polémiques qui lui sont chers. Nous avons affaire à un film d’action un vrai, un sympa… mais pas plus que ça.

Ce qui est chouette :

Une esthétique californienne lumineuse avec une B.O punchy.

Le héros de Kick Ass Aaron Johnson qui a bien grandi et pris du poil de la bête!

Un trio amoureux pimenté, sulfureux et intriguant. 2 hommes pour une femme, la rayonnante Blake Lively.

Benicio Del Toro en mécréant moustachu, sans scrupules est parfaitement répugnant dans le rôle de Lado. Il est aussi repoussant dans ce rôle qu’il pouvait être fascinant dans celui du Che, c’est dire.

Ce qui est très bof :

Elena la « daronne de la drogue » très haute couture et qui a une haute opinion d’elle-même, est interprétée par Salma Hayek qui nous laisse de marbre.

Le flic véreux et bedonnant porte les traits de John Travolta. Rien de « greasant » John a pris un coup de vieux radical mais reste assez fun.

Une fois le décor posé et l’intrigue lancée, ce film est comme un train (pas un TGV en plus) on sait pertinemment quelles gares il va desservir et ça n’est pas parce que le réalisateur propose deux fins que l’issue en est plus inattendue.

Si Oliver Stone, du haut de ses 66ans, a déjà prouvé qu’il savait se lâcher et bien là il ne nous convainc pas… dommage ça aurait pu être vraiment (plus) drôle.

Enfin, l’apologie totale de la drogue douce (et moins douce) à base de scènes très poétiques et de culture massive laisse de même planer quelques petites questions…

Le film est une adaptation cinématographique du best-seller homonyme de Don Winslow, un bon divertissement en somme mais trop « mou du genou » pour passer dans la catégorie bijou. Savages n’est qu’un petit brillant sur le côté de la couronne de Monsieur Oliver Stone. Il y a tout de même de quoi éclairer un dimanche après-midi...

 

Réalisé par : Oliver Stone

Scénarisé par : Shane Salerno

Avec : Blake Lively, Aaron Johnson,Taylor Kitsch, Salma Hayek, Benicio Del Toro, John Travolta.

 




May Day – La rencontre

Maud Naïmi, la voix du duo May Day s’est prêtée au jeu et a répondu longuement à la petite question posée par Arkult.

Parce qu’après avoir écouté en boucle leur premier album Somewhere to be Found, ça nous turlupine…

[Arkult] May Day / Votre 1er album est-il un appel à l’aide ou un appel au rêve et au voyage ?

[Maud] « Ni l’un ni l’autre, à vrai dire. D’abord « May Day » ne vient initialement pas du SOS international, c’est bien May Day en deux mots, comme le premier mai. Le projet était solo au départ, et on a conservé son nom initial. J’ai toujours eu une affection particulière pour le mois de mai durant lequel le hasard fait qu’il m’arrive souvent quelque chose de bien. Donc l’idée au fond était peut-être d’attirer les bonnes ondes.

Ensuite, et surtout, au commencement, j’ai enregistré les premières démos guitare/voix des premières chansons (dont celles de « Meet My Love », notre premier EP) avec un MD (MiniDisc) et M et D sont les deux consonnes de mon prénom, donc je cherchais – bêtement – quelque chose qui tournerait autour de ces deux lettres.

May Day s’est imposé pour les raisons pré-citées. Si c’était aujourd’hui, comme j’enregistre les démos que j’envoie à Julien sur mon iPhone, peut-être qu’on s’appellerait iayPay!

Pour en revenir à « Somewhere to be Found », il a été écrit quasi intégralement en dehors de chez moi (dans un avion au-dessus de l’Atlantique, dans des trains, des métros, à la campagne, chez mes parents, …) mais je ne l’ai réalisé qu’a posteriori, et qu’en me rendant compte que toutes les chansons avaient un dénominateur commun: la notion d’appartenance.

