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Du flobots pur jus : La Cafetera Roja

Par une nuit orageuse d’été, la substantifique moelle de Manu Chao a peut-être rencontré l’énergie hip-hop des Black Eyed Peas et serait née de cette folle fusion La Cafetera Roja.

Le groupe forme un melting-pot européen volcanique et performe sur toutes les scènes de France et de Navarre. A chacune de ses apparitions, chaleureusement encouragée par un public transi par la bonne humeur urban-bohème et conquis par ces textes délicieusement critiques de notre société parfois même engagés, La Cafetera Roja met le feu.

Inspirée sans le savoir par l’esprit Flobots, ce groupe mythique de Denver qui créa son propre style « hip-hop alternatif », La Cafetera Roja en partage le fun et la force.


[Stef/Arkult] Pour débuter cette interview, ôtez-nous d’un doute. Que signifie ce nom intrigant de « La Cafetera Roja » ?

La « Cafetière Rouge » en français.

[Stef/Arkult] Sur scène il y a du monde… Pouvez-vous nous présenter toute l’équipe ?

Sur scène on retrouve tous les éléments que contient cette cafetière rouge…

On est six musiciens, un intriguant mélange de différentes personnalités et de styles musicaux. La musique de La Cafetera Roja vous emmène vers des univers hip-hop, pop-rock, trip-hop en passant même par la musique latine. Tous ces styles qu’on retrouve dans notre musique proviennent des diverses influences que chacun apporte. Le mélange des genres, d’instruments électriques et acoustiques, nous a permis de créer un style bien à nous.

Plus concrètement l’équipe sur scène, c’est celle-là :

  • Twan : chant MC et clavier
  • Aurélia : chant et guitare acoustique
  • Zermina : violoncelle
  • Fiti : basse, chant et violon
  • Chloé : guitare électrique et chœurs
  • Nico : drums

Mais notre équipe ce n’est pas seulement celle que l’on voit sur la scène. Derrière cette scène, il y a notre label Green Piste Records, implanté en Auvergne, avec qui nous travaillons et nous nous développons.

 

[Stef/Arkult] 4 nationalités pour 5 langues ça ouvre de nombreux horizons et permet de créer un univers très riche mais comment fonctionne le processus créatif ?

C’est vrai que notre groupe est un vrai melting pot européen. On s’est formé à Barcelone et, dans cette ville, ce n’est pas si étonnant que ça de côtoyer quotidiennement des gens de pays et d’horizons différents. C’est au sein de cette ville cosmopolite qu’on s’est rencontré. La Cafetera Roja n’aurait sûrement pas existé si ce n’avait pas été à Barcelone. Dans le groupe il y a des Français, un Espagnol, une Lituanienne et un Autrichien. On chante en anglais, espagnol, allemand, français et italien.

On nous demande souvent comment on arrive à créer tous ensemble car on est tous très différents…Mais la musique, c’est quelque chose de spontané et d’instinctif. Dans la composition, ça se passe assez naturellement. Souvent le point de départ est une mélodie à la guitare, au piano, au chant etc…peu importe ça part d’une idée. Ensuite chacun crée sa propre partie et apporte sa touche personnelle à la musique. On compose vraiment tous ensemble et c’est d’ailleurs pour ça que la fusion musicale se ressent.


Pour les voir en live :

  • 23 juin – The Lucky Ludo American Dreamer Annonay, France
  • 24 Juin – Aluna Festival Ruoms, France
  • 30 Juin – Foin Estival de Baillestavy, France
  • 13 Juillet – Folie en Tête Chauzon, France
  • 14 Juillet – Folie en Tête Chauzon, France
  • 18 Juillet – Contre courant – Avignon, France
  • 21 Juillet – Musique d’ici et d’ailleurs – Châlon en champagne, France
  • 04 Août – LA PLAGE A BEAUGENCY Beaugency, France
  • 10 Août – Les Nocturnes – Saint-Brieuc, France
  • 11 Août – Lolly Papaye – Lancieux, France
  • 14 Août – CCAS Le Conquet, France
  • 15 Août – CCAS Morgat, France
  • 16 Août – CCAS Plonevez-Porzay, France
  • 17 Août – CCAS Mesquer, France
  • 19 Août – CCAS Mesquer, France
  • 20 Août – CCAS Saint-Brevin-Les-Pins, France
  • 21 Août – CCAS Noirmoutier-En-L’ile, France
  • 22 Août – CCAS Saint-Hilaire-De-Riez, France
  • 23 Août – CCAS Saint-Clement-Des-Baleines, France
  • 24 Août – CCAS La Rochelle, France


Pour patienter, deux extraits de concert si pop / rock :

La Cafetera Roja – The Lie from Diogonos Creation on Vimeo.

La Cafetera Roja – Rolex from Diogonos Creation on Vimeo.

La Cafetera Roja a ce petit quelque chose de vrai et de biscornu que les amoureux du son épicé sauront apprécier.


