1

[Opéra] Billy Budd au Teatro Real, éclatante plongée dans les abîmes du mâle

Photo : Javier del Real

À l’occasion de son bicentenaire, le Teatro Real de Madrid accueille une création événement coproduite par l’Opéra de Paris (qui devrait donc la présenter pour la saison 2018-2019) : Billy Budd. Cet opéra en deux actes composé par Benjamin Britten, dont le livret est de Edward Morgan Forster et Eric Crozier, est l’adaptation du roman homonyme d’Herman Melville, aujourd’hui mis en scène de façon monumentale par Deborah Warner.

Enrôlé de force sur le navire de guerre « L’Indomptable », contre la France à la fin du XVIIIe siècle, William Budd est un jeune marin qui fascine par sa beauté et son éclat, pourtant le capitaine d’armes John Claggart souhaite le voir disparaître. Accusé à tort de préparer une mutinerie à bord du vaisseau et d’incarner l’esprit révolutionnaire qui secoue la France, alors grande ennemie de l’Angleterre, Billy Budd est fatalement condamné, et pendu.

Si l’issue tragique de cet opéra est donnée dès la première scène, Deborah Warner parvient à créer une ambiance dignement grandiose où tout y est sombre et haletant. Du calme renforcé par le dépouillement de la scène aux tumultes des échanges entre William Budd et le maître d’armes : une vague inquiétante prend corps grâce aux nombreux choristes présents, se mouvant toujours en harmonie, déploiement visuel d’une mer capricieuse. Tels une seule onde tous les hommes de cet opéra, caractérisé par l’absence totale de femme, donnent des frissons, que ce soit par la force tranquille qu’ils représentent constamment ou par la grave puissance de leurs voix qui n’en est qu’une, celle de Billy.

Grâce à d’incroyables possibilités techniques, la metteure en scène crée un espace cerclé de cordes et de lignes d’eau, marqué par une structure en bois imposante qui bouge au gré des remous de la mer, et de la foule d’hommes qu’elle supporte – plus de 90 figurants et chanteurs. L’esthétique proposée par Deborah Warner donne finalement une lecture classique de cet opéra, dont elle parvient à saisir toutes les tensions, aussi admirablement portées par la distribution des rôles et soutenues par la direction musicale d’Ivor Bolton. On ressort notamment marqué par la prestation de Jacques Imbrailo (Billy Budd), mais surtout par celle de Brindley Sherratt, le maître d’armes à la voix de basse saisissante.

Deborah Warner offre un noble retour au Teatro Real, qui parvient à s’affirmer sur la scène européenne par cette coproduction, renforçant l’attente de sa création en mai prochain : Le Testament de Marie, de l’irlandais Colm Tóibín, avec Dominique Blanc au Théâtre de l’Odéon.

Billy Budd, de Benjamin Britten, livret d’Edward Morgan Forster et Eric Crozier, d’après Herman Melville, direction musicale Ivor Bolton, mise en scène Deborah Warner. Production du Teatro Real, coproduction avec l’Opéra National de Paris. Durée : 3h15 (avec entracte). Jusqu’au 28 février à Madrid. Plus d’informations ici : http://www.teatro-real.com/




Les « Caramels fous » gardent le cap du succès

Copyright : Philippe Escalier
Copyright : Philippe Escalier

La troupe des Caramels fous est composée d’amateurs. Mais après plus de 20 ans d’amateurisme revendiqué, ils n’en gardent que le label : la qualité, elle, est largement supérieure à ce que l’on attendrait d’un groupe de bénévoles. Aguerris à la scène, ils se produisent chaque année dans une salle parisienne (puis en tournée !) qu’ils remplissent, semble-t-il, sans trop d’efforts et c’est normal : leur nouvelle création « Il était une fois complètement à l’ouest » n’a rien à envier à celle que le Théâtre Mogador ose présenter au public sans rougir depuis le début de la saison, pourtant montée par des pros… C’est dire si ce qualificatif discriminant entre ceux qui pratiquent un loisir et ceux qui en font leur métier est dépassé.

On est à la fin du XIXe siècle, la revue se déroule dans un saloon dont les danseuses de french cancan arrondissent leurs fins de soirée en tripotant les clients. Fidèle à son leitmotiv originel de chorale gay, la troupe qui se produit est 100% masculine, mais aussi 100% live et sans playback. Les reprises se succèdent dans une intrigue bien construite : deux enfants abandonnés se retrouvent et se mettent à la recherche de leur histoire qui est tout sauf celle à laquelle on s’attend. Dans cette aventure, Thriller devient C’est l’heure et Femmes des années 80 se transforme en Femme d’1m80. Les correspondances entre les 40 chansons qui composent le spectacle sont indiquées dans le programme, pour les amateurs du public qui auraient laissé le titre d’une mélodie sur le bout de leur langue.

Parfois pas complètement dans le rythme (mais c’est rare !), globalement très bonnes, certaines voix se démarquent – on pense notamment au jeune barbier ou au shérif doté d’un beau timbre de basse. Les costumes et l’humour des situations absurdes et des postures est réussi : les danseuses sont plus vraies que nature et les virils cow-boys se déplacent en trottinette, au pire, la maladresse est touchante. C’est à la fois grotesque et poétique, détaché, léger et toujours drôle, jusqu’à l’ultra-délirant dosé comme il faut.

Copyright : Philippe Escalier
Copyright : Philippe Escalier

La mise en scène et les chorégraphies sont dynamiques. Encore ici, il n’y a pas moins de bonnes trouvailles que dans un autre spectacle aux dents longues mais aux idées courtes du Mogador. L’espace scénique est bien occupé, souvent en tension, et les cow-boys et autres zombies envahissent la salle à plusieurs reprises, cherchant un fuyard ou de la chair fraîche pendant que les plumes virevoltent sur scène. Tout cela tient sur la durée (1h45 sans les rappels !), et on se surprend, entre deux rires, à rêver…

Sous ses airs légers, il y a aussi la volonté de transmettre des valeurs nécessaires. Deux hommes qui ne demandent qu’à s’aimer mais pour qui cela est difficile à cause du milieu social dans lequel ils évoluent ; la patronne du saloon, cheyenne, milite pour avoir les mêmes droits que les autres américains. « Il jouait du piano debout » devient « Car on ne fait pas pipi debout », manifeste féministe où le refrain est lancé : « parce qu’une claque sur les fesses n’est jamais tendre ». Cela sans oublier des phrases – comme un parallèle à l’actualité réactionnaire ayant marqué 2013 – telle que « la vie ce n’est pas un papa, une maman, c’est parfois plus compliqué que ça ! ». Ces mots contribuent à construire de la profondeur dans le drame qui est, finalement, une revue hilarante pour plus de tolérance. En l’absence d’une concurrence sérieuse, les Caramels fous signent le musical parisien de la saison.

