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[Théâtre] Avignon/IN : L’Antigone japonaise de Satoshi Miyagi

Photo : Christophe Raynaud de Lage

Après son Mahabharata monté il y a trois ans à la carrière de Boulbon, Satoshi Miyagi ouvre le 71e Festival d’Avignon dans la Cour d’honneur avec Antigone version japonaise. Pour son spectacle, il fait disparaître toute la scène sous l’eau, et nous immerge dans la tragédie grecque par le biais du théâtre traditionnel japonais pour un beau – mais peut-être trop long – moment de contemplation.

Tout le monde ou presque a déjà vu Antigone, ou bien en connaît au moins les tenants et les aboutissants si bien que dès le début du spectacle Satoshi Miyagi nous surprend en se jouant de la connaissance partielle que nous avons de cette pièce. Les dix premières minutes sont en effet consacrées à un résumé en français de la tragédie de Sophocle avec un humour ravageur, tant le français semble être difficile à parler pour la troupe japonaise. Sur le miroir d’eau, le préambule comique passé, les comédiens tels des silhouettes fantomatiques blanches ondulent, jouent et miment la pièce. Le metteur en scène a en fait dédoublé certains personnages comme Antigone, Ismène ou Créon de sorte que l’un conte la fable tourné et figé vers nous, tandis que l’autre mime la scène dont les mouvements sont projetés sur le Palais des Papes dans un jeu d’ombres envoûtant.

Photo : Christophe Raynaud de Lage

Du début à la fin, la mise en scène de Satoshi Miyagi est parfaitement orchestrée, tous les gestes très lents des comédiens concourent à la création d’une ambiance très zen, très chorégraphiée tant les rituels sont dansés. Que ce soit Antigone fardée d’une perruque blonde perchée sur un rocher massif jouant les scènes avec grâce, ou tous les comédiens formant un cercle processionnel hypnotique, la démesure du lieu, du miroir d’eau et des ombres se heurtent à une quiétude remarquable mais qui finit par provoquer de l’ennui. Cette Antigone marquée par le bouddhisme japonais est surtout un spectacle contemplatif pour nous public occidental. Souvent, certains mouvements sont si codifiés que nous sommes relégués à la contemplation de ce que nous trouvons beau sans vraiment savoir pourquoi. Si le théâtre d’ombres voulu par le metteur en scène est spectaculaire, il reste néanmoins figé et certaines scènes s’étirent trop en longueur.

Heureusement pour le public, la méditation poétique à laquelle il est convié est accompagnée de la musique pensée par Hiroko Tanakawa. Ce dernier a composé une partition répétitive, faite de percussions très marquantes dont on ne se lasse pas. De fait, cette Antigone montée avec beaucoup de soin et de grandeur nous impressionne mais reste trop hermétique à son public pour qui la simple contemplation, aussi agréable soit-elle, ne peut suffire quand elle ne dit rien de percutant sur la situation du monde actuel.

Antigone, de Sophocle, mise en scène Satoshi Miyagi, Spectacle en japonais surtitré en français, Cour d’honneur du Palais des Papes, Festival d’Avignon – Du 6 au 12 juillet, relâche le 9 à 22h. Durée : 1h35. Pour plus d’informations : http://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2017/antigone




[Opéra] Billy Budd au Teatro Real, éclatante plongée dans les abîmes du mâle

Photo : Javier del Real

À l’occasion de son bicentenaire, le Teatro Real de Madrid accueille une création événement coproduite par l’Opéra de Paris (qui devrait donc la présenter pour la saison 2018-2019) : Billy Budd. Cet opéra en deux actes composé par Benjamin Britten, dont le livret est de Edward Morgan Forster et Eric Crozier, est l’adaptation du roman homonyme d’Herman Melville, aujourd’hui mis en scène de façon monumentale par Deborah Warner.

Enrôlé de force sur le navire de guerre « L’Indomptable », contre la France à la fin du XVIIIe siècle, William Budd est un jeune marin qui fascine par sa beauté et son éclat, pourtant le capitaine d’armes John Claggart souhaite le voir disparaître. Accusé à tort de préparer une mutinerie à bord du vaisseau et d’incarner l’esprit révolutionnaire qui secoue la France, alors grande ennemie de l’Angleterre, Billy Budd est fatalement condamné, et pendu.

Si l’issue tragique de cet opéra est donnée dès la première scène, Deborah Warner parvient à créer une ambiance dignement grandiose où tout y est sombre et haletant. Du calme renforcé par le dépouillement de la scène aux tumultes des échanges entre William Budd et le maître d’armes : une vague inquiétante prend corps grâce aux nombreux choristes présents, se mouvant toujours en harmonie, déploiement visuel d’une mer capricieuse. Tels une seule onde tous les hommes de cet opéra, caractérisé par l’absence totale de femme, donnent des frissons, que ce soit par la force tranquille qu’ils représentent constamment ou par la grave puissance de leurs voix qui n’en est qu’une, celle de Billy.

Grâce à d’incroyables possibilités techniques, la metteure en scène crée un espace cerclé de cordes et de lignes d’eau, marqué par une structure en bois imposante qui bouge au gré des remous de la mer, et de la foule d’hommes qu’elle supporte – plus de 90 figurants et chanteurs. L’esthétique proposée par Deborah Warner donne finalement une lecture classique de cet opéra, dont elle parvient à saisir toutes les tensions, aussi admirablement portées par la distribution des rôles et soutenues par la direction musicale d’Ivor Bolton. On ressort notamment marqué par la prestation de Jacques Imbrailo (Billy Budd), mais surtout par celle de Brindley Sherratt, le maître d’armes à la voix de basse saisissante.

Deborah Warner offre un noble retour au Teatro Real, qui parvient à s’affirmer sur la scène européenne par cette coproduction, renforçant l’attente de sa création en mai prochain : Le Testament de Marie, de l’irlandais Colm Tóibín, avec Dominique Blanc au Théâtre de l’Odéon.

