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Wildlife : Une saison ardente – Histoire d’une (admirable) descente aux enfers

On connaissait le rêve américain, nous voilà plongés dans le cauchemar américain. Un pays en pleine mutation, au début des années 1960, un contexte politique mouvant, une société qui se transforme, les relations hommes / femmes qui prennent une nouvelle teinte. Nous sommes pourtant bien loin dans ce film de la frénésie des grandes villes de la côté Est.

Ici, c’est le Montana, la rudesse du climat et des éléments qui vient s’entrechoquer avec celle des sentiments et des rapports humains. Ainsi, l’harmonie qui règne, ou a minima semble régner, entre Jeanette, Jerry et Joe Brinson, va lentement se disloquer en prenant comme miroir les yeux du jeune adolescent, enfant unique, involontairement centre du drame qui se prépare. Et paradoxalement, le jeune homme représente à lui seul, l’image de la maturité, de la sagesse et de la stabilité au milieu d’un chaos en voie d’explosion.

On assiste ainsi à la lente descente aux enfers, physique, psychologique, d’une famille sans histoire, dépeinte avec un talent hors norme dans ce premier long métrage de Paul Dano. L’image splendide magnifie cette sensation de longue dépression, d’abord latente puis qui vient tout balayer, sans refuge possible. Au cœur du brasier, l’impeccable et incroyable Ed Oxenbould (Joe Brinson) impressionne par son jeu. Pas de superflu, une justesse des expressions, un rôle poignant pour cet adolescent écartelé au croisement des voies choisies par ses parents, seul détenteur de douloureux secrets, et toujours garant du maintien de l’équilibre familial.

Primé au festival du film de Turin et sélectionné à celui de Sundance, Wildlife vous marque, vous touche, vous retourne même, par la justesse et la sincérité des personnages qui composent ce drame, rien que trop banal, et aux relents amèrement contemporains.

 

 

Fiche technique
Titre original : Wildlife
Titre français : Wildlife – Une saison ardente
Réalisation : Paul Dano
Scénario : Paul Dano et Zoe Kazan, d’après le roman Une saison ardente (Wildlife) de Richard Ford

Distribution
Carey Mulligan : Jeanette Brinson
Jake Gyllenhaal : Jerry Brinson
Ed Oxenbould : Joe Brinson
Bill Camp : Warren Miller
Mollie Milligan : Esther
Zoe Margaret Colletti : Ruth-Ann




[Théâtre] La Clef de Gaïa – Des airs de famille …

Voilà maintenant plus de 3 ans que La Clef de Gaïa a été présenté pour la première fois au public. Quelques tournées et festivals d’Avignon plus tard, l’équipe a posé sa tente depuis fin septembre au Théâtre des Mathurins, en plein coeur de Paris.

Mais on oublie vite la frénésie des grands boulevards si proches, dès que la lumière tombe et que les premiers mots retentissent. Nous sommes plongés dans les évocations de l’Algérie du milieu du siècle dernier. Lina Lamara nous emmène faire connaissance avec sa famille et plus spécialement sa grand-mère paternelle, sa Mouima. Déjeuners en famille (nombreuse), scènes de la vie quotidienne, rituel du hammam, le spectateur est littéralement présent au coeur de cette vie de famille.

Le talent de la comédienne nous fait ainsi passer d’un personnage à l’autre, son jeu se transforme du tac au tac, de l’aïeule et son langage tout en images et en sonorités méditerranéennes, à l’adolescente ennamourée aux complaintes revêches, et aux airs américains. Car c’est bien toute une vie qui nous est donnée à voir au travers du prisme de l’enfant grandissant et s’épanouissant sous nos yeux. Toute une vie imprégnée par l’histoire et l’héritage d’un pays meurtri par de terribles événements, mais également sublimé par une culture séculaire, où le partage, la famille, la bienveillance envers l’autre font office de lois naturelles. La vie d’une Mouima, ordinaire dans sa vie de tous les jours, extraordinaire aux yeux et dans le coeur de sa petite fille. Cette petite fille qui se présente à nous, sur scène, et nous envoûte aux mélodies des mondes qui s’entrecroisent dans sa vie et ses envies.

Portée par les accords d’une guitare, tantôt discrets, tantôt enjoués voire endiablés, Gaïa, comme l’appelle sa Mouima, nous transporte. En explorant ces différents mondes qui l’attirent ou l’aspirent, c’est aussi sa Mouima qui va s’ouvrir et se confier, destins croisés de deux femmes et de deux époques.