Hadrien Volle
hadrien (a) arkult.fr

« Il était une fois complètement à l’ouest » des Caramels fous, mise en scène de Nicolas Kern, chorégraphies d’Alma de Villalobos, livret d’Antony Puiraveaud, jusqu’au 14 février au Théâtre Déjazet, 41 boulevard du Temple, 75003, Paris, les jeudis, vendredis et samedis à 20h30. Durée : 2 h. Plus d’informations et réservations sur lescaramelsfous.com – Face au succès, le spectacle sera repris du 21 au 30 mai, toujours au théâtre Déjazet




« Le Bal des Vampires », rencontre glacée entre Dracula et Obispo

© VBW / BRINKHOFF/ M÷GENBURG
© VBW / BRINKHOFF/ M÷GENBURG

Depuis quelques années, la direction du Théâtre Mogador importe à Paris ce genre si apprécié de nos voisins anglo-saxons : le « musical ».  Mamma Mia !, Le Roi Lion, Sister Act ou encore Cendrillon : des titres connus de Broadway au Victoria Palace. La production 2014-2015, Le Bal des Vampires, est une création de la fin des années 90 reprenant la trame du film éponyme de 1967 réalisé par Roman Polanski, dans une mise en scène signée de lui-même.

On retrouve les principaux personnages du film : le professeur Abronsius, Shagal, l’aubergiste juif, futur vampire insensible de part sa religion au crucifix. On retrouve Sarah, sa fille qui sera enlevée par le comte Von Krolock et Alfred, l’assistant du professeur qui en est amoureux. Le spectacle, divisé en deux parties, se déroule entre l’auberge de Shagal et le château du comte noctambule.

L’humour et le burlesque de l’histoire (qui s’attache à faire ressortir l’aspect bassement humain des vampires) sont ici mis en valeur par une mise en scène précise. Les maquillages et les costumes magnifiés par la lumière sont très esthétiques et donnent au spectacle un aspect onirique souvent enchanteur. Quelques très belles images défilent sous nos yeux, soutenues par une machinerie importante. On remarque aussi de belles chorégraphies de masse, notamment celle de la deuxième partie où des monstres virevoltent autour du lit que le professeur et son assistant occupent dans le château hanté. On est aussi effrayé positivement par une scène fantastique où les cercueils d’un cimetière vomissent des vampires en continu, avant que ces derniers ne se rendent au bal. Tout cela sans oublier un final épuré et réussi.

L’utilisation de la vidéo est un avantage qu’exploite bien le metteur en scène : course en forêt, chute de neige, apparition du château dans la brume, tout cela contribue à la beauté du spectacle.

Malheureusement, tout cet étalage de technique est fortement atténué par la pauvreté du livret. Du transport fantastique on sombre régulièrement dans la mièvrerie : la potentielle histoire d’amour entre Alfred et Sarah est l’histoire directrice et les chansons suivent ce parti pris. On se surprend à penser que Gérard Presgurvic, à l’origine de la comédie musicale Roméo et Juliette aurait proposé des paroles moins niaises ; au Mogador, c’est plus Twilight que Le Bal des Vampires. Pour noircir le tableau, c’est comme si le comte Von Krolock se transformait en Pascal Obispo dès qu’il ouvre la bouche.

La musique semble résulter d’une rencontre fortuite du titre « Final Countdown » d’Europe et un Hans Zimmer ivre. Très peu d’éléments nous plongent dans une quelconque ambiance hantée comme on pourrait s’y attendre. Les instrumentations sont d’une désuétude incroyable : on est en droit de se demander si aucun progrès n’a été fait dans ce domaine depuis Starmania en 1978. Et c’est bien dommage, la version muette du spectacle aurait été sans doute plus réussie.

« Le Bal des Vampires », mise en scène Roman Polanski,  actuellement au Théâtre Mogador, mardi au samedi à 20h, le samedi et le dimanche à 15h. Durée : 2h30 (entracte compris). Plus d’informations sur www.lebaldesvampires.fr.




En apesanteur …

Paris Combo - 5

Avec son nouvel album « 5 », Paris Combo nous embarque dans une bulle de légèreté et de fantaisie, au delà de toute gravité, quand il nous décrit l’amour, ses passions, ses obsessions, ses souvenirs…

A leur musique toujours poétique, rythmée, aérienne que l’on connaît de leurs albums ‘préhistoriques’ selon Belle du Berry, se mêlent, s’intercalent, de nouvelles perspectives musicales glanées au fil de leurs tournées à travers le monde… et les époques.

Paris Combo sera en tournée pour présenter son nouvel album.
Plus d’infos sur www.pariscombo.com
Nouvel album déjà disponible sur iTunes et Amazon

Quelques vidéos :




« Racine Carrée », leçon mélodique par Stromae

     Stromae

     Après « Cheese » (2010), Stromae est de retour sur le devant de la scène avec « Racine Carrée ». Quand un artiste connait un succès fulgurant avec un premier disque, le public attend forcément le second avec une exigence accrue. Heureusement, « Racine Carrée » est aussi réussi que « Cheese », sans pour autant être un retour à la case départ.

On retrouve des fondamentaux : des beats house et électro bien huilés (avec même une petite touch’ dirty sur « Humain à l’eau« ). Certaines de ses fameuses « Leçons » publiées initialement sur YouTube ont aussi donné naissance à de vraies chansons sur le disque (« Tous les mêmes« ). Les textes sont toujours riches, en style certes, mais aussi en contenu. Ce qui mérite d’être noté en cette période où la forme prend le pas sur le fond. Ces temps où certains artistes manient les mots de façon déroutante pour ne rien dire, juste parce que ça fait « joli ». Stromae (qui compose tous ses titres de A à Z) sait même se taire, il le prouve avec de longs passages instrumentaux qui en disent autant, parfois plus que les mots (« Tous les mêmes« , « Quand c’est« ). Son titre « Merci » est même dépourvu de texte, comme quoi, il évite de chanter l’évidence.

Pour l’inspiration, c’est comme Gad Elmaleh : la vie de tous les jours. Sauf que celle de Stromae semble vachement moins drôle : amours tristes (« Formidable« ), ruptures (« Tous les mêmes« ), cancer (« Quand c’est« ), SIDA (« Moule frite« ), abandon du père (« Papaoutai« )… Mais loin d’être sinistre comme Mano Solo, Stromae parle de tout ces soucis avec légèreté, humour, sans pour autant les vider de leur essence. Conscient, presque moralisateur (« Ta fête« ), sans être plombant.   Certains chœurs très mélodiques contrastent avec la déclamation (le « parlé »), ce qui rend les titres vivants, surprenants, le « flow » peut être très différent d’une piste à l’autre, mais c’est toujours bon. Excepté pour le titre « AVF« , pour « Allez vous faire foutre » où sont invités Orelsan (en bonne forme) et Maître Gims en grosse tache de l’album. Le seul avantage à la réunion de ces artistes semble commercial (il faut bien s’assurer un titre qui va cartonner en radio), car musicalement, on s’interroge… Le Gims débarque et saccage le titre avec des lyrics qu’on dirait écrit entre deux vodkas au comptoir d’une boîte (habitat naturel revendiqué de son crew, Sexion d’Assaut) et fait rimer « j’ai un match de foot » avec « allez-vous faire foutre ». Effet garanti.