Billy Budd, de Benjamin Britten, livret d’Edward Morgan Forster et Eric Crozier, d’après Herman Melville, direction musicale Ivor Bolton, mise en scène Deborah Warner. Production du Teatro Real, coproduction avec l’Opéra National de Paris. Durée : 3h15 (avec entracte). Jusqu’au 28 février à Madrid. Plus d’informations ici : http://www.teatro-real.com/




[Exposition] « Arnold Schönberg. Peindre l’âme » à la lumière de la musique

Vue de l’exposition Arnold Schönberg, Mahj, Paris. © Esther Jakubec

A l’aube du XXe siècle, alors que souffle sur Vienne un vent de renouveau artistique, Arnold Schönberg, autodidacte en tout, complète son métier de compositeur d’une autre pratique artistique : la peinture. Composée principalement d’autoportraits, c’est cette production picturale qui fait aujourd’hui l’objet d’une exposition au MahJ. Pour accompagner ces autoportraits, Jean-Louis Andral et Fanny Schulmann proposent une sélection de plus de deux cent cinquante œuvres de toute sorte qui illustrent la grande diversité de la production de ce créateur juif-protestant.

Suite à une première salle tapissée de portraits de Schönberg et de son entourage, le visiteur pénètre dans l’univers de l’artiste où sont juxtaposés affiches de concerts, croquis du compositeur, autoportraits et coupures de presse. L’espace ouvert laisse apercevoir de grandes toiles de Kandinsky dont on comprend par la suite le lien avec les travaux du compositeur. En effet, quel meilleur pendant à l’atonalité musicale que l’abstraction picturale. Cette analogie est relevée par Kandinsky qui écrira le 18 janvier 1911 à Schönberg : « […] nos aspirations et notre façon de penser et de sentir ont tant en commun que je me permets de vous exprimer ma sympathie. ».

Alors commence une relation de travail mise en lumière tout au long de l’exposition. A la recherche perpétuelle d’un art total, les deux artistes, l’un compositeur, l’autre peintre, s’essayent au médium de l’un et de l’autre. C’est dans ses opéras que Schönberg réalise au mieux cette fusion des arts intelligemment mise en valeur au cœur de l’exposition par une présentation complète des carnets de travail du compositeur, ponctuée de croquis, flanquée des partitions et surmontée de petites aquarelles prévoyant la mise en scène.

L’étalage des différents éléments de travail est particulièrement intéressant pour saisir la pensée du créateur, d’autant que ces travaux préliminaires sont augmentés de la projection d’extraits de ces mêmes opéras. Créateur jusque dans les loisirs, il applique son imagination à décorer des jeux de cartes et va jusqu’à inventer un « jeu d’échecs » qui, par ses règles, rappelle le fonctionnement de la dodécaphonie dont il est le théoricien. Les autoportraits qui clôturent l’exposition sont attendus depuis le début, annoncés par le titre autant que par l’affiche, ils constituent le dernier pan de l’Œuvre de Schönberg. Psychanalyse imagée, ces visages, ces yeux, ces profils saisissent par leur nombre et leurs regards, peut-être qu’ils auraient pu être présentés d’emblée, afin de mieux saisir la profondeur du personnage.

A travers cette rétrospective au parcours dédalique, sans chronologie affirmée, le visiteur découvre un homme brillant aux compétences multiples, qui, bien que l’on connaisse le visage de par les nombreux autoportraits, garde une aura de mystère.

 

« Arnold Schönberg. Peindre l’âme » jusqu’au 29 janvier 2017 au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan, 71, rue du Temple, 75003 Paris. Plus d’informations : https://www.mahj.org/




[Exposition] « MMM. Matthieu Chedid rencontre Martin Parr » : les images prennent du son

Affiche de l’exposition « -MMM- », Musée de la musique, Cité de la musique, Paris. © Martin Parr/Cité de la musique

Lors de l’édition 2015 des Rencontres d’Arles, Sam Stourdzé, directeur du festival, invite le photographe britannique Martin Parr à intervenir. Plutôt que d’organiser une rétrospective au sens classique du terme, le directeur et le photographe décident de proposer un projet sur lequel ils travaillent depuis plus de deux ans avec un autre artiste, le chanteur Matthieu Chedid. C’est de ce projet longuement muri qu’est née l’exposition « MMM », présentée pour la première fois dans l’église des Frères Prêcheurs à Arles, et aujourd’hui visible à la Cité de la musique à Paris.

L’exposition MMM, Musée de la musique, Cité de la musique, Paris. © Philharmonie de Paris / William Beaucardet

En contournant une paroi sur laquelle figurent les diverses informations relatives à l’exposition, on pénètre dans un espace sombre où se fait entendre une mélodie inconnue qui emplie la pièce au fur et à mesure que l’on s’y aventure. Sur les murs noirs jaillissent des images qui défilent rapidement, laissant voir des foules qui se pressent à la plage, au musée, dans la rue, pour toujours plus de divertissement. Face à ce diaporama, des chaises longues sur lesquelles sont imprimées des images de baigneurs qui se prélassent au soleil invitent le visiteur à les imiter pour mieux profiter des photographies projetées. Associant le Synthétiseur de Matthieu Chedid et la série « Busy – Plein » de Martin Parr, cette première installation annonce d’emblée la nature de l’exposition qui suit. L’immersion y est totale, dans cet espace sombre où seuls le son et les images nous guident. Sans ordre, sans cartels, le lieu est pensé pour donner une liberté absolue au spectateur qui se laisse surprendre par les œuvres qui l’entourent. Les images de Martin Parr sont présentées sous de nombreuses formes, du diaporama thématique à la série de photographies argentiques, en passant par un papier-peint fait de cadavres exquis ou encore les transats « humains » aux airs surréalistes. Chaque ensemble est enrichi d’une piste sonore qui lui est propre, signalée par un néon qui s’intitule Célesta, Voix, Guitare électrique imitant l’écriture du chanteur.