La mise en scène, sans extravagance, précise sur les jeux de lumières et les effets sonores, accompagne et magnifie l’évocation de ces destins familiaux. Et si certains instants peuvent sembler décousus ou certaines répliques parfois attendues, l’ambiance magique qui règne dans la salle est plus forte, l’émotion prend le dessus. La beauté des personnages que l’on observe, tout en simplicité et en naturel, fait mouche dans notre contexte troublé et incertain, où certaines valeurs semblent s’effacer progressivement de la nature humaine.

Alors, n’oubliez pas votre d’offrir une orange à ceux qui vous sont chers …

Affiche

La Clef de Gaïa
Théâtre des Mathurins, 36 rue des Mathurins, 75008 Paris
Du jeudi au samedi, à 19h
28 euros en placement libre
Avec : Lina Lamara, Pierre Delaup
Mise en scène : Cristos Mitropoulos
Lumières : Maxime Roger
Décor : Christian Courcelles
Production : Compote de Prod
Réservations : http://www.theatredesmathurins.com/spectacle/336/la-clef-de-gaia




Gary Cook – Le Pont des Oubliés

Gary Cook.
Hymne à la camaraderie,
Ode à l’essence humaine,
Adolescence inhumaine.
Pêche de mauvaise fortune,
Amitiés de bon coeur.
Plongée dans les bas-fonds de l’espèce,
Pour un départ là-haut dans l’espace.
Découverte des joies, des peines,
Des amours, des trahisons.
Blessures des coeurs, douleurs des corps.
Petite ballade, grande échappée.
Cauchemar du présent, rêves d’avenir,
Des illusions, désillusions.

Gary, Max, Elliott,
Lou de mer,
Petits princes des temps modernes,
Ulysses aux sirènes wakoliennes,
L’Albatros veille sur ses pêcheurs.
Vertige des profondeurs,
Ivresse des espoirs.
Premier tome enchanteur,
Ravissement du lecteur.

 

Gary Cook
Tome 1 : Le Pont des Oubliés
Editions Nathan
Réservation / disponibilité : https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782092573860-gary-cook-t-1-le-pont-des-oublies-romain-quirot-antoine-jaunin/
EAN : 9782092573860
A partir de 12 ans

 




[Livre] Aucun de nous ne reviendra – Charlotte Delbo

Plongée au cœur de l’enfer. Dans le premier opus de son triptyque « Auschwitz et après », la rescapée du camp nous plonge au plus profond de l’ignominie.

L’horreur est livrée à son état brut. Et paradoxalement, on sent la douleur comme contenue, oubliée. Il n’est plus question de souffrance physique. Il est question de mort, de jour, de nuit, de travail, de froid, de mort, de mort. Et de vie.

Cette vie que le système concentrationnaire avait comme finalité d’anéantir, et au travers de cette vie, de ces vies, l’espoir tout entier de familles, de communautés, de peuples. Cette vie qui s’est prolongée, qui a tenu coûte que coûte durant les appels, durant les journées de travail, durant les nuits de cauchemars et d’agonies. Cette vie qui a permis de revenir de l’enfer. Au moins physiquement, car au travers du récit, il est clair qu’une part de l’auteure a disparu dans l’infinie cruauté imposée par ses tortionnaires.

Dans cet ouvrage se mêlent ainsi des descriptions du quotidien. Si tant est que l’on puisse imaginer un quotidien dans de telles conditions de mort. Des scènes de mort. Des scènes d’une violence sourde, froide, banale, expéditive. L’hiver dans le cœur des hommes. Et puis, entrecoupant ces témoignages, ces souvenirs, naissent des poèmes. Cet enchaînement, cette succession prend le lecteur aux tripes. Le rythme des récits, le rythme de la parole, l’écriture, tout traduit la souffrance, l’espoir disparu, l’espoir plus jamais espéré.

Ainsi, la ponctuation s’accommode du rythme des marches des colonnes de déportées. Les répétitions sont le martèlement des ordres, ou plutôt des aboiements des kapos, des stubhovas, des SS. Les mots sont précis, les phrases concises et définitives. Comme en est décidé le sort des plus faibles. Ou juste de celui qui s’est laissé prendre par l’épuisement et a fait un pas de côté. A laissé dépasser une main. A fermé l’œil au mauvais moment.