On pardonne ce faux pas à Stromae, car le reste du disque est « Formidable« , le jeune chanteur mérite la comparaison qu’on fait de lui à Brel au fil des commentaires YouTube. Le « buzz » créé autour du titre éponyme est excellent, autant que le titre. Dans sa voix comme dans ses phrases, parfois tendrement misogynes, et oui, les hommes souffrent parfois. On l’apprend sur « Racine Carrée », avec élégance, rythme et humilité. Une seconde livraison qu’on ne retournera pas à l’envoyeur. On peut dire sans risque que c’est l’album francophone de la rentrée.

 « Racine Carré » de Stromae (Universal) – Sortie le 19 août 2013 (CD et téléchargement) – www.stromae.net




Björk – Délice islandais à la Biophilia active

Crémeux. Avec des morceaux qui acides, qui sucrés.
A manger à la grande cuiller !

Le spectacle Biophilia que nous propose Björk et toute son équipe a régalé nos yeux et nos oreilles. Car c’est bien d’un véritable spectacle dont on parle. Construit autour de la soundtrack de son album éponyme « Biophilia », et agrémenté de quelques surprises (parmi lesquelles et non des moindres, la reprise de Joga, de l’album Homogenic), le spectacle a vocation à proposer une expérience inédite : mettre en évidence le lien entre la vie, la musique et la nature.

Dans le décor du Cirque en Chantier (Boulogne Billancourt), Björk, entourée des choristes de Graduale Nobili et d’une poignée de musiciens, fait se succéder les éléments et autres créations de la nature : éclairs, cristaux, ADN, lune, feu, tectonique des plaques, …

Véritable ode à la nature et à l’imagination, la géniale islandaise arrive à retranscrire la variété des éléments dans une diversité d’ambiances musicales et scénographiques. L’intimisme du trip hop alterne avec l’explosion d’énergie de l’électro pop, la douceur de mélodies au clavecin précède les rythmes entêtants des multiples percussions orchestrées par Manu Delago.

Et quand les lumières se rallument, sonnant la fin de cette expérience scénique hors du commun, on ne redoute qu’une chose : le moment où il faudra aller voir un autre concert. Après une telle expérience et dans une telle ambiance, la barre est placée bien haute pour ceux qui viendront après Björk !

bjork-biophilia-album-cover-2011

Biophilia Live : prochaines dates

05.03.2013 – Zénith de Paris
08.03.2013 – Zénith de Paris
11.03.2013 – Caprices Festival
13.06.2013 – Bonnaroo Festival
13.07.2013 – Bluesfest
19.07.2013 – Pitchfork Music Festival
27.07.2013 – Fuji Rock Festival

Musiciens :
Percussions : Manu Delago
Programmation : Max Weisel
Keyboards & Reactable : Matt Robertson
Choeur : Graduale Nobili

Setlist du 27/02/2013 :

Setlist du concert du 27/02/2013
Setlist du concert du 27/02/2013

 




Transe en Danse – Al Kindi et les derviches d’Alep

[09/12/2012 : Update avec deux nouvelles dates exceptionnelles, les 11 et 12 Décembre à Paris, plus d’informations à la fin de ce billet]

Nouvelle édition des billets à 4 mains entre Pierre et Stef ! Stef prend la plume :

Un homme les yeux clos avec une haute coiffe en poil de chameaux fait la toupie, une paume vers le ciel et l’autre vers la terre. Cet homme est un religieux littéralement un « derviche » c’est même un mendiant du monde ottoman (persan précisément). Il appartient à une confrérie de confession musulmane fondée au Moyen âge par un sultan soufiste: c’est un derviche tourneur. Oui mais pourquoi tournent-t-ils depuis 7 siècles ?

Car par cette danse, ces chants et cette musique instrumentale, le « semà », ils s’abandonnent à Dieu. Car par cette transe mystique ils expriment leur profonde dévotion, ils montent donc au 7eme ciel.

Ils virent et voltent tels les planètes d’un système solaire et s’élèvent vers une transe en danse. La philosophie religieuse qui brille au travers de cette pratique est nommée Tasavvof. Elle invite à la fraternité, à l’amour et à l’union entre les hommes. Cette danse ancestrale se veut un pont vers Dieu mais aussi vers d’autres cultures les grecs anciens (le fait de lever les mains au ciel), le chamanisme d’Asie centrale mais aussi le christianisme.

Revenons quelques instants sur l’exploit physique proche des 7 travaux d’Hercule. A raison d’un tour par seconde environ; avec un axe de rotation fixe, les derviches sont comme vissés sur place sans pour autant sembler ressentir ni tournis, ni déséquilibre : prouesse ! Essayez donc un peu pour voir…

Vous risqueriez de voir des étoiles mais seulement celles d’un étourdissement garanti. En quoi réside leur secret, à part beaucoup de pratique, d’équilibre, d’énergie et 5 fruits et légumes par jour ? Leur secret serait une connexion à de puissantes forces. Si vous faites partie des pragmatiques vous expliquerez leur extraordinaire tournoiement par les champs de torsion du type de ceux décrits par Nicolaï Kozyrev (1). Si vous versez plus facilement dans le mystique, la force des derviches, ne sera pas obscure à vos yeux mais éminemment religieuse.

Hors du temps, portés par les psalmodies du coran qui pourraient tout aussi bien être des mantras ou des chants tribaux, les humbles derviches ensorcellent. Une fois timidement avancés au devant de la scène, tenant leurs longues jupes immaculées telles des premières communiantes, les chrysalides se transforment en papillons. Ils captent la lumière et éclipsent tout, relaxés et rêveurs. On vibre, on frissonne. Trans-œcuménique, trans-générationnel, transcendant, le seul art de la semà unit tout le monde dans une euphorie intacte.

Pierre reprend la main :

Les derviches, ces danseurs incroyables, ces toupies sur pattes …
Vous l’aurez compris, on est transporté, on est transcendé, on est ébloui …

Mais sans musique, tout ça ne serait rien !  Si les derviches tournent autour de leur coeur, comme aimait à le dire Eric-Emmanuel Schmitt dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », la musique est ce qui fait battre ces coeurs.

La singularité du spectacle auquel il nous a été donné d’assister réside dans le délicieux mélange de deux traditions musicales, parfois ennemies, mais pourtant si belles une fois combinées : l’ensemble instrumental Al Kindi, tout droit venu de Syrie (Alep, Damas notamment), accompagné d’un rebab et d’un muezzin, apportant avec eux les musicalités ottomanes !