Née de la rencontre incongrue entre un photographe britannique reconnu sur la scène internationale et un chanteur français de renom, cette exposition est une réussite. Elle permet de redécouvrir les clichés acerbes de Martin Parr qui prennent vie sous les « mélodies » de Matthieu Chedid. Certains regretteront une exposition trop petite, mais c’est qu’il faut prendre le temps de s’imprégner de chacune des installations toutes plus riches les unes que les autres.

« MMM. Matthieu Chedid rencontre Martin Parr », jusqu’au 29 janvier 2017 à la Cité de la musique, 221, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris. Tarif : 5,50€ tarif réduit, 7€ plein tarif. Plus d’informations ici : http://philharmoniedeparis.fr




Avignon OFF 2016 : « El Niño Lorca », un conte musical poétique

Photo : Jean-Yves Delattre
Photo : Jean-Yves Delattre

El niño Lorca est un spectacle musical créé par Christina Rosmini et mis en scène par Hélène Arnaud autour de la poésie de Federico García Lorca et de son rapport à l’enfance. En partant de la biographie du poète, l’artiste mêle sa réflexion artistique à la réalité historique et crée ainsi un spectacle poétique à la mémoire de Lorca.

Seule en scène dans un décor des années 30, la comédienne chante la vie du poète né avec le XXe siècle et assassiné par les milices franquistes en 1936. En restant fidèle à sa biographie, Christina Rosmini chante son enfance et sa poésie. Devenu petit bonhomme de papier recouvert de mots, Lorca est toujours manipulé tel un petit enfant sorti d’une boîte par la comédienne avec beaucoup de délicatesse et d’attention. Sous nos yeux, grâce à des projections animées qui sont le fruit d’illustrations réalisées par Émilie Chollat, le poète reprend vie, lui qui voulait faire de la musique et fit de la littérature serait avant tout un génie resté enfant. Destiné à un public large, le spectacle aborde habilement des sujets comme l’homosexualité du poète et sa mort prématurée.

De la bouche de Christina Romsini, tout ce qui est grave devient une fable onirique marquée par les nombreux talents de l’actrice qui, parfois accompagnée d’un musicien, chante et danse quelques pas inspirés du flamenco et par des mots qui pleurent, ressuscite l’âme de Lorca et par extension, de son amour pour Grenade. Si quelques passages comme l’énumération des amitiés du poète avec Dalí et d’autres nous fait d’abord douter des ambitions « jeune public » du spectacle, tout est fait pour que l’ambiance créée pallie aux références historiques et au destin brisé de Federico. Réputée pour ses compositions musicales, la chanteuse joue tous les rôles et réussit son pari, sa voix nous envoûte de sorte qu’on aurait voulu ne l’entendre que chanter tant son amour pour la langue espagnole rejaillit dans ses mots. Notre seul regret vient de la durée du spectacle qui aurait gagné à être écourté et recentré autour du chant.

Sincère et avec beaucoup d’humilité, Christina Rosmini signe une prestation soignée, ode à l’enfance, la vie et la poésie de Lorca, le franquisme aura peut-être eu raison del Niño, mais on ne tue jamais vraiment les poètes.

El niño Lorca, mise en scène Hélène Arnaud, avec Christina Rosmini et Bruno Caviglia, illustrations d’Emilie Chollat, scénographie de Charlotte Villermet.

Festival d’Avignon, 3 Soleils Théâtre, 4, rue Buffon, 84000 Avignon, jusqu’au 30 juillet, à partir de 8 ans, 22h20, durée 1h20, réservations au 04 90 88 27 33.




« Maxi Monster Music Show » : le freaks, c’est chic

 

Copyright : Hervé Photograff
Copyright : Hervé Photograff

Pour accueillir le Maxi Monster Music Show, le théâtre noir du Lucernaire se transforme en maison hantée. Les freaks (en référence au film du même nom, sorti en 1932) nous entourent. Il y a la danseuse mécanique, l’homme-fort le plus petit du monde, la femme-tronc, le fakir insomniaque, l’homme-femme… Une joyeuse bande de musiciens menés par Gina Trapezina : la poupée barbue.

Si le « show » est d’abord musical, on est frappé par l’esthétique du spectacle. Benoît Lavigne magnifie ces monstres au moyen de lumières sobres et de volutes de fumées. Les maquillages sont splendides et contribuent à nous plonger dans ce cabaret étrange et envoûtant.

On est marqué par l’incroyable expressivité de chacun des personnages, et particulièrement du clavier, Antoine Tiburce, moitié homme, moitié femme. En apparence comme dans les mimiques, il est captivant. David Ménard à la batterie tient le rythme et malgré un jeu d’acteur important pour chacun d’eux, on ne déplore aucune fausse note.

Si les images font rêver, qu’en est-il de la musique ? On oscille entre mystère bastringue, à la Skeleton Band et la fanfare balkanique, type Shantel, le tout parsemé de quelques notes de Far West et conduit par la voix puissante de Solange de Dianous. Entre rythme, aventure et onirisme, les vibrations et l’énergie dégagée font ressentir au spectateur, un désir rare au théâtre : celui de se lever pour participer à la fête. On se surprend à rêver d’un vieux rade enfumé comme salle de spectacle, Gina Trapezina et sa troupe apparaissant au milieu des effluves d’alcool pour nous emmener dans un ailleurs où tout est possible.

Un ailleurs composé d’odes à la barbe, aux poils en tout genre – des thématiques parfaites pour l’hiver. Le Maxi Monster Music Show est un cabaret hors d’âge, sans époque définie, une référence touchante au monde des freaks bienveillants. Une revue consacrée à la beauté intérieure, et aux rêves en tout genre.