J’englobe là-dedans les liens humains, ceux qu’on crée, ceux qu’on souhaite, ceux qu’on fuit, ceux qui se brisent, ou bien la famille, le foyer, la maison, comme la quête personnelle de chacun, donc en résumé : ce de quoi on est fait, ce qui nous habite. Pour moi, la résultante est plus complexe qu’un appel au voyage ou au rêve, quoique les deux soient apparemment bénéfiques, dans mon cas, à la création. Malgré ça, « Somewhere to be Found » n’est pas un album concept, il ne raconte pas nos dernières vacances et n’a pas non plus volonté à inciter à une chose ou une autre. Les chansons sont toutes différentes, évoquent des histoires et des situations différentes, des personnes toutes différentes, et ont été réalisées comme telles, chacune avec leur individualité. Et comme nous sommes tous différents, j’aime à penser que chacun préfèrera une chanson de l’album parce que la musique et /ou le texte lui parleront plus que les autres, oui, peut-être en le faisant rêver ou en le faisant voyager. Dans sa globalité, ce disque ne sert pas un but unique, même si pour moi, oui, c’est un album mobile, écrit en mouvement. Il sera toujours reçu différemment selon où l’on est, où l’on va et le chemin qu’on prend. Mais s’il pouvait avoir un pouvoir, celui que j’aimerais qu’il ait c’est celui d’accompagner les gens, là où ils sont, là où ils vont, sur leur chemin à eux. »

May Day que vous aviez découvert ici ou alors que vous allez découvrir bien vite car une interview comme celle-ci vous aura forcément intrigué, n’est-ce pas?!




May Day May Day

« Il est libre Max, y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler », oubliez immédiatement la pub vantant les patchs nicotinés pour fumeurs invétérés.
Amis rêveurs et penseurs voici un son, que dis-je, une invitation qui vous séduira.
Somewhere to be found, le premier album de May Day s’adresse au petit prince qui roupille au fond de votre esprit d’urbain-hyperactif.
Mélancoliques ou pêchues, les chansons du duo sentent les grands espaces de l’Ouest Américain ou les plaines de l’Aubrac.
Natures, Maud Naïmi et Julien Joubert nous offrent de bien belles pistes, propres à l’envol.
Leur liberté discrète tatouée dès leur premier EP (Meet my love) semble désormais imprimée sur un large tissu aux motifs fleuris et liberty.

Après quelques notes on les imagine bien tous deux sur une petite scène mal éclairée d’un bar californien crasseux des années 50.
Surannée et presque désuète leur musique est romantique et poétique.
Conçu comme un voyage, fait de nouveaux départs « Start Again I » et « II » pour mieux rentrer à la maison « Home ». C’est la playlist d’un automne lumineux et rêveur.

Le clip délirant de Home dans lequel des septuagénaires (n’en disons pas plus, il ne faut vexer personne) participent à un houleux triathlon de bilboquet, lutte romaine, jeux de dés bien arrosés…

Sans vouloir passer l’album au peigne fin, gros coup de cœur pour « Closer », moitié pop, moitié rock et suffisamment original pour avoir l’anatomie d’un tube.
Punchy « Gone » qui illustre parfaitement ce choix du duo d’opter pour des protagonistes attachants et un brin paumés.
Etrange « White Knight » qui évoque la B.O de Titanic par le langoureux appel hypnotique de Maud dont la voix est « sirènesque ».
Triste berceuse que « Lullaby » qui semble entrer en résonance avec une détresse assumée et onirique.
On peut rester assez hermétique à l’association cuivres-voix de « Out of my mind » ou la dureté de « Temper », trop rugueux.
Mais quand Bettina Kee A.K.A Ornette se (re)met au piano dans « Broken Glass », alors là ça y est, on sort les grands mouchoirs.

Le 8 Octobre 2012, vous pourrez vous faire votre propre idée, puisque l’album sera dans les bacs.

 

En savoir plus sur May Day :

Le site pour tout savoir.

Le site pour tout écouter.

Le site pour tout acheter.




« L’Italienne », on ne badine pas avec le théâtre

ITALIENNE. Si ces 4 syllabes vous emmènent dans la péninsule chère à Jules César vous êtes dans le vrai. Cependant si l’image mentale qui se projette dans votre ciboulot est celle d’une jeune femme au corps glabre, au teint halé, aux vêtements bien taillés et aux lunettes vissées sur un petit nez mutin, vous êtes loin, très loin de la vérité. Le pire dans tout ça, c’est que vous ne comprendrez le titre de cette pièce qu’une fois à la moitié de la représentation. C’est là un bien faible risque à prendre car lorsqu’on se rend au théâtre du Funambule on est certain de passer une plaisante soirée.

Dans dans « L’Italienne » de Eric Assous, on parle d’amour. Exit le mélo dégoulinant pour les coeurs d’artichauts ou le règlement de compte à « O.K. Corral ».  Au centre de « L’Italienne » un couple, deux acteurs et une pièce dans la pièce.