Faible sentiment que d’être bouleversé à la lecture de ce témoignage.
Dégoût.
Terreur.
Et terrible force du récit qui nous immerge au plus profond de la boue des sentiments humains. De cette boue n’aurait pas dû naître une tulipe.

Aucun de nous ne reviendra.
Aucun de nous n’aurait dû revenir.

Aucun de nous ne reviendra
Charlotte Delbo
Les éditions de Minuit, Collection Documents
184 pages
ISBN : 9782707302908
http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Aucun_de_nous_ne_reviendra._Auschwitz_et_apr%C3%A8s_I-2007-1-1-0-1.html




Les deux amis – Louis Garrel

Deux amis. Une femme. Un secret.

Outre Atlantique, cela aurait pu faire l’objet d’un thriller haletant, avec son happy ending familial, portant haut les valeurs états-uniennes. Mais ce n’est pas trop la came de Louis Garrel. Happy ending, et puis quoi encore ?

Le début de ce conte moderne est pourtant tout en légèreté musicale, peu de paroles, mais une mélodie omniprésente, aérienne, entraînante. Comme si les malheurs terrestres des personnages ne pesaient pas bien lourd dans l’aventure qui s’apprête à les réunir. Aventure amoureuse, ou plutôt « non-aventure » amoureuse. Des cris, des larmes, des cris, des cris, des cris.

Et puis, comme bien souvent, de l’amour naît la haine. De l’amitié naît la jalousie. Mère de tous les drames. Mère de toutes les peines.

Dans un Paris du quotidien, fait de trains de banlieue, de terrasses de cafés et de jardins publics, Louis Garrel nous livre une vision bien personnelle du triolisme moderne. Bien entouré de Christophe Honoré dans cet exercice, on ressent bien l’influence de son compère sur ce thème récurrent déjà rencontré dans « La Belle Personne » ou encore « Les Chansons d’Amour » pour ne citer qu’eux. Et encore une fois, ce drame contemporain tire sa source d’une intrigue classique. Après « La Princesse de Clèves », les deux amis ont choisi de revisiter « Les caprices de Marianne » à leur propre sauce.

Cette fois, c’est Golshifteh Farahani et Vincent Macaigne qui subissent l’impétuosité de Louis Garrel, virant parfois à la mauvaise foi ravageuse. Le trio est superbe, irréel et en même temps bien ancré dans un quotidien banal. Les rapports sont cruels d’humanité et de sincérité. La caméra de Louis Garrel filme le vrai, sans ambages ni maquillage. Le spectateur est touché, au plus profond de son jeu de valeurs et de certitudes. Et il en redemande … Mission réussie donc ?

Les deux amis
Réalisation : Louis Garrel
Scénario : Louis Garrel et Christophe Honoré
Golshifteh Farahani : Mona
Louis Garrel : Abel
Vincent Macaigne : Clément
Laurent Laffargue : le metteur en scène

Rachid Hami : l’acteur
Pierre Maillet : le réceptionniste de l’hôtel

 




Victor – A l’amour, à la mort

Une pièce subtile servie par une distribution haute en couleurs et pour le moins exceptionnelle. Victor nous emmène dans les frasques de l’amour, sans jamais tomber dans les ficelles faciles, ou les répliques de bas étage. Un merveilleux moment de théâtre alliant émotion et légèreté, une découverte très appréciée en cette période de rentrée théâtrale.

France. 1950. La guerre est encore dans les esprits. Victor (Grégory Gadebois) nous apparaît à sa sortie de prison. Il vient d’y passer une année, pour un délit qu’il n’a pas commis. Il vient d’y passer une année, pour un ami. Cet ami, Marc (Eric Cantona) est un personnage en vue dans la ville. Puissant homme d’affaires, aux manières parfois douteuses, mais qui ne peut se trouver compromis dans une affaire publique, sous peine de voir son empire naissant s’effondrer sur sa base d’argile encre fraîche.

La clé de l’intrigue qui va se dérouler devant nos yeux entre bientôt en scène, sous les traits de Caroline Silhol. Françoise est la femme de Marc, et Françoise est la passion de Victor. Là où l’on pourrait s’attendre à se trouver en présence d’un trio d’une comédie de boulevard plutôt classique, c’est un tout autre jeu auquel nous assistons une fois ce décor posé. Loin des quiproquos et des amants cachés dans le placard, Henri Bernstein nous propose au contraire la force de la franchise, du sentiment assumé, revendiqué, exprimé.