« Maxi Monster Music Show », mise en scène de Benoît Lavigne, jusqu’au 3 janvier au Lucernaire, 53 Rue Notre-Dame des Champs, 75006 Paris. Durée : 1h30. Plus d’informations et réservations sur www.lucernaire.fr/.




« Peau de vache » : loin du coup de génisse

Copyright : Dakota Langlois
Copyright : Dakota Langlois

Chaque lundi, jusqu’au mois d’août, le Théâtre des Déchargeurs accueille un spectacle à l’initiative louable : « Peau de Vache » de Céline Naissant. Ouvertement militante, celle-ci tente de conduire le public à une réflexion sur le traitement des animaux, notamment dans la grande distribution. Une partie des bénéfices de la musique du spectacle est d’ailleurs reversée à l’association éthique et animaux L214.

Malheureusement, la forme ne suit pas le fond.

Cinq vaches se rendent dans la salle d’attente d’un abattoir, pensant se rendre chez le médecin. Elles parlent de leurs vies comme des humaines : fausses couches, grossesses nerveuses et maltraitance de leurs hommes – les fermiers – qui décident tout pour elles. Lorsque l’une est emmenée, les autres cancanent comme des poules.

De cette idée amusante, qui pourrait faire une bonne improvisation dans un bar, naît une pièce interminable. Les mauvaises blagues attendues se succèdent : le mari de l’une – forcément un taureau – porte des cornes, une autre a été « marquée au fer rouge » par son ancienne relation ; tout cela parsemé d’un amalgame douteux entre « aux champs » et « Auchan ». Aussi, un jeu de mot incompréhensible autour de la marque Spanghero, ayant besoin d’être longuement expliqué, termine dans un grincement de dents du public.

Les vaches sont montrées comme des femmes grossières et médisantes (« tu attires les clients du Flunch, tu es buffet à volonté »), et si elle travaille à une prise en compte plus importante de la souffrance animale dans l’industrie alimentaire, la pièce ne participe pas à l’émancipation des femmes. La plus cultivée d’entre elle, montrée comme étant forcément la plus agaçante, se fait interrompre sans cesse par une autre au son d’un « tu nous fais chier », répété à plusieurs reprises.

Copyright : Dakota Langlois
Copyright : Dakota Langlois

La seule partie du texte qui défend lisiblement le propos désiré, intervient lorsque les vaches débattent autour de l’importance de la vie des mouches. Mais là encore, on a droit à tout un tas de clichés généralisant sur la défense animale qui étayent les débats de fin de banquets : « au Moyen Âge, on pensait que les femmes n’avaient pas d’âme » ou encore « jusqu’à Dolto, on considérait l’enfant comme un paquet de lessive » – ce qui est inexact. Ecouter Céline Naissant pousse autant à la réflexion qu’écouter Brigitte Bardot : seuls les convaincus sont prêchés.

Le manque de finesse de la mise en scène achève le tableau. Les actrices font ce qu’elles peuvent, victimes de tentatives peu claires mais insistantes, pour leur faire adopter un comportement bovin au moyen d’artifices vulgaires ou redondants – les besoins dans un coin de la scène ou des ruminements à intervalles régulier, sans oublier quelques pets bruyants. Ici, nul jeu d’acteur : on montre qu’on joue des vaches.

La partie la plus méritante est aussi la plus ratée. Les dernières minutes du spectacle laissent place à un vidéoclip musical d’une naïveté digne d’Enya : une chanteuse maquillée se fait la voix d’un veau qui ne veut pas finir à l’abattoir, après une vie misérable. Un langage fait de poncifs qui iraient tout aussi bien à la défense des tortues qu’à des SDF. Le tout accompagné par une sorte d’expression libre dansée par la dernière actrice-vache survivante. Tout cela est bien trop sage.

Ce qui aurait été acceptable comme un spectacle écrit par des élèves de troisième dans un atelier de sensibilisation à l’écriture dramatique, ne devrait pas être programmé aussi longtemps sur le plateau d’un théâtre un peu sérieux.

« Peau de vache » de Céline Naissant. Mise en scène de l’auteur, chaque lundi jusqu’au 3 août au Théâtre des Déchargeurs, 3 rue des Déchargeurs, 75001 Paris. Durée : 1h. Plus d’informations et réservations sur www.lesdechargeurs.fr.




« Racine Carrée », leçon mélodique par Stromae

     Stromae

     Après « Cheese » (2010), Stromae est de retour sur le devant de la scène avec « Racine Carrée ». Quand un artiste connait un succès fulgurant avec un premier disque, le public attend forcément le second avec une exigence accrue. Heureusement, « Racine Carrée » est aussi réussi que « Cheese », sans pour autant être un retour à la case départ.

On retrouve des fondamentaux : des beats house et électro bien huilés (avec même une petite touch’ dirty sur « Humain à l’eau« ). Certaines de ses fameuses « Leçons » publiées initialement sur YouTube ont aussi donné naissance à de vraies chansons sur le disque (« Tous les mêmes« ). Les textes sont toujours riches, en style certes, mais aussi en contenu. Ce qui mérite d’être noté en cette période où la forme prend le pas sur le fond. Ces temps où certains artistes manient les mots de façon déroutante pour ne rien dire, juste parce que ça fait « joli ». Stromae (qui compose tous ses titres de A à Z) sait même se taire, il le prouve avec de longs passages instrumentaux qui en disent autant, parfois plus que les mots (« Tous les mêmes« , « Quand c’est« ). Son titre « Merci » est même dépourvu de texte, comme quoi, il évite de chanter l’évidence.