Après le Théâtre du funambule c’est La Comédie St Michel qui accueille le duo à partir du 21 Septembre et pour 4 mois du vendredi au samedi à 20h.

Astrid Pinker​ a le regard qui tue et Muriel, son personnage tire la première. Ses talons claquent et son talent se démarque malgré son âge tendre.

Eric Rolland a le charme rassurant de la quarantaine et la verve claire. Malgré un coeur grenadine, Franck, son personnage, a la dent dure contre son ex, Muriel. Lui qui hier encore était banquier a bien fait de quitter les financiers avides pour les saltimbanques indolents.

David Garcia, tapi dans l’ombre de la salle observe les ébats et débats des personnages. Il a la piquante appréhension du metteur en scène qui guette les réactions du public.

A l’issue de la représentation, nous avons échangé dans l’atmosphère feutrée d’un bar accueillant de la Butte.


[Stef-Arkult] Pour jouer une rupture, est-ce qu’on pioche dans son vécu ou on hésite parce que ça fait trop mal ?

ER : Je ne suis pas un fana de la méthode acteur studio où on se fait du mal pour faire remonter des trucs et exprimer des sentiments sur scène. J’ai vécu des choses comme ça et quand je l’ai lu ça m’a rappelé des souvenirs mais quand je joue ce texte, ça ne fait plus appel à moi. Peut-être qu’un jour, un metteur en scène me le demandera mais ça n’est pas la façon dont nous a fait travailler David Garcia.

[Nous commandons : des liquides houblonnés pour les comédiens, un café-long-tardif pour le metteur en scène]

AS : On arrive à ressentir des émotions au fur et à mesure du jeu parce qu’on se met dans une situation bien particulière donc je suis un peu de l’avis d’Eric. Y a plein d’acteurs qui te diront « à tel moment j’ai pleuré parce que j’ai pensé à ma grand-mère » ou je ne sais quoi… Y en a.
Moi je suis plutôt dans une énergie de jeu et dans un sentiment.


[Stef-Arkult] Comment est-ce que vous définiriez la pièce, est-ce une tragédie ou une comédie ?

AS : On a eu beaucoup de mal à la classer cette pièce. Y en a qui disent comédie sentimentale sans pour autant restreindre à un truc de nénette. En tous cas je ne pense pas qu’on puisse parler d’un drame parce qu’il y a de l’espoir !

ER : Bref, c’est pas « Nuit Blanche à Seattle », je n’irais pas voir ça au ciné alors je ne le jouerais pas non plus.
Ca n’est pas un truc à l’eau de rose, ni les dialogues ni les rapports entre les deux personnages aussi bien quand ils s’aiment que quand ils se déchirent. Les gens sortent plutôt avec la banane et ils ne pleurent pas. [Regards amusés entre Astrid et Eric]… Quoi que si, une fois on a vu pleurer un spectateur mais c’est rare, c’est très rare.
Et ça c’est aussi la touche de David car l’ouverture finale de la pièce n’est pas dans le texte d’Eric Assous. Et, avec une telle ouverture, chacun comprend ce qu’il veut.

DG : Du point de vue du metteur en scène, la pièce est conçue comme une suite d’accidents de la vie, subies par un homme. Et à la fin l’homme s’apprête peut-être à faire subir ce qu’il a vécu, c’est la roue qui tourne. Le futur de la pièce pourrait donc être l’histoire de Lorraine [nouvelle compagne de Franck] qui dirait que son mec est parti avec quelqu’un.

AS et ER : L’italienne 2… le retour! [rires]


[Stef-Arkult] J’avais une petite appréhension en venant vous voir parce le sujet des disputes et des séparations n’est pas hyper marrant …

ER : Je vois ce que tu veux dire, mon personnage le dit aussi, c’est pas original.

[Stef-Arkult] Oui voilà, alors qu’apportez-vous de neuf à cette grande thématique ?

AS : Je pense que l’originalité vient du parti pris, choisi par David,  qui est de monter cette pièce d’une manière cinématographiée.  Du coup on n’est pas dans le « too much » des sentiments. Les scènes de disputes ont été raccourcies et nous avons essayé un maximum de mettre de l’humour même là où c’était triste.
Évidemment je ne peux pas trouver la pièce chiante, puisque je joue dedans mais je la trouve surtout très actuelle et tout le monde peut s’y retrouver.