Menés par Julien Jâlal Eddine Weiss à la Qânun (cithare orientale), véritable orchestrateur de l’ensemble aux doigts de fée, les musiciens, les chanteurs, les choristes nous présentent et partagent avec nous leurs croyances.
Croyances récitées dans une langue d’ailleurs, incompréhensible, mais pourtant si limpide dans ses tonalités, ses imprécations, ses psalmodies.

La douceur des premiers morceaux laisse progressivement la place au rythme des percussions, qui nous évoquent la vie, ses hauts, ses bas, les joies et les détresses … Cette vie qui va, qui vient, et s’en va. Cette vie qui tourne entre nos mains. Comme tournent ces derviches sur scène.

Et cette envie qui point en notre esprit d’arrêter là le temps qui file.
« Silence, on tourne », rien d’autre.
Note

(1) Nicolaï Aleksandrovich Kozyrev (1908-1983) astro-physicien mit en place une théorie sur un champ spiralé qui serait à la base de la croissance par spires d’un coquillage, des muscles du cœur, et de l’ADN notamment.

 

Direction et création de Julien Jâlal Eddine Weiss

Ensemble instrumental Al-Kindi :
Julien Jâlal Eddine Weiss : Qânun (cithare orientale), direction artistique
Ziad Kadi Amin : Ney (flute – Damas),
Jamal Al Sakka : Riqq (percussion – Damas)

Soufi Qaderi et Rifai d’Alep :
Sheikh Habboush : Chant soliste
Hasan Altnji : Munshid (choeur),
Ali Akil Sabah : Munshid (choeur)

Derviches tourneurs Mawlawi de Syrie :
Derviches tourneurs d’Alep : Youssef Chrimo, Mohamed Yahya, Mowafak Bahayeh

Invités spéciaux de Turquie :
Bekir Buyukbas : Chanteur soliste (muezzin/hafiz)
Mehmet Refik Kaya : Rebab Ottoman

Prochaines dates : 2 concerts exceptionnels au Cabaret Sauvage
Mardi 11 et Mercredi 12 Décembre
Cabaret Sauvage – Parc de la Villette – Paris 19e
19h30
Plus d’informations sur : http://www.zamzama.net/francais/artistes/ensemble-al-kindi/




Gran Kino – 1989 – Rencontre

1989, premier album de Gran Kino est pour le moins original. Le principe : réunir des artistes aux horizons des plus divers (un douanier hongrois, un MC d’Atlanta, Calexico, Clare – de Clare and the Reasons) autour d’une année, 1989, et de leurs souvenirs.

Rencontre avec Robin Genetier (guitare, basse, clavier) : 

Arkult (A) : 1989. Des souvenirs dans toutes les mémoires. Et vous, quel souvenir marquant de cette année 1989 ?

Gran Kino (GK) : Le souvenir que j’ai le plus en tête pour cette année est celui de l’exécution de Ceausescu le 26 décembre. Je me souviens du contexte, des personnes avec qui j’étais et de l’ambiance de cette fin de décennie… Les images de ces deux corps gisants, avec une image brouillée, une sorte de pression entourant tout cela, ma famille devant cette télé qui rend cette situation presque comme une fiction… Un drôle de moment pour finir une année si forte.

A : Quel tournant pour la culture européenne et mondiale a signifié pour vous cette année bien particulière ?

GK : Le Mur de Berlin est certainement le plus grand tournant pour la culture européenne & mondiale … On découvre alors les pays de l’Est, on va voyager, apprécier la « nostalgique architecture soviétique »… D’un seul coup – ou presque – c’est comme si on cassait un barrage entre deux eaux stagnantes : l’Ouest découvre les musiques de l’Est, les volontés artistiques qui se sont battues et développées sous la dictature communiste … Tandis qu’à l’Est, les populations vont être confrontées au mur de la pop culture, qui en cette fin des années 80 est surpuissante.

A : 1989. Berlin. La Chute du Mur. Quelle est votre vision de la « berlinisation » actuelle de la scène culturelle française et européenne, plus de 20 ans après ?

GK : Nous avons eu la chance d’aller de nombreuses fois à Berlin pour jouer, visiter, observer, écouter et acheter des disques … Il paraît que cette ville est la ville la plus appréciée des artistes américains & européens, c’est surement dû à l’Histoire qui survole toujours les quartiers de cette cité, à la gentillesse de sa population, au sentiment de liberté qui règne dans ces rues immenses où au final peu de gens vivent. On sait ce qu’on en ramène, mais l’applique-t-on vraiment ailleurs ? On aime l’électro berlinoise, l’énergie de ses soirées, l’implication artistique des ces habitants mais je ne suis pas sûr qu’on puisse un jour répéter cela chez nous, comme nous avons su le faire avec la culture américaine, et c’est pas plus mal. C’est beau des endroits qui gardent leurs spécificités, leur propre « odeur ».

A : Quels pourrait être la prochaine année / les prochains déclencheurs susceptibles d’inspirer de telles réactions / initiatives ?

GK : Un jour, un journaliste m’a dit : alors vous allez faire 1990 ? 1991 ? … Même si dans chaque pays, il y a toujours un évènement marquant, je ne suis pas sûr que toutes les années aient une « importance » sur l’entièreté du globe comme ça peut être le cas avec 1989.

Bien évidemment 1968, ça serait aussi intéressant de travailler sur 2011 – avec les révolutions dans les pays du Maghreb – ou même plus précisément sur la crise de 1929 en faisant un pont avec maintenant … Il y a des thèmes à collaboration tout autour de nous, il suffit de trouver l’angle de réflexion, et d’étudier correctement le sujet. C’est en même temps plus simple et plus dur que de faire un album plus « conventionnel » : plus simple car l’histoire est là, et il suffit de creuser pour en avoir d’autres et alors d’avancer sur l’imaginaire entourant chaque événement mais aussi plus compliqué car chacun d’entre nous vit ces moments, les connaît, les appréhende, et il faut donc ni se tromper, ni trop extrapoler, ni soustraire la vérité à l’Histoire.

A : Quels sont vos projets pour le futur ?

GK : En plus du projet 1989, qui nous prend encore du temps à travers la tournée en France & à l’étranger, mais aussi des nouvelles compositions qui restent à venir dans le spectacle, nous avons plusieurs idées/projets en cours d’écriture et de réalisation.