Pour l’inspiration, c’est comme Gad Elmaleh : la vie de tous les jours. Sauf que celle de Stromae semble vachement moins drôle : amours tristes (« Formidable« ), ruptures (« Tous les mêmes« ), cancer (« Quand c’est« ), SIDA (« Moule frite« ), abandon du père (« Papaoutai« )… Mais loin d’être sinistre comme Mano Solo, Stromae parle de tout ces soucis avec légèreté, humour, sans pour autant les vider de leur essence. Conscient, presque moralisateur (« Ta fête« ), sans être plombant.   Certains chœurs très mélodiques contrastent avec la déclamation (le « parlé »), ce qui rend les titres vivants, surprenants, le « flow » peut être très différent d’une piste à l’autre, mais c’est toujours bon. Excepté pour le titre « AVF« , pour « Allez vous faire foutre » où sont invités Orelsan (en bonne forme) et Maître Gims en grosse tache de l’album. Le seul avantage à la réunion de ces artistes semble commercial (il faut bien s’assurer un titre qui va cartonner en radio), car musicalement, on s’interroge… Le Gims débarque et saccage le titre avec des lyrics qu’on dirait écrit entre deux vodkas au comptoir d’une boîte (habitat naturel revendiqué de son crew, Sexion d’Assaut) et fait rimer « j’ai un match de foot » avec « allez-vous faire foutre ». Effet garanti.

On pardonne ce faux pas à Stromae, car le reste du disque est « Formidable« , le jeune chanteur mérite la comparaison qu’on fait de lui à Brel au fil des commentaires YouTube. Le « buzz » créé autour du titre éponyme est excellent, autant que le titre. Dans sa voix comme dans ses phrases, parfois tendrement misogynes, et oui, les hommes souffrent parfois. On l’apprend sur « Racine Carrée », avec élégance, rythme et humilité. Une seconde livraison qu’on ne retournera pas à l’envoyeur. On peut dire sans risque que c’est l’album francophone de la rentrée.

 « Racine Carré » de Stromae (Universal) – Sortie le 19 août 2013 (CD et téléchargement) – www.stromae.net




Mélodie pour une insomnie – la Norvège l’autre pays du Polar

Melodie pour une insomnie

Jusqu’où irions-nous pour retrouver le sommeil ? Pour son deuxième livre, le norvégien Jorgan Brekke répond à cette question d’une manière personnelle et pour le moins …. Tranchante.

Déjà au titre, nous savons que la nuit qui va suivre la lecture de ce livre sera agitée.  L’insomnie chronique, la fatigue, l’épuisement que rien ne peut soulager, si ce n’est une berceuse composée en 1767 qui, en l’écoutant, redonnerait un sommeil « éternel ». Peu banal !

On est bien loin de « La belle au bois dormant », et si pour Charles Perrault ou les frères Grimm un baiser suffit à réveiller la princesse, pour Brekke le scalpel est un outil bien plus efficace pour endormir. En effet, afin de pouvoir retomber dans le bras de Morphée au bruit du marchand de sable, le tueur déroule sa partition employant toutes les ficelles du parfait tueur en série : tromperies, séquestrations, tortures morales et physiques (tiens je bave !) le tout avec l’allure de « monsieur tout le monde ».

Jorgen Brekke est un mélomane du crime, usant de toutes les ruses du polar sans tomber dans l’excès : un flic abîmé par le temps se remettant difficilement d’une grave maladie, passionné par son boulot et des victimes innocentes seulement coupables de posséder le don du chant. Une intrigue d’une extrême habilité, rendu encore plus percutante par une seconde enquête sur le meurtre d’un troubadour menée en 1767, genèse des crimes. Le style est fluide et adroit. On a plaisir à enchainer les paragraphes alternant passé et présent, Jorgen Brekke s’amuse à jongler entre les époques et nous avec.  La conclusion du livre ne laisse aucun doute sur une future suite…attendue.

Si ce thriller était une couleur ce serait le rouge, s’il était une symphonie, Jorgen Brekke en serait le chef d’orchestre, et le tueur : son premier violon.

Extrait :
« – Elle est sur la table d’autopsie depuis moins de trois heures. Nous sommes des scientifiques, pas des magiciens. Si tu veux des réponses plus simples que celles que nous pouvons t’apporter, je te suggère de te mettre à lire des romans policiers […] »

 

Informations :
Mélodie pour une insomnie – Jorgen Brekke
Traduit du norvégien par Carine Bruy
394 pages
Editeur : Balland (avril 2013)
ISBN : 978-2-35315-169-1

 




May Day May Day

« Il est libre Max, y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler », oubliez immédiatement la pub vantant les patchs nicotinés pour fumeurs invétérés.
Amis rêveurs et penseurs voici un son, que dis-je, une invitation qui vous séduira.
Somewhere to be found, le premier album de May Day s’adresse au petit prince qui roupille au fond de votre esprit d’urbain-hyperactif.
Mélancoliques ou pêchues, les chansons du duo sentent les grands espaces de l’Ouest Américain ou les plaines de l’Aubrac.
Natures, Maud Naïmi et Julien Joubert nous offrent de bien belles pistes, propres à l’envol.
Leur liberté discrète tatouée dès leur premier EP (Meet my love) semble désormais imprimée sur un large tissu aux motifs fleuris et liberty.

Après quelques notes on les imagine bien tous deux sur une petite scène mal éclairée d’un bar californien crasseux des années 50.
Surannée et presque désuète leur musique est romantique et poétique.
Conçu comme un voyage, fait de nouveaux départs « Start Again I » et « II » pour mieux rentrer à la maison « Home ». C’est la playlist d’un automne lumineux et rêveur.

Le clip délirant de Home dans lequel des septuagénaires (n’en disons pas plus, il ne faut vexer personne) participent à un houleux triathlon de bilboquet, lutte romaine, jeux de dés bien arrosés…

Sans vouloir passer l’album au peigne fin, gros coup de cœur pour « Closer », moitié pop, moitié rock et suffisamment original pour avoir l’anatomie d’un tube.
Punchy « Gone » qui illustre parfaitement ce choix du duo d’opter pour des protagonistes attachants et un brin paumés.
Etrange « White Knight » qui évoque la B.O de Titanic par le langoureux appel hypnotique de Maud dont la voix est « sirènesque ».
Triste berceuse que « Lullaby » qui semble entrer en résonance avec une détresse assumée et onirique.
On peut rester assez hermétique à l’association cuivres-voix de « Out of my mind » ou la dureté de « Temper », trop rugueux.
Mais quand Bettina Kee A.K.A Ornette se (re)met au piano dans « Broken Glass », alors là ça y est, on sort les grands mouchoirs.