Comment pourrait-on s’en étonner devant un Grégory Gadebois tout en puissance, et un Eric Cantona à la majesté légendaire ? Pas de faux-semblant, l’honnêteté fait loi (et foi !) dans ce jeu maléfique et cruel de l’amour et du désamour. Otage parmi tous, l’amitié est malmenée, reniée, bafouée. Et puis, la nature humaine reprend ses droits. L’honneur comme seul guide. L’orgueil même.

Dans le cadre du théâtre Hébertot, Rachida Brakni nous propose une mise en scène simple pour laisser toute la force au texte et au jeu de ses acteurs. Les premiers changements de décor se font au noir, presque à vue. On y admire alors la simplicité du changement d’univers. Le passage d’un mur de prison à un intérieur d’abord modeste, puis clairement bourgeois. Les suivants se feront derrière le rideau. La sobriété des intérieurs comme des extérieurs résonne devant le tranchant des sentiments qui se dévoilent au fil de la pièce, et qui déchirent les âmes et les cœurs.

Serge Biavan et Marion Malenfant viennent compléter ce merveilleux trio, dans les rôles délicats des compagnons de passage, presque amis et pas complètement amants … Vous l’aurez compris, Victor (la pièce) est un cours de nature humaine. Terriblement réel car parfaitement interprété, sans exagération ni facilité. Du grand théâtre ! Bravo !

 

Pratique : Victor, au Théâtre Hébertot
Séances : du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 17h
Casting : Grégory Gadebois, Eric Cantona, Caroline Silhol, Marion Malenfant, Serge Biavan
Texte : Henri Bernstein
Mise en scène : Rachida Brakni
Location : 01.43.87.23.23




Profession du Père – Sorj Chalandon

Après le Quatrième Mur, Sorj Chalandon nous revient dans un roman de famille. Le narrateur, sa mère et surtout son père. Dans un huis clos oppressant. Opprimant même. Huis clos que l’on n’ose imaginer autobiographique. Ou que l’on préférerait savoir sorti de l’imagination de son auteur, plutôt que de ses souvenirs.

Profession du père. Tout commence là. Trois mots posés sur une feuille de papier. Rituel immuable de la rentrée des classes. Trois mots qui fond s’effondrer progressivement les repères d’une famille. Dans ce qu’ils représentent. Dans ce que les autres en perçoivent. Profession du père. Pas d’écart possible. Conformisme nécessaire.

Trois mots qui englobent une vie entière. De multiples vies même. Et toute une famille, tentant de survivre aux griffes paternelles et à son ire sans pitié.

Trois mots qui courent tout au long du siècle. Non sans rappeler ce titre « Duboisien » : « Une vie française ». Des périodes troubles de l’histoire hexagonale, des secrets d’Etat, le visage sombre d’une partie de la population. Mais également, des exploits plus anodins, des performances sportives, des engagements de toute une vie.

Un traumatisme de toute une vie.
Qui disparaît avec un souffle.
Qui emporte avec lui ses secrets.
Qui délivre des souffrances du passé. Des maux des souvenirs. De la violence des chairs.
Une libération pour le reste d’une vie.
Pour finalement trouver une réponse. Profession du père ?

Un roman qui se dévore, bien loin des l’Irlande tant chérie par son auteur, un roman qui marque sans doute un retour aux sources, un retour à soi de la part de Sorj Chalandon.

Le style est puissant. Les rythmes varient, tantôt reflet d’une période d’accalmie, tantôt stigmates des déchaînements de l’esprit et des poings. Et la rentrée littéraire en prend un coup, comme on aimerait en voir davantage.




Stéphane Korb nous livre ses Clefs pour le Japon

Bien plus qu’un livre de photos. Pas tout à fait un guide de voyage. Plutôt le partage d’une découverte. Lentement muée en un amour véritable. Fortement emprunt de respect. D’écoute. De curiosité.

Stéphane Korb nous livre ainsi, dans ses « Clefs pour le Japon », la partition de la vie au pays du Soleil Levant. Une gamme à 8 notes. 8 clefs symbolisant l’essence de cette lointaine nation.