Le principal projet nous vient d’Afrique du Sud, où après avoir tourné là-bas pendant 1 semaine en septembre dernier, nous nous sommes vu proposer une collaboration avec divers artistes sur 2 projets distincts. Tout d’abord à Durban, avec des rappeurs zoulous qui seront en France en juin prochain, et avec qui nous allons faire des titres et partir en tournée. Ensuite au Cap, on s’est vu offrir la possibilité de travailler avec des artistes chanteurs / musiciens / danseurs locaux sur l’importance de Nelson Mandela pour l’Afrique du Sud, son arrivée au pouvoir en 1994 et aussi les couleurs du drapeaux … Un énorme projet avec des A/R entre les deux pays, un documentaire, un album, une tournée à l’automne 2013 et peut être même les 20 ans de la présidence de Madiba en 2014 à Pretoria.

Il y’a d’autres projets plus « officieux » et qui nécessitent qu’on avance encore discrètement. Je pense que tout sera toujours orienté vers des collaborations avec des artistes étrangers ou de styles différents du nôtre, ou vers des recherches musicales nouvelles.

A :  Un petit mot pour les lecteurs d’Arkult ?

GK : Je recherche des musiciens / chanteurs suisse allemand pour un projet futur, et si vous en connaissez hésitez pas à m’orienter ! Ecrivez à awordtogk[at]gmail[dot]com … Sinon, merci d’avoir pris le temps de lire, de découvrir Gran Kino et son projet 1989. J’espère qu’il retiendra votre attention, et que vous comprendrez que ce projet est une histoire et que cet album n’est pas une compilation mais une suite d’histoires comme un recueil de nouvelles.

 

Gran Kino
Sara de Sousa : chant, piano, orgue, xylophone
Charlie Doublet : chant, saxophones, clavier
Morgan Arnault : batterie, choeurs
Robin Genetier : guitare, basse, clavier

Site Web : http://www.grankino.com
Site Bandcamp : http://www.1989.bandcamp.com
1989 sur iTunes : https://itunes.apple.com/fr/album/1989/id564788149

 




May Day – La rencontre

Maud Naïmi, la voix du duo May Day s’est prêtée au jeu et a répondu longuement à la petite question posée par Arkult.

Parce qu’après avoir écouté en boucle leur premier album Somewhere to be Found, ça nous turlupine…

[Arkult] May Day / Votre 1er album est-il un appel à l’aide ou un appel au rêve et au voyage ?

[Maud] « Ni l’un ni l’autre, à vrai dire. D’abord « May Day » ne vient initialement pas du SOS international, c’est bien May Day en deux mots, comme le premier mai. Le projet était solo au départ, et on a conservé son nom initial. J’ai toujours eu une affection particulière pour le mois de mai durant lequel le hasard fait qu’il m’arrive souvent quelque chose de bien. Donc l’idée au fond était peut-être d’attirer les bonnes ondes.

Ensuite, et surtout, au commencement, j’ai enregistré les premières démos guitare/voix des premières chansons (dont celles de « Meet My Love », notre premier EP) avec un MD (MiniDisc) et M et D sont les deux consonnes de mon prénom, donc je cherchais – bêtement – quelque chose qui tournerait autour de ces deux lettres.

May Day s’est imposé pour les raisons pré-citées. Si c’était aujourd’hui, comme j’enregistre les démos que j’envoie à Julien sur mon iPhone, peut-être qu’on s’appellerait iayPay!

Pour en revenir à « Somewhere to be Found », il a été écrit quasi intégralement en dehors de chez moi (dans un avion au-dessus de l’Atlantique, dans des trains, des métros, à la campagne, chez mes parents, …) mais je ne l’ai réalisé qu’a posteriori, et qu’en me rendant compte que toutes les chansons avaient un dénominateur commun: la notion d’appartenance.

J’englobe là-dedans les liens humains, ceux qu’on crée, ceux qu’on souhaite, ceux qu’on fuit, ceux qui se brisent, ou bien la famille, le foyer, la maison, comme la quête personnelle de chacun, donc en résumé : ce de quoi on est fait, ce qui nous habite. Pour moi, la résultante est plus complexe qu’un appel au voyage ou au rêve, quoique les deux soient apparemment bénéfiques, dans mon cas, à la création. Malgré ça, « Somewhere to be Found » n’est pas un album concept, il ne raconte pas nos dernières vacances et n’a pas non plus volonté à inciter à une chose ou une autre. Les chansons sont toutes différentes, évoquent des histoires et des situations différentes, des personnes toutes différentes, et ont été réalisées comme telles, chacune avec leur individualité. Et comme nous sommes tous différents, j’aime à penser que chacun préfèrera une chanson de l’album parce que la musique et /ou le texte lui parleront plus que les autres, oui, peut-être en le faisant rêver ou en le faisant voyager. Dans sa globalité, ce disque ne sert pas un but unique, même si pour moi, oui, c’est un album mobile, écrit en mouvement. Il sera toujours reçu différemment selon où l’on est, où l’on va et le chemin qu’on prend. Mais s’il pouvait avoir un pouvoir, celui que j’aimerais qu’il ait c’est celui d’accompagner les gens, là où ils sont, là où ils vont, sur leur chemin à eux. »

May Day que vous aviez découvert ici ou alors que vous allez découvrir bien vite car une interview comme celle-ci vous aura forcément intrigué, n’est-ce pas?!




May Day May Day

« Il est libre Max, y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler », oubliez immédiatement la pub vantant les patchs nicotinés pour fumeurs invétérés.
Amis rêveurs et penseurs voici un son, que dis-je, une invitation qui vous séduira.
Somewhere to be found, le premier album de May Day s’adresse au petit prince qui roupille au fond de votre esprit d’urbain-hyperactif.
Mélancoliques ou pêchues, les chansons du duo sentent les grands espaces de l’Ouest Américain ou les plaines de l’Aubrac.
Natures, Maud Naïmi et Julien Joubert nous offrent de bien belles pistes, propres à l’envol.
Leur liberté discrète tatouée dès leur premier EP (Meet my love) semble désormais imprimée sur un large tissu aux motifs fleuris et liberty.

Après quelques notes on les imagine bien tous deux sur une petite scène mal éclairée d’un bar californien crasseux des années 50.
Surannée et presque désuète leur musique est romantique et poétique.
Conçu comme un voyage, fait de nouveaux départs « Start Again I » et « II » pour mieux rentrer à la maison « Home ». C’est la playlist d’un automne lumineux et rêveur.

Le clip délirant de Home dans lequel des septuagénaires (n’en disons pas plus, il ne faut vexer personne) participent à un houleux triathlon de bilboquet, lutte romaine, jeux de dés bien arrosés…

Sans vouloir passer l’album au peigne fin, gros coup de cœur pour « Closer », moitié pop, moitié rock et suffisamment original pour avoir l’anatomie d’un tube.
Punchy « Gone » qui illustre parfaitement ce choix du duo d’opter pour des protagonistes attachants et un brin paumés.
Etrange « White Knight » qui évoque la B.O de Titanic par le langoureux appel hypnotique de Maud dont la voix est « sirènesque ».
Triste berceuse que « Lullaby » qui semble entrer en résonance avec une détresse assumée et onirique.
On peut rester assez hermétique à l’association cuivres-voix de « Out of my mind » ou la dureté de « Temper », trop rugueux.
Mais quand Bettina Kee A.K.A Ornette se (re)met au piano dans « Broken Glass », alors là ça y est, on sort les grands mouchoirs.