Pour un savoir plus

Site de la Cafetera Roja www.lacafeteraroja.com

Facebook http://www.facebook.com/lacafeteraroja

Player sur deezer http://www.deezer.com/fr/music/la-cafetera-roja




Quand souvenirs et oubli s’entremêlent …

« Le Goût des pépins de pomme » s’ouvre à la lecture des dernières volontés d’une grand-mère qui pourrait être la nôtre: « Clair comme de l’eau de roche tel était le testament de Bertha – une douche froide en vérité. Les valeurs mobilières étaient de peu de valeur, les pâturages de la pénéplaine d’Allemagne du Nord n’avaient d’attrait que pour les vaches, de l’argent il n’y en avait guère, et la maison était vieille. » Une plongée dans l’Allemagne contemporaine et une famille haute en couleur.


Entre stupeur et enchantement, la jeune héritière s’expose à une psychothérapie involontaire. En effet, en acceptant ce legs, Iris entame une flânerie dans un jardin buissonnant et sauvage qui ouvre un portillon vers un passé tumultueux et non sans surprises. Trois générations de femmes, trois époques, des mœurs qui évoluent mais des pommes, encore et toujours présentes.


Iris est le personnage principal du « Goût des pépins de pomme » mais je n’ai pas ressenti pour elle une excessive proximité. Son rôle est comme dilué dans les événements du passé. Je l’ai d’avantage vue comme une clé de lecture de douloureuses cicatrices ou comme un témoin silencieux qui nous permet de nous glisser dans cette famille, plutôt que comme un personnage attachant et charismatique. Elle est tenaillée par d’angoissantes histoires d’enfants revenant en écho à ses oreilles d’adultes, tant et si bien qu’on a parfois envie de la bousculer. La galerie de personnages familiaux qui s’ouvre derrière elle, réhausse la tonalité en étant subtilement mystérieuse.


Quelle ironie, la maladie d’Alzheimer est la pierre d’achoppement de la mémoire commune de cette famille allemande. Avec une prodigieuse délicatesse poétique, Katharina Hagena décrit sans détours cette maladie dont le nom n’est pourtant jamais évoqué.




L’auteure

Ce roman intimiste traduit de l’allemand par Bernard Kreiss (« Der Geschmack von Apfelkernen » dans la langue de Goethe) a une musicalité qui lui est propre. Il fait vibrer en chacun la nostalgie des nuits d’été. Un roman dans lequel on flotte paisiblement même s’il traite entre autres de la mort, de l’homosexualité, de la maladie et de l’oubli.

Délicieusement narratif et parsemé de pépins, Katharina Hagena nous confie ici un premier roman à l’humour pince-sans-rire très british. Elle enseigne à ce jour les littératures anglaise et allemande à l’université de Hambourg, et fera sans aucun doute les beaux jours de la littérature allemande.



Extraits

« Tante Inga portait de l’ambre. De longs colliers de pierres d’ambre polies dans lesquelles on distinguait de minuscules insectes. Nous étions convaincues qu’ils secoueraient leurs ailes et s’envoleraient à l’instant même où la coque de résine viendrait à se briser. Le bras d’Inga était cerclé d’un gros bracelet jaune laiteux. Si elle portait ces bijoux faits d’une matière soustraite à la mer, ce n’était pourtant pas pour rester dans la note de sa chambre aigue-marine et de sa robe sirène mais, comme elle le disait, pour des raisons de santé. Bébé déjà elle envoyait à quiconque s’avisait de la caresser une décharge électrique, à l’ époque à peine perceptible, certes, mais l’étincelle était bel et bien là, et la nuit notamment, quand Betha lui donnait le sein, elle avait droit à une brève décharge, presque comme une morsure, ensuite seulement le nourrisson se mettait à téter. Elle n’en parla à personne, pas même à Christa, ma mère, qui avait alors deux ans et sursautait chaque fois qu’elle touchait sa sœur. » [1]


« Les mains de ma grand-mère passaient sur toutes les surfaces lisses : tables, armoires, commodes, chaises, télévision, chaîne stéréo ; elles essuyaient ces choses, constamment en quête de miettes, de poussière, de stable, de restes de nourriture. […] C’était un symptôme de la maladie, tout le monde le faisait ici, avait dit à ma mère une aide soignante de la maison de retraite – le « home », comme cela s’appelait chez nous. Un établissement cauchemardesque. D’un côté, tout était organisé de manière pratique et fonctionnelle, d’un autre côté, c’était un lieu peuplé de corps qui, chacun à sa manière et à différents degrés, avaient, avaient été délaissés par leurs esprits. » [2]


[1] Katharina Hagena « Le gout des pépins de pomme », éditions Anne Carrière (2010) p.43

[2] Katharina Hagena « Le gout des pépins de pomme», éditions Anne Carrière (2010) p.149