Clefs pour le Japon - Stephane Korb - Couverture

Pour l’exercice, passons désormais son ouvrage sous le prisme successif de chacune de ces clefs :

  • Nihon (Japon) : l’objet de ce livre d’art, de ce récit initiatique, de ce parcours intérieur au fil des découvertes extérieures,
  • Sensei (professeur) : pour la vertu didactique de cet ouvrage qui nous fournit des clés de compréhension de la culture japonaise, de ses traditions et de ses merveilles (ancestrales ou tout à fait actuelles),
  • Iro (couleur) : pour les couleurs que revêtent successivement les 200 pages de ce livre. Un pays aux mille visages, aux mille couleurs, et tellement plus encore. La magnifique couverture de Frédéric Duciel et Théo Masui en est une belle illustration,
  • Kata (forme) : pour le format de ce guide, entre récit personnel, guide de voyage, albums de photographies. Un livre qui sort des moules traditionnels, des standards du genre,
  • Shizen (nature) : pour la découverte de la multitude des paysages proposés au fil des récits et des chapitres. Paysages natures ou urbains. De jour comme de nuit,
  • Wa (harmonie) : pour le ressenti global une fois la lecture achevée. Un juste équilibre entre images, récits de voyage, conseils pratiques, et explications culturelles,
  • Kyudo (rechercher la voie) : pour le cheminement intérieur qui transparaît d’une photo à l’autre, d’une anecdote à la suivante, d’un voyage à celui d’après. Et finalement, le sentiment d’une paix (re-)trouvée. D’une sérénité acquise,
  • Jo (sentiment) : sentiment de plaisir à parcourir ces pages, se plonger tout entier dans ces instantanés de la vie japonaise et se projeter soi-même en voyage, naviguant dans ces rues, rencontrant ces gens, buvant ces whiskies.

 

Cette partition japonaise permet d’ouvrir l’esprit. De le préparer à accueillir des fragments d’une culture forte, inconnue ou méconnue. Une préparation de l’esprit au voyage du corps.

 

Clefs pour le Japon, Stéphane Korb, 29,90 €
Calligraphies : Satsuki Carrio Goto
Préface : Toshiro Kuroda
Editions : Mémoires d’artistes éditeur
Site web : www.korb-art.com
ISBN : 978-2-9546771-0-1

 




Niki de Saint Phalle – Nana Power au Grand Palais

Le Grand Palais rend hommage aux femmes.
A une femme. Niki de Saint-Phalle. Artiste rebelle.
Morte d’avoir pratiqué son art. Elle aurait eu 84 ans.
A la Femme ensuite. A toutes les femmes.
A leur destin souvent imposé. A leurs libertés bafouées. A leur honneur sali.
A leur place dans la société moderne. A leurs espoirs.


Portrait Niki de Saint Phalle

L’art violent, en réponse à la violence

Au début, il y eut la violence. La violence d’un père, puissant parmi les puissants. L’indifférence d’une mère. L’irréparable se produisit. Acte inavouable. Acte impardonnable. Effroyable inceste.
L’adolescence arriva. La vie continua, quotidien familial imperturbable dans les années noires du deuxième conflit mondial.
Niki offrit alors sa beauté aux grands magazines de l’époque.

Mais les démons se firent plus forts. Ils l’entraînèrent dans un profond désarroi, une méchante dépression. Internement. Repos. Puis la révélation.
L’art sera son échappatoire. La condition de sa libération intérieure.

Commence alors une période de découvertes pour Niki. Découverte de ses aspirations. Découverte du champ des possibles. Découverte du soulagement artistique. Et découverte de l’art brut, avec Jean Dubuffet, duquel Niki sera très proche.

Collages, peintures, sculptures pour démarrer. Pollock est très présent dans l’esprit de ces premières œuvres. Puis apparaît la femme. La femme mariée. La femme donneuse de vie. La femme déesse. La femme veuve. La femme se constitue d’objets du quotidien. Telles les compositions massives présentées dans cette deuxième salle de l’exposition du Grand Palais.

Ensuite viennent les Tirs. Réponse violente à la violence de la société. Cette société où les hommes dominent. Cette société où les femmes vivent pour les hommes. Où les femmes vivent pour la famille.

Saint Sébastien/Portrait of my lover, 1960-1961

La femme, source de création et de vie

Les Tirs proposent une nouvelle approche de l’art. Une approche féminine des armes et de la violence. « Bang bang, I shot you down ». Voilà le credo classique d’une société où les armes sont reines. Où les armes détruisent et tuent. Niki souhaite les faire créer. La naissance et la création sont à portée de canon.