Le 8 Octobre 2012, vous pourrez vous faire votre propre idée, puisque l’album sera dans les bacs.

 

En savoir plus sur May Day :

Le site pour tout savoir.

Le site pour tout écouter.

Le site pour tout acheter.




Hawaï Burger – Bon appétit

Kamehameha vous évoque,

1/ Le cri sauvage des supers guerriers de Dragon Ball Z,

2/ L’hymne de la coupe du monde de football Waka-Waka interprété par Shakira,

3/ Un médicament générique aux obscurs propriétés,

4/ Le souverain d’une île paradisiaque du pacifique.

 

Il fallait bien sûr penser à sa majesté Kamehameha Ier roi d’Hawaï au début du XIXeme siècle.

Hawaï doit son nom à son souverain mais l’histoire de l’île reste indéniablement liée à la gastronomie (île Sandwich). Le groupe français Hawaï Burger demeure donc dans la thématique.

Car, si certains dansent le Mia, d’autre dansent le hula. Aloha! Bienvenue à Hawaï, couronnes de fleurs et surfeurs.

Aux premières notes de « Spring Break », EP d’un jeune groupe parisien, on a du sable blanc entre les orteils. Déserté le morne béton. Oubliée la maussaderie. It’s fresh, so fresh.

Leur nom : Hawaï Burger

Charlotte et Paul. Puis Charlotte, Paul et Kevin. Et enfin, Charlotte, Paul, Kevin et Yann constituent ce groupe.

Ils ont pris le caractère volcanique de l’île et le saignant de la viande du hamburger pour créer quelque chose de frais, spontané et de novateur.

Charlotte au chant et aux claviers (synthé, mélodica, glockenspiel etc..) est la carte pop du groupe avec une formation classique (au violoncelle),

Paul au chant et à la guitare est la carte électro,

Kevin est à la deuxième guitare, c’est la carte rock progressif,

Yann à la basse, dernier arrivé du groupe, est quant à lui l’ultime carte très rock.

Est-ce l’air du grand large et ses alizés bienfaiteurs que leur rock transporte ?
En tous cas, ce carré d’as pop folk a de quoi nourrir l’espoir que cette collaboration produise du beau et bon son.

Voici de quoi exciter l’appétit des amateurs de nouveaux talents. Les Inrocks, au travers de leur « Lab » ont mis le grappin sur ces djeunes plein d’avenir.

Si vous n’avez rien contre le sucré-salé, un groupe au nom du célèbre sandwich américain à base d’ananas, à déguster sans modération ?!

Voici quelques notes de « Spring break ».

Voici le clip de « New Skin » réalisé par Swoon Productions.

 

Pour en savoir plus sur Hawaï Burger :

Le Facebook du groupe  : http://www.facebook.com/HawaiBurger?ref=hl

Leur page Soundcloud: http://soundcloud.com/hawaiburger

L’adresse mail: burgerhawai@gmail.com



Du flobots pur jus : La Cafetera Roja

Par une nuit orageuse d’été, la substantifique moelle de Manu Chao a peut-être rencontré l’énergie hip-hop des Black Eyed Peas et serait née de cette folle fusion La Cafetera Roja.

Le groupe forme un melting-pot européen volcanique et performe sur toutes les scènes de France et de Navarre. A chacune de ses apparitions, chaleureusement encouragée par un public transi par la bonne humeur urban-bohème et conquis par ces textes délicieusement critiques de notre société parfois même engagés, La Cafetera Roja met le feu.

Inspirée sans le savoir par l’esprit Flobots, ce groupe mythique de Denver qui créa son propre style « hip-hop alternatif », La Cafetera Roja en partage le fun et la force.


[Stef/Arkult] Pour débuter cette interview, ôtez-nous d’un doute. Que signifie ce nom intrigant de « La Cafetera Roja » ?

La « Cafetière Rouge » en français.

[Stef/Arkult] Sur scène il y a du monde… Pouvez-vous nous présenter toute l’équipe ?

Sur scène on retrouve tous les éléments que contient cette cafetière rouge…

On est six musiciens, un intriguant mélange de différentes personnalités et de styles musicaux. La musique de La Cafetera Roja vous emmène vers des univers hip-hop, pop-rock, trip-hop en passant même par la musique latine. Tous ces styles qu’on retrouve dans notre musique proviennent des diverses influences que chacun apporte. Le mélange des genres, d’instruments électriques et acoustiques, nous a permis de créer un style bien à nous.

Plus concrètement l’équipe sur scène, c’est celle-là :

  • Twan : chant MC et clavier
  • Aurélia : chant et guitare acoustique
  • Zermina : violoncelle
  • Fiti : basse, chant et violon
  • Chloé : guitare électrique et chœurs
  • Nico : drums

Mais notre équipe ce n’est pas seulement celle que l’on voit sur la scène. Derrière cette scène, il y a notre label Green Piste Records, implanté en Auvergne, avec qui nous travaillons et nous nous développons.

 

[Stef/Arkult] 4 nationalités pour 5 langues ça ouvre de nombreux horizons et permet de créer un univers très riche mais comment fonctionne le processus créatif ?

C’est vrai que notre groupe est un vrai melting pot européen. On s’est formé à Barcelone et, dans cette ville, ce n’est pas si étonnant que ça de côtoyer quotidiennement des gens de pays et d’horizons différents. C’est au sein de cette ville cosmopolite qu’on s’est rencontré. La Cafetera Roja n’aurait sûrement pas existé si ce n’avait pas été à Barcelone. Dans le groupe il y a des Français, un Espagnol, une Lituanienne et un Autrichien. On chante en anglais, espagnol, allemand, français et italien.

On nous demande souvent comment on arrive à créer tous ensemble car on est tous très différents…Mais la musique, c’est quelque chose de spontané et d’instinctif. Dans la composition, ça se passe assez naturellement. Souvent le point de départ est une mélodie à la guitare, au piano, au chant etc…peu importe ça part d’une idée. Ensuite chacun crée sa propre partie et apporte sa touche personnelle à la musique. On compose vraiment tous ensemble et c’est d’ailleurs pour ça que la fusion musicale se ressent.