[Nous trinquons et c’est bien la première fois que je trinque avec une personne qui boit un café…]

ER : Il y a une grande originalité dans la forme.
Il y a des flashback. On ne sait pas où on se situe : dans la pièce que nos personnages vont interpréter ou dans leur vie.
Moi je n’ai jamais vu ça au théâtre, c’est un jeu original et très cinéma.

[Je conviens que la pièce est conçue comme des poupées russes et que ça me rappelle « Mulholand drive » car ici aussi c’est dans le détail des accessoires de Muriel qu’on arrive à distinguer le théâtre dans le théâtre…]

ER : Malgré le thème vu et revu, la pièce est originale les gens s’attachent au personnage même à ceux qui sont très durs.

DG : Choisir un thème assez couru c’est aussi l’occasion de voir comment des comédiens arrivent à trouver de la finesse de jeu.
Je suis très dans le fait de déclencher un sentiment tout de suite. On voit rarement ça au théâtre. Mais dans cette petite salle c’est possible quand le spectateur est tout proche.
Etant donné que ça parle de théâtre j’aurai pu faire une énième pièce sur le thème de Tchekhov en reprenant les fameux personnages de « La Mouette » : Nina et Trigorine. C’est ce qui m’est venu à l’esprit en premier, car se sont des figures qu’on travaille beaucoup dans le théâtre contemporain.
Mais j’ai essayé d’être dans un théâtre cinématographique plus à la new-yorkaise, à l’américaine. Je préfère donc des David Mamet à des Olivier Py. Pour ce genre de théâtre en tout cas.


[Stef-Arkult] Une question à propos d’Eric Assous. Il a en ce moment 3 pièces à l’affiche à Paris, qu’est-ce que ça fait de travailler pour un « serial auteur » ?

ER : Il nous a donné la chance de jouer cette pièce et je le bénis tous les jours. Il ne nous connaissait pas. Je l’ai contacté en juin pour lui dire que j’avais monté une pièce de lui au Cours Florent. Eric Assous m’a alors dit qu’il avait donné les droits de la pièce qu’on travaillait au cours Florent à une autre compagnie. Mais durant ce coup de fil nous avons sympathisé et à la fin il m’a dit qu’il avait une seconde pièce, « L’Italienne ». Nous sortions un peu de nulle part, enfin du cours Florent pour ma part et Astrid l’année précédente, et surtout, on n’était pas connu.
[Le Cours Florent qui est tout de même l’Ecole privée de formation de l’acteur la plus reconnue en France…]
Contre toute attente Eric Assous m’a dit « si vous la voulez elle est pour vous, elle a failli être montée 2 ou 3 fois mais ça ne s’est jamais concrétisé ». Moi j’aimais déjà beaucoup cet auteur. J’avais lu et vu plusieurs de ses pièces dont « L’illusion conjugale ». Évidemment j’étais ravi.

Nous n’avions pas du tout calculé de se retrouver à côté de gens comme Jean-Luc Moreau, son metteur en scène attitré. A la rentrée il y avait donc « L’italienne » coincée entre « Mon meilleur copain » et « Les conjoints » [voir bas de pages Infos complémentaires] mais nous ne jouons pas dans la même cour, ni dans les même théâtres et surtout on n’a pas les mêmes moyens. N’empêche qu’on a eu de super critiques, d’excellents papiers dans les journaux. Finalement, l’alchimie fonctionne.
Eric Assous a d’ailleurs vu et aimé ce que nous avons fait avec David Garcia. C’était un vrai challenge !


[Stef-Arkult] Si je résume, Eric Assous vous a donné la pièce et vous a laissé monter votre projet ?

DG : Ah oui tout à fait, il nous a donné le texte et nous a laissé maîtres.
Par exemple je voulais un écart d’âge mais différent de celui qui est écrit. Je voulais le décaler, nous avons pris un écart entre une comédienne d’une vingtaine d’année et un acteur qui a la quarantaine. Le rapport est différent.

AS : Ça passe très bien du coup lorsque mon personnage raconte ses premières expériences et son court métrage. La petite jeunette en peu écervelée et naïve qui sort un peu tout ce qui lui passe par la tête, c’est plus crédible.


[Stef-Arkult] Contrairement à ton personnage, Astrid, as-tu passé une audition ?

AS : Ben non en fait, on a déjà travaillé ensemble tous les trois. Je n’étais pas à Paris, Eric Rolland a pensé à moi, il m’a envoyé le texte, je l’ai lu et j’ai dit « banco ».