L’exposition présente des extraits de ces spectacles de rues pour le moins inhabituels. Et le résultat de ces séances de tirs d’arrière-cour. Des poches de peintures explosées. Des vomissures de couleurs. Laissées dégouliner à leur bon vouloir sur des obstacles tout de blanc peints. Ces compositions aléatoires cohabitent avec des œuvres un peu différentes. Collages, moulures, sculptures présentant les grands du monde d’alors. Et mêlant fantaisie et politique. Le monde masculin est un monde de guerre et de violence. De pouvoir et d’affrontement. La femme est là pour veiller sur la création. Sur la vie.

 

La Nana Power, ou l’imagination en grand

Cette vie et cette création, Niki la voit en grand. Elle lui donne corps. Dans une Eve nouvelle, porteuse d’espoir, porteuse de couleurs, porteuse de joies. Les Nanas voient le jour dans les mains de l’artiste pour révéler la force de la femme. Leur grandeur est censée représenter le champ de l’imaginaire féminin, la puissance de cette énergie créatrice. Et la petitesse de sa tête, telle une tête d’oiseau, marque la place qu’on lui accorde dans la société. Elle n’est pas censée réfléchir. Elle n’est pas censée utiliser son esprit. Son corps la porte au fil de la vie. Selon les décisions et le bon vouloir des hommes.

Quel merveilleux hommage au génie de l’artiste que la salle présentant ce Nana power. Une mise en espace réussie. Un effet saisissant. Une mise en valeur remarquable de ces corps de femmes surdimensionnés. Le tout agrémenté d’interviews de De Saint Phalle, et de dessins. Ces dessins, à la fois journal intime d’une vie bousculée. Correspondance avec ses amis à travers le monde. Dessins aux motifs enfantins mais à la gravité si adulte. Une plongée en apnée dans l’univers intérieur de celle qui fut mannequin puis créa la beauté de ses mains. Et la destina au grand public. La beauté et la création comme lieux de vie et de récréation.

Affiche “Vive l’amour”, 1990

Le Jardin des Tarots, le Golem

Profondément bouleversée par la visite du parc Güell, Niki de Saint Phalle décide de créer un jardin idéal. Plus beau encore que la pièce maîtresse de Gaudi. Plus grand. Plus spectaculaire. Son Jardin des Tarots sera en Toscane. Les sculptures démesurées seront autant de lieux de vies. Autant de cartes de vies, mais aussi de mort. De personnages sacrés. Elle y consacrera les dernières années de sa vie. Pour ce qui sera réellement l’œuvre de sa vie.

Cette dernière salle, à grands renforts de maquettes et de vidéos, nous propose une immersion dans ce pays imaginaire. Il y avait eu le Hon pour représenter la femme comme source de la vie. Puis le Golem comme aire de jeux. Il y eut finalement le Jardin des Tarots, aire de vie. Promenade dans l’imagination et la rêverie d’une femme qui consacra son existence aux femmes.

Jardin des Tarots

 

 

Niki de Saint Phalle
Du 14 décembre 2014 au 2 février 2015
Galeries nationales du Grand Palais – Paris




Alice, une merveille en ce pays !

Plus d’un mois a passé depuis la première … et le succès se confirme pour Alice ! Compote de Prod, ça vous rappelle quelque chose ? Ils étaient à l’origine de « Souviens toi Pan » (http://www.arkult.fr/2011/07/le-pays-de-nulle-part-sinvite-a-paris/) et reviennent plus déjantés que jamais dans cette version revue et corrigée de la non moins fameuse histoire de Lewis Caroll.

Humour, excentricité et bonne humeur : voici trois des ingrédients de cette nouvelle recette made by Compote de Prod (avec des vrais morceaux à l’intérieur …).

Alice-article

Imaginez-vous un instant l’héroïne d’une histoire qui évolue au fur et à mesure de vos agissements … Une rencontre avec un chat, qui apparaît et disparaît à son bon vouloir, ce bon vieux matou du Cheshire (Antonio Macipe); un lapin blanc, toujours pressé, toujours en retard et dont la poursuite réserve bien des surprises (Vincent Gilliéron); des conseils proférés par une mystérieuse chenille (Véronique Hatat); la terrible et redoutée Reine de Coeur (Julie Lemas) qui ne souffre aucune contradiction, aucune question ; et enfin le Chapelier Fou (Hervé Lewandowski, qui apparaît aussi en Lewis Caroll lors de la première scène), qui mérite bien son surnom, les rimes sont son domaine, la théine sa drogue, la nourriture son credo.