Pour les voir en live :

  • 23 juin – The Lucky Ludo American Dreamer Annonay, France
  • 24 Juin – Aluna Festival Ruoms, France
  • 30 Juin – Foin Estival de Baillestavy, France
  • 13 Juillet – Folie en Tête Chauzon, France
  • 14 Juillet – Folie en Tête Chauzon, France
  • 18 Juillet – Contre courant – Avignon, France
  • 21 Juillet – Musique d’ici et d’ailleurs – Châlon en champagne, France
  • 04 Août – LA PLAGE A BEAUGENCY Beaugency, France
  • 10 Août – Les Nocturnes – Saint-Brieuc, France
  • 11 Août – Lolly Papaye – Lancieux, France
  • 14 Août – CCAS Le Conquet, France
  • 15 Août – CCAS Morgat, France
  • 16 Août – CCAS Plonevez-Porzay, France
  • 17 Août – CCAS Mesquer, France
  • 19 Août – CCAS Mesquer, France
  • 20 Août – CCAS Saint-Brevin-Les-Pins, France
  • 21 Août – CCAS Noirmoutier-En-L’ile, France
  • 22 Août – CCAS Saint-Hilaire-De-Riez, France
  • 23 Août – CCAS Saint-Clement-Des-Baleines, France
  • 24 Août – CCAS La Rochelle, France


Pour patienter, deux extraits de concert si pop / rock :

La Cafetera Roja – The Lie from Diogonos Creation on Vimeo.

La Cafetera Roja – Rolex from Diogonos Creation on Vimeo.

La Cafetera Roja a ce petit quelque chose de vrai et de biscornu que les amoureux du son épicé sauront apprécier.


Pour un savoir plus

Site de la Cafetera Roja www.lacafeteraroja.com

Facebook http://www.facebook.com/lacafeteraroja

Player sur deezer http://www.deezer.com/fr/music/la-cafetera-roja




Montez le son pour PacoVolume

PacoVolume va vous donner envie de monter le son, de déguster ses rythmiques et accessoirement de sautiller sur place.



PacoVolume, est un hédoniste, il aime le vin, la mozzarella di Bufala, les kiwis (pas le fruit poilu… les néo-zélandais) et la musique, of course.



En 2006, une perle énergisante soft-rock extraite de l’album «Manhattan baby », Cookie machine avait propulsée PacoVolume au rang de meilleur espoir pop de l’hexagone (Inrocks).



Massive Passive est son second opus et il était de fait, vachement attendu. Cette vendange
tardive porte le nom de l’équaliseur utilisé par l’artiste et, à coup sûr, un bon cru.
Massive Passive est planant et habillé d’une robe lumineuse.
Il est lascif mais il a du corps.
Il a des notes florales enivrantes.
Il est parfois électrique mais toujours dans la langue de Shakespeare.
Il est produit par Julien Delfaud, qui n’est autre que le producteur de Gaëtan Roussel, Revolver et Phoenix… ce qui lui permettrait de revendiquer une certaine parenté avec des cousins audacieux et talentueux.
On peut donc s’attendre à ce qu’il booste votre été 2012 en vous offrant quelques caudalies, dès sa sortie dans les bacs en Juillet.

Faisons-donc connaissance grâce à un anti-portrait chinois avec ce frenchy qui a, souhaitons lui, « de beaux tannins ».

[Stef / Arkult] Le clip de Cookie machine est réalisé en stop motion et dans Palest Winter Light on découvre la championne de France de Pole dance réalisant son périlleux exercice adroitement accrochée à un artefact de la république française… Indéniablement tu accordes donc une
importance capitale au visuel associé à ta musique. Alors Paco, si tu étais un clip musical, quel clip
serais-tu ?

Mon clip favori, c’est le clip de la Ritournelle de Sébastien Tellier où on le voit observer le ciel, déterrer des lapins de la neige, et couper du bois. Sinon Eagles of Africa de Koudlam, dont je ne me lasse pas.

// Le fameux clip de Palest Winter Light //



[Stef / Arkult] Paco, tu as été œnologue et caviste chouchou des musiciens Bordelais, tu n’y couperas donc pas : si tu étais un vin, quel produit de l’agriculture viticole serais-tu?

Un Txakoli, un vin blanc très sec du Pays basque, aux reflets parfois verts.

[Stef / Arkult] Tes inspirations sont très diverses et vont de Crowded House à Slash alors Paco, si tu étais un groupe anglais, lequel serais-tu ?

Si j’étais un groupe à moi tout seul, et anglais de surcroît, je ne sais pas trop, peut-être le groupe Yuck, que j’ai beaucoup écouté cette année. Leurs mélodies, leurs sons de guitares, leur manière de jouer me rendent zinzin.

[Stef / Arkult] Ton parcours est fait de hasards et de rencontres, un chemin sinueux qui a rendu
ton travail original et marqué d’une certaine plénitude. C’est l’heure des « aveux » cher Paco, si tu étais une erreur de jeunesse, laquelle serais-tu ?

Une coupe de cheveux un peu trop stylisée.


Dates de scènes ? Salles ? Festivals ?

  • 15 juin aux Affranchis sur France Inter,
  • 29 juin Bus Palladium,
  • 6 juillet à Blois,
  • 9 août à Samoens,
  • 18 août à Noisy le Sec,
  • 24 août aux Nocturnes de Saint-Brieuc ,

Tournée française à partir de septembre 2012

 

Vous vous demandez encore qui est c’est hurluberlu de PacoVolume ?

Rendez-vous sur son http://pacovolume.com/site/

Découvrez les lettres qu’il écrit aux grands de notre monde, un pan de la vie publique de Paco qui le politise mais qui est avant tout très drôle : http://pacovolume.com/site/category/lettres-pour-reussir

 




Scotch & Sofa à découvrir par petits bouts

Un son folk et jazzy conçu comme un patchwork de talents épatants.

Un univers musical moelleux, confortable à l’oreille, piquant la curiosité et cousu d’originalité sincère.

Des ritournelles cadencées et parfaitement ourlées, portées par une voix cristalline.

Un duo inventif et bohème formé par Chloé Monin et Romain Preuss. Ils tricotent finement et follement des mélodies surprenantes et enivrantes depuis 2004.

Chacun des petits bouts du patchwork est bluffant, pur et exquisément ficelé.

 

En somme, ça n’est pas le vieux patchwork de grand-mère, c’est un patchwork urbain, moderne et chamarré.

Ce patchwork léger, soigné et frais, c’est celui de Scotch & Sofa.

 

INTERVIEW DU DUO SCOTCH & SOFA

 

[Stef / Arkult] Il se dégage une poésie parfaite de la rencontre des textes et de la musique, quel est votre secret ?

Scotch & Sofa : On n’a pas vraiment de secret, si ce n’est que nous avons travaillé simultanément textes & musiques avec Céline Righi, la plume du duo.

On a essayé de travailler sur les images qui nous venaient à la lecture de chacun des textes…

Dans l’arrangement, on a aussi cherché à faire entendre ce que nous soufflait la chanson.

Pour coller à cette nuit sans fin racontée dans « Graine d’insomnie » par exemple, on a cherché un climat plutôt épais, étiré, des couches qui se superposent … l’apport des machines a amené la couleur éthérée qu’on cherchait pour ce titre.