[C’est donc aussi une histoire de copains … des copains qui ont du talent]


[Stef-Arkult] Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour 2012 ?

AS : Le succès de « L’Italienne » jusqu’à 2013 en France et à l’étranger !

[Eric et David acquiescent sourire au coin des lèvres]


Le public alangui par d’autres récits de passions éculées ne sera pas déçu. Cette Italienne n’est pas une douche froide. La pièce sonne juste et ça n’est pas uniquement à mettre au crédit d’une Bande Originale qui nous embringue avec les deux comédiens jusqu’à l’issue finale. La pièce est différente, elle amène son petit quelque chose. Sans être « boulevard » elle amuse et sans être trop cérébrale elle innove et embryonne une charmante réflexion sur les idylles, jouée avec beaucoup de tendresse et de complicité…


« L’Italienne » au théâtre, La Comédie St Michel
95 Boulevard Saint-Michel

75005 PARIS

01.55.42.92.97

Le Vendredi et le Samedi à 20h. Durée 1h20.

Distribution :

Mise en scène : David Garcia

Avec : Astrid Pinker (Muriel) et Eric Rolland (Franck)

Compagnie de théâtre : Les petits joueurs

Facebook : http://www.facebook.com/LesPetitsJoueurs

 

Informations complémentaires :

  • « Mon meilleur copain » d’Eric Assous, mis en scène par Jean-Luc Moreau avec Dany Brillant, Roland Marchisio, Muriel Huet Des Aunay, Juliette Meyniac et Aude Thirion au Théâtre des Nouveautés à Paris.
  • « Les conjoints » d’Eric Assous mis en scène par Jean-Luc Moreau avec Anne Loiret, José Paul, Anne-Sophie Germanaz au Théâtre Tristan Bernard.

 

 




Hawaï Burger – Bon appétit

Kamehameha vous évoque,

1/ Le cri sauvage des supers guerriers de Dragon Ball Z,

2/ L’hymne de la coupe du monde de football Waka-Waka interprété par Shakira,

3/ Un médicament générique aux obscurs propriétés,

4/ Le souverain d’une île paradisiaque du pacifique.

 

Il fallait bien sûr penser à sa majesté Kamehameha Ier roi d’Hawaï au début du XIXeme siècle.

Hawaï doit son nom à son souverain mais l’histoire de l’île reste indéniablement liée à la gastronomie (île Sandwich). Le groupe français Hawaï Burger demeure donc dans la thématique.

Car, si certains dansent le Mia, d’autre dansent le hula. Aloha! Bienvenue à Hawaï, couronnes de fleurs et surfeurs.

Aux premières notes de « Spring Break », EP d’un jeune groupe parisien, on a du sable blanc entre les orteils. Déserté le morne béton. Oubliée la maussaderie. It’s fresh, so fresh.

Leur nom : Hawaï Burger

Charlotte et Paul. Puis Charlotte, Paul et Kevin. Et enfin, Charlotte, Paul, Kevin et Yann constituent ce groupe.

Ils ont pris le caractère volcanique de l’île et le saignant de la viande du hamburger pour créer quelque chose de frais, spontané et de novateur.

Charlotte au chant et aux claviers (synthé, mélodica, glockenspiel etc..) est la carte pop du groupe avec une formation classique (au violoncelle),

Paul au chant et à la guitare est la carte électro,

Kevin est à la deuxième guitare, c’est la carte rock progressif,

Yann à la basse, dernier arrivé du groupe, est quant à lui l’ultime carte très rock.

Est-ce l’air du grand large et ses alizés bienfaiteurs que leur rock transporte ?
En tous cas, ce carré d’as pop folk a de quoi nourrir l’espoir que cette collaboration produise du beau et bon son.

Voici de quoi exciter l’appétit des amateurs de nouveaux talents. Les Inrocks, au travers de leur « Lab » ont mis le grappin sur ces djeunes plein d’avenir.

Si vous n’avez rien contre le sucré-salé, un groupe au nom du célèbre sandwich américain à base d’ananas, à déguster sans modération ?!

Voici quelques notes de « Spring break ».

Voici le clip de « New Skin » réalisé par Swoon Productions.

 

Pour en savoir plus sur Hawaï Burger :

Le Facebook du groupe  : http://www.facebook.com/HawaiBurger?ref=hl

Leur page Soundcloud: http://soundcloud.com/hawaiburger

L’adresse mail: burgerhawai@gmail.com