Le 8 Octobre 2012, vous pourrez vous faire votre propre idée, puisque l’album sera dans les bacs.

 

En savoir plus sur May Day :

Le site pour tout savoir.

Le site pour tout écouter.

Le site pour tout acheter.




Hawaï Burger – Bon appétit

Kamehameha vous évoque,

1/ Le cri sauvage des supers guerriers de Dragon Ball Z,

2/ L’hymne de la coupe du monde de football Waka-Waka interprété par Shakira,

3/ Un médicament générique aux obscurs propriétés,

4/ Le souverain d’une île paradisiaque du pacifique.

 

Il fallait bien sûr penser à sa majesté Kamehameha Ier roi d’Hawaï au début du XIXeme siècle.

Hawaï doit son nom à son souverain mais l’histoire de l’île reste indéniablement liée à la gastronomie (île Sandwich). Le groupe français Hawaï Burger demeure donc dans la thématique.

Car, si certains dansent le Mia, d’autre dansent le hula. Aloha! Bienvenue à Hawaï, couronnes de fleurs et surfeurs.

Aux premières notes de « Spring Break », EP d’un jeune groupe parisien, on a du sable blanc entre les orteils. Déserté le morne béton. Oubliée la maussaderie. It’s fresh, so fresh.

Leur nom : Hawaï Burger

Charlotte et Paul. Puis Charlotte, Paul et Kevin. Et enfin, Charlotte, Paul, Kevin et Yann constituent ce groupe.

Ils ont pris le caractère volcanique de l’île et le saignant de la viande du hamburger pour créer quelque chose de frais, spontané et de novateur.

Charlotte au chant et aux claviers (synthé, mélodica, glockenspiel etc..) est la carte pop du groupe avec une formation classique (au violoncelle),

Paul au chant et à la guitare est la carte électro,

Kevin est à la deuxième guitare, c’est la carte rock progressif,

Yann à la basse, dernier arrivé du groupe, est quant à lui l’ultime carte très rock.

Est-ce l’air du grand large et ses alizés bienfaiteurs que leur rock transporte ?
En tous cas, ce carré d’as pop folk a de quoi nourrir l’espoir que cette collaboration produise du beau et bon son.

Voici de quoi exciter l’appétit des amateurs de nouveaux talents. Les Inrocks, au travers de leur « Lab » ont mis le grappin sur ces djeunes plein d’avenir.

Si vous n’avez rien contre le sucré-salé, un groupe au nom du célèbre sandwich américain à base d’ananas, à déguster sans modération ?!

Voici quelques notes de « Spring break ».

Voici le clip de « New Skin » réalisé par Swoon Productions.

 

Pour en savoir plus sur Hawaï Burger :

Le Facebook du groupe  : http://www.facebook.com/HawaiBurger?ref=hl

Leur page Soundcloud: http://soundcloud.com/hawaiburger

L’adresse mail: burgerhawai@gmail.com



Montez le son pour PacoVolume

PacoVolume va vous donner envie de monter le son, de déguster ses rythmiques et accessoirement de sautiller sur place.



PacoVolume, est un hédoniste, il aime le vin, la mozzarella di Bufala, les kiwis (pas le fruit poilu… les néo-zélandais) et la musique, of course.



En 2006, une perle énergisante soft-rock extraite de l’album «Manhattan baby », Cookie machine avait propulsée PacoVolume au rang de meilleur espoir pop de l’hexagone (Inrocks).



Massive Passive est son second opus et il était de fait, vachement attendu. Cette vendange
tardive porte le nom de l’équaliseur utilisé par l’artiste et, à coup sûr, un bon cru.
Massive Passive est planant et habillé d’une robe lumineuse.
Il est lascif mais il a du corps.
Il a des notes florales enivrantes.
Il est parfois électrique mais toujours dans la langue de Shakespeare.
Il est produit par Julien Delfaud, qui n’est autre que le producteur de Gaëtan Roussel, Revolver et Phoenix… ce qui lui permettrait de revendiquer une certaine parenté avec des cousins audacieux et talentueux.
On peut donc s’attendre à ce qu’il booste votre été 2012 en vous offrant quelques caudalies, dès sa sortie dans les bacs en Juillet.

Faisons-donc connaissance grâce à un anti-portrait chinois avec ce frenchy qui a, souhaitons lui, « de beaux tannins ».

[Stef / Arkult] Le clip de Cookie machine est réalisé en stop motion et dans Palest Winter Light on découvre la championne de France de Pole dance réalisant son périlleux exercice adroitement accrochée à un artefact de la république française… Indéniablement tu accordes donc une
importance capitale au visuel associé à ta musique. Alors Paco, si tu étais un clip musical, quel clip
serais-tu ?

Mon clip favori, c’est le clip de la Ritournelle de Sébastien Tellier où on le voit observer le ciel, déterrer des lapins de la neige, et couper du bois. Sinon Eagles of Africa de Koudlam, dont je ne me lasse pas.

// Le fameux clip de Palest Winter Light //



[Stef / Arkult] Paco, tu as été œnologue et caviste chouchou des musiciens Bordelais, tu n’y couperas donc pas : si tu étais un vin, quel produit de l’agriculture viticole serais-tu?

Un Txakoli, un vin blanc très sec du Pays basque, aux reflets parfois verts.

[Stef / Arkult] Tes inspirations sont très diverses et vont de Crowded House à Slash alors Paco, si tu étais un groupe anglais, lequel serais-tu ?