Sur « Tu sens bon » dont les images peuvent paraitre plus légères, on a préféré une ambiance plus dépouillée. La guitare principale du morceau a été jouée sur une guitare d’enfant, on a essayé plein de choses en studio mais c’est le son de cette petite guitare qui nous rendait la chanson attachante.

 

[Stef / Arkult] Après Ours et Oxmo Puccino, dont les univers sont très éloignés, allez-vous surprendre votre public en mêlant votre talent à celui d’autres artistes?

Scotch & Sofa : On adore collaborer avec des artistes dont la musique nous touche. C’est vrai que les univers d’Ours et Oxmo Puccino sont vraiment différents mais c’est aussi ce qui nous a intéressés pour ce disque.

Bien qu’ayant majoritairement des influences hors chanson française, le fait de faire des chansons en français a été la manière la moins alambiquée, la plus directe que nous avons trouvée pour faire de la musique dans ce projet, mais on essaye de rester libres et sans complexe là-dedans.

Le champ des collaborations futures reste donc très ouvert et sans contrainte de style, à partir du moment où on adhère. J’imagine très bien collaborer avec des artistes de musique électronique, un ensemble de cordes ou encore d’autres amis chanteurs comme Boeuf ou Ben Mazué avec qui on prend toujours un immense plaisir à partager des scènes.

 

[Stef / Arkult] Scotch fait du beat-boxing sur certaines chansons, ça donne une dimension très jazzy. Est-ce dans cette mouvance musicale que Scotch & Sofa souhaite s’inscrire ?

Scotch & Sofa : Pas jazzy à tout prix … c’est vrai qu’on en a beaucoup écouté et qu’on continue à aimer mais on essaye de faire des chansons et de les servir.

Les jazzmen qui nous ont marqués ont d’ailleurs été ceux qui lorgnaient du côté d’autres musiques, Brad Mehldau avec ses relectures de Nick Drake et Radiohead, Bill Evans beaucoup influencé par Fauré et Debussy, Charlie Hunter qui va enregistrer sa 8 cordes sur le Voodoo de D’Angelo …

Du coup, on aurait plus tendance à vouloir emmener la beatbox et la guitare 8 cordes vers les musiques actuelles, la pop … quelque chose de moins chargé, plus dans le son et l’intention. La beatbox sur le disque a d’ailleurs été produite à l’inverse du live ou elle est jouée de manière plus libre …

 

[Stef / Arkult] Quand et où peut-on vous voir sur scène ?

Scotch & Sofa :

  • Le 23 Mai à Paris au Divan du Monde en première partie de Ours.
  • Les 20 et 24 Mai à Montpellier.
  • Le 2 juin à Charleroi en 1ère partie de Tryo
  • Le 15 Juillet aux Francofolies de la Rochelle en 1ère partie de Laurent Voulzy.
  • Le 24 Aout au Domaine d’O à Montpellier.
  • Le 25 Aout à Narbonne.
  • Le 25 Octobre à Zinga Zanga (Béziers) en première partie de Suzanne Vega.
  • Le 7 Décembre au Jam à Montpellier.

Et on croise les doigts mais il y a des dates à l’étranger qui se précisent… notamment en Chine ce qui est complètement dingue et très excitant à la fois!

 

Le 2 Avril 2012, le premier album de Scotch & Sofa est sorti dans les bacs, il se nomme « Par petits bouts». Il contient une perle inspirée et enlevée « Ca se » en duo avec Ours qui ne semble plus souffrir de son « cafard des fanfares ».

 

Pour en savoir plus sur Scotch (Romain Preuss) and Sofa (Chloé Monin) :

  • http://www.facebook.com/scotchsofa
  • www.scotchsofa.com

 

 Merci à Hanieh qui a permis la construction de ce billet 😉




Hey Romy Romy !!!

En matière de choix de noms de scène, chez les artistes il y a plusieurs écoles. Il y a…
Ceux qui utilisent un acronyme : MGMT, NTM ou ACDC.
Ceux qui préfèrent les noms longs : The Rolling Stones, The smashing
pumpkins, The Red Hot Chili Peppers ou les Pussycat dolls.
Ceux qui aiment nos amis les bêtes : Ours, Snoop Dog ou Scorpions.
Ceux qui précisent s’ils sont nés dans les choux ou dans les roses : Lady Gaga, Boy George ou Mademoiselle K.
Les « color power » : Pink, The black keys, Mano negra, Deep Purple ou Green day.
Ceux qui font dans le numérique : Blink 182, U2, UB40 ou 50 cent.
Ceux qui auraient aimé exercer la profession de médecin : Doc Gyneco, Dr Dre ou Docteur House.
Ceux qui choisissent juste un prénom : Brigitte, Katerine ou Adèle.
Et enfin il y a ceux qui en choisissent deux comme Romy Romy.

[Stef-Arkult] Romy Romy est ton nom de scène mais tu es seule alors pourquoi 2 fois Romy?
Romy Romy : Parce que mieux vaut deux fois qu’une.

[Stef-Arkult] Quelles sont tes inspirations ?
Romy Romy : La soul et la scène anglaise qui sont hyper dynamiques avec des artistes comme James Blake ou Sbtrkt.

[Stef-Arkult] Comment définirais-tu ton style ?
Romy Romy : Electro rock !

[Stef-Arkult] On a déjà du te le faire remarquer mais cette voix, oh quelle voix !?
Comment est-ce que tu la travailles et l’entretiens ?
Romy Romy : Je l’ai beaucoup travaillée auparavant; à présent j’essaie juste de me faire plaisir!


Sur scène Romy Romy exhale une énergie presque chamanique. Des yeux de velours, un sourire enjôleur, une voix de diva black. Envoutant. Du rock électro avec des paroles en anglais une touche girly et quelque chose de très frais.
Entourée sur quelques titres par ses choristes, d’un homme à tout « bien » faire (clavier, percussions…) et de sa Gretsch, elle assure. Romy Romy habite la scène, descend dans le public et offre une parenthèse fluide. Portée par le son, la jeune artiste nous transporte avec elle dans un monde fantasque, le sien. Auteur, compositeur et interprète, elle a toutes les casquettes et ça lui va bien!

En juin 2012 elle sortira un Maxi sur lequel  le titre « HEY » figurera.

 

Voici un extrait de son passage sur le plateau de « C à vous  » sur France 5 où elle interprète « Hey ».

 

Envie de découvrir Romy Romy sur scène « pour de vrai » ?

  • 30 Mai au Batofar Paris
  • 1er Juin dans l’émission de France inter «Les Affranchis»
  • 7 juin à La Favela chic Paris
  • 28 juin au Bus Palladium Paris

En savoir plus sur Romy Romy www.romyromy.fr