Si j’étais un groupe à moi tout seul, et anglais de surcroît, je ne sais pas trop, peut-être le groupe Yuck, que j’ai beaucoup écouté cette année. Leurs mélodies, leurs sons de guitares, leur manière de jouer me rendent zinzin.

[Stef / Arkult] Ton parcours est fait de hasards et de rencontres, un chemin sinueux qui a rendu
ton travail original et marqué d’une certaine plénitude. C’est l’heure des « aveux » cher Paco, si tu étais une erreur de jeunesse, laquelle serais-tu ?

Une coupe de cheveux un peu trop stylisée.


Dates de scènes ? Salles ? Festivals ?

  • 15 juin aux Affranchis sur France Inter,
  • 29 juin Bus Palladium,
  • 6 juillet à Blois,
  • 9 août à Samoens,
  • 18 août à Noisy le Sec,
  • 24 août aux Nocturnes de Saint-Brieuc ,

Tournée française à partir de septembre 2012

 

Vous vous demandez encore qui est c’est hurluberlu de PacoVolume ?

Rendez-vous sur son http://pacovolume.com/site/

Découvrez les lettres qu’il écrit aux grands de notre monde, un pan de la vie publique de Paco qui le politise mais qui est avant tout très drôle : http://pacovolume.com/site/category/lettres-pour-reussir

 




Scotch & Sofa à découvrir par petits bouts

Un son folk et jazzy conçu comme un patchwork de talents épatants.

Un univers musical moelleux, confortable à l’oreille, piquant la curiosité et cousu d’originalité sincère.

Des ritournelles cadencées et parfaitement ourlées, portées par une voix cristalline.

Un duo inventif et bohème formé par Chloé Monin et Romain Preuss. Ils tricotent finement et follement des mélodies surprenantes et enivrantes depuis 2004.

Chacun des petits bouts du patchwork est bluffant, pur et exquisément ficelé.

 

En somme, ça n’est pas le vieux patchwork de grand-mère, c’est un patchwork urbain, moderne et chamarré.

Ce patchwork léger, soigné et frais, c’est celui de Scotch & Sofa.

 

INTERVIEW DU DUO SCOTCH & SOFA

 

[Stef / Arkult] Il se dégage une poésie parfaite de la rencontre des textes et de la musique, quel est votre secret ?

Scotch & Sofa : On n’a pas vraiment de secret, si ce n’est que nous avons travaillé simultanément textes & musiques avec Céline Righi, la plume du duo.

On a essayé de travailler sur les images qui nous venaient à la lecture de chacun des textes…

Dans l’arrangement, on a aussi cherché à faire entendre ce que nous soufflait la chanson.

Pour coller à cette nuit sans fin racontée dans « Graine d’insomnie » par exemple, on a cherché un climat plutôt épais, étiré, des couches qui se superposent … l’apport des machines a amené la couleur éthérée qu’on cherchait pour ce titre.

Sur « Tu sens bon » dont les images peuvent paraitre plus légères, on a préféré une ambiance plus dépouillée. La guitare principale du morceau a été jouée sur une guitare d’enfant, on a essayé plein de choses en studio mais c’est le son de cette petite guitare qui nous rendait la chanson attachante.

 

[Stef / Arkult] Après Ours et Oxmo Puccino, dont les univers sont très éloignés, allez-vous surprendre votre public en mêlant votre talent à celui d’autres artistes?

Scotch & Sofa : On adore collaborer avec des artistes dont la musique nous touche. C’est vrai que les univers d’Ours et Oxmo Puccino sont vraiment différents mais c’est aussi ce qui nous a intéressés pour ce disque.

Bien qu’ayant majoritairement des influences hors chanson française, le fait de faire des chansons en français a été la manière la moins alambiquée, la plus directe que nous avons trouvée pour faire de la musique dans ce projet, mais on essaye de rester libres et sans complexe là-dedans.

Le champ des collaborations futures reste donc très ouvert et sans contrainte de style, à partir du moment où on adhère. J’imagine très bien collaborer avec des artistes de musique électronique, un ensemble de cordes ou encore d’autres amis chanteurs comme Boeuf ou Ben Mazué avec qui on prend toujours un immense plaisir à partager des scènes.

 

[Stef / Arkult] Scotch fait du beat-boxing sur certaines chansons, ça donne une dimension très jazzy. Est-ce dans cette mouvance musicale que Scotch & Sofa souhaite s’inscrire ?

Scotch & Sofa : Pas jazzy à tout prix … c’est vrai qu’on en a beaucoup écouté et qu’on continue à aimer mais on essaye de faire des chansons et de les servir.

Les jazzmen qui nous ont marqués ont d’ailleurs été ceux qui lorgnaient du côté d’autres musiques, Brad Mehldau avec ses relectures de Nick Drake et Radiohead, Bill Evans beaucoup influencé par Fauré et Debussy, Charlie Hunter qui va enregistrer sa 8 cordes sur le Voodoo de D’Angelo …

Du coup, on aurait plus tendance à vouloir emmener la beatbox et la guitare 8 cordes vers les musiques actuelles, la pop … quelque chose de moins chargé, plus dans le son et l’intention. La beatbox sur le disque a d’ailleurs été produite à l’inverse du live ou elle est jouée de manière plus libre …

 

[Stef / Arkult] Quand et où peut-on vous voir sur scène ?

Scotch & Sofa :

  • Le 23 Mai à Paris au Divan du Monde en première partie de Ours.
  • Les 20 et 24 Mai à Montpellier.
  • Le 2 juin à Charleroi en 1ère partie de Tryo
  • Le 15 Juillet aux Francofolies de la Rochelle en 1ère partie de Laurent Voulzy.
  • Le 24 Aout au Domaine d’O à Montpellier.
  • Le 25 Aout à Narbonne.
  • Le 25 Octobre à Zinga Zanga (Béziers) en première partie de Suzanne Vega.
  • Le 7 Décembre au Jam à Montpellier.

Et on croise les doigts mais il y a des dates à l’étranger qui se précisent… notamment en Chine ce qui est complètement dingue et très excitant à la fois!

 

Le 2 Avril 2012, le premier album de Scotch & Sofa est sorti dans les bacs, il se nomme « Par petits bouts». Il contient une perle inspirée et enlevée « Ca se » en duo avec Ours qui ne semble plus souffrir de son « cafard des fanfares ».

 

Pour en savoir plus sur Scotch (Romain Preuss) and Sofa (Chloé Monin) :

  • http://www.facebook.com/scotchsofa
  • www.scotchsofa.com

 

 Merci à Hanieh qui a permis la construction de ce billet 😉




Hey Romy Romy !!!

En matière de choix de noms de scène, chez les artistes il y a plusieurs écoles. Il y a…
Ceux qui utilisent un acronyme : MGMT, NTM ou ACDC.
Ceux qui préfèrent les noms longs : The Rolling Stones, The smashing
pumpkins, The Red Hot Chili Peppers ou les Pussycat dolls.
Ceux qui aiment nos amis les bêtes : Ours, Snoop Dog ou Scorpions.
Ceux qui précisent s’ils sont nés dans les choux ou dans les roses : Lady Gaga, Boy George ou Mademoiselle K.
Les « color power » : Pink, The black keys, Mano negra, Deep Purple ou Green day.
Ceux qui font dans le numérique : Blink 182, U2, UB40 ou 50 cent.
Ceux qui auraient aimé exercer la profession de médecin : Doc Gyneco, Dr Dre ou Docteur House.
Ceux qui choisissent juste un prénom : Brigitte, Katerine ou Adèle.
Et enfin il y a ceux qui en choisissent deux comme Romy Romy.

[Stef-Arkult] Romy Romy est ton nom de scène mais tu es seule alors pourquoi 2 fois Romy?
Romy Romy : Parce que mieux vaut deux fois qu’une.

[Stef-Arkult] Quelles sont tes inspirations ?
Romy Romy : La soul et la scène anglaise qui sont hyper dynamiques avec des artistes comme James Blake ou Sbtrkt.

[Stef-Arkult] Comment définirais-tu ton style ?
Romy Romy : Electro rock !

[Stef-Arkult] On a déjà du te le faire remarquer mais cette voix, oh quelle voix !?
Comment est-ce que tu la travailles et l’entretiens ?
Romy Romy : Je l’ai beaucoup travaillée auparavant; à présent j’essaie juste de me faire plaisir!


Sur scène Romy Romy exhale une énergie presque chamanique. Des yeux de velours, un sourire enjôleur, une voix de diva black. Envoutant. Du rock électro avec des paroles en anglais une touche girly et quelque chose de très frais.
Entourée sur quelques titres par ses choristes, d’un homme à tout « bien » faire (clavier, percussions…) et de sa Gretsch, elle assure. Romy Romy habite la scène, descend dans le public et offre une parenthèse fluide. Portée par le son, la jeune artiste nous transporte avec elle dans un monde fantasque, le sien. Auteur, compositeur et interprète, elle a toutes les casquettes et ça lui va bien!

En juin 2012 elle sortira un Maxi sur lequel  le titre « HEY » figurera.

 

Voici un extrait de son passage sur le plateau de « C à vous  » sur France 5 où elle interprète « Hey ».

 

Envie de découvrir Romy Romy sur scène « pour de vrai » ?

  • 30 Mai au Batofar Paris
  • 1er Juin dans l’émission de France inter «Les Affranchis»
  • 7 juin à La Favela chic Paris
  • 28 juin au Bus Palladium Paris

En savoir plus sur Romy Romy www.romyromy.fr




Polytechniques

Un son incisif, créatif et explosif.

Des paroles frenchy, funny et punchy.

Un univers décalé avec une image travaillée et stylisée.

Un jeu de scène exubérant, sautillant, avant tout bluffant.

Des mélodies bien à eux, bien ficelées, bien léchées hyper carrées.

Ils ont des casquettes, ils ont des bonnes têtes mais ne vous fiez par à leur dégaine proprette.

Un groupe juste ce qu’il faut d’impoli, qui a une dégaine de folie et qui offre un pur shoot d’énergie.

 

3 questions à Polytechniques

[Stef-Arkult] Qui êtes-vous? Ôtez-moi d’un doute, avez-vous fait une grande école qui présente ses élèves sur les champs Elysées chaque année en Juillet ?

Polytechniques : On est un duo : Nicol au chant et Traip à la production. On a en commun d’aimer la VHS, la musique 90’s, les hotdogs et de ne pas avoir fait Polytechnique (l’école)… alors on s’est rattrapé en FONDANT carrément Polytechniques, mais en y ajoutant juste le S pour éviter les amalgames.

En live on est accompagné d’une excellente batteuse, Caro (Caroline Geryl), et une fois y’avait aussi un pote danseur sur scène !

[Stef-Arkult] Quelles sont vos inspirations au quotidien ?

Polytechniques : On bosse chez Traip, dont on a rebaptisé l’appartement « le Studio A ». Y’a une chouette terrasse ensoleillée qui nous sert de salle de réunion, où on se fait des hotdogs party : on se prépare des hotdogs dans la plus pure tradition danoise, on laisse agir et au bout d’un moment les idées fusent.

[Stef-Arkult] 45 tours, votre dernier single est dansant et atypique quel est la genèse de ce hit ?

Polytechniques : Il s’agit de notre 1er single, qui sortira le 30 avril en digital, ainsi qu’en vinyle en tirage limité. Pour ce titre, l’équation est simple : Dutronc retourne sa veste, nous on baisse notre pantalon !

 

Le clip officiel de 45 Tours

Pour en savoir plus sur ces « mauvais garçons » rendez-vous sur leur site www.polytechniques.fr

Où rendez-vous au Réservoir le 19 Juillet !