Alors seulement vous pourrez comprendre la dose qu’il faut de courage à la jeune Alice (interprétée par la remarquable et remarquée Marie Oppert) pour venir à bout de toutes ces aventures. Mais quelle récompense à la fin de ce merveilleux voyage, car c’est bien d’une quête initiatique dont il s’agit ! Passage nécessaire vers une étonnante maturité, celle de comprendre le bonheur d’être un enfant.

Et de maturité, l’équipe de Compote de Prod en fait preuve à l’occasion de ce deuxième spectacle de leur création. Les décors, les paroles, les arrangements, les costumes … que de chemin parcouru depuis « Souviens toi Pan ! », un cap a été franchi, heureusement l’humour et la simplicité demeurent.

 

Pratique :
Les mardi et mercredi, 19h30, au Théâtre Clavel – 3 rue Clavel – 75019 Paris
Plus d’informations sur www.compotedeprod.com

Auteur : Julien Goetz
Artistes : Marie Oppert, Antonio Macipe, Vincent Gilliéron, Véronique Hatat, Hervé Lewandowski, Julie Lemas, Anthony Fabien
Metteur en scène : Marina Pangos

 




La nuit des piranhas au Café de la Gare – Triste réalité …

Bas les masques. Ainsi pourrait-on résumer la pièce qui se joue en ce moment au Café de la Gare. Un lieu chargé d’histoire pour le théâtre et la comédie moderne. Rien de moins que Coluche y a fait ses débuts sur scène. Et, à l’instar de Coluche, les auteurs de « La Nuit des Piranhas » (Philippe et Cédric Dumond) nous offrent leur vision de notre société moderne. Balancée entre révoltes, injustices, jeux de pouvoir et quête de transparence. Les personnages, au prime abord, répondent à des clichés bien définis dans l’imaginaire commun.

Homme politique véreux qui cherche tous les passe-droits possible.
Prostituée, outrageusement maquillée, tombée pour racolage.
Jeune étudiant altermondialiste en quête d’un monde meilleur, d’une fraternité universelle et développant le même amour pour les forces de l’ordre que ses prédécesseurs soixante-huitards.
Maton irascible, petit chef, n’hésitant pas à user de la force pour faire taire toutes les voix qui pourraient remettre en cause ses convictions.

Puis, petit à petit, dans une pièce bien rythmée, aux assauts des manifestants (c’est jour de révolte nationale), les masques tombent. Les préjugés laissent place à des vérités bien inattendues, et parfois au goût tristement amer pour le spectateur, car tellement proches des histoires de notre quotidien. La société dépeinte dans les médias nous apparaît là dans sa désolante simplicité, et ses valeurs parfois douteuses.

Heureusement, la légèreté du ton et l’engagement des acteurs rendent cette vérité plus supportable, et permettent aux spectateurs de mieux s’indigner des travers et des aberrations contemporaines. La Nuit des Piranhas pourrait concourir à de belles récompenses comiques, si ce n’était ce fond de vérité tragique toujours présent dans les textes. Une belle leçon de société moderne, d’humilité et … d’espoir malgré tout !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pratique :
Auteurs : Philippe et Cédric Dumond
Artistes : Julie Cavanna, Benjamin Bollen, Bernard Bollet, Hubert Drac
Metteur en scène : Hubert Drac
Durée : 75 minute
Du mardi au samedi à 19h
Adresse : Café de la Gare – 41, Rue du Temple – 75004   PARIS

 




Fanny … Ardente à la Gaité Montparnasse

Ardent comme le désir qu’elle porte à son fils, désir incestueux, désir maternel, désir œdipien
Ardents comme les coups portés, au coeur et au corps de son fils
Ardente comme la colonie qu’elle quitte pour retrouver ce fils aimé, ce fils haï, ce fils désiré, ce fils repoussé.
Un fils parmi quatre autres enfants.
Un fils unique dans le cœur de sa mère.
Un fils en marge de la société.
Loin des Messieurs de ce monde.
Avec pour seul amour sa mère, et pour seul désir la fuite.
Loin des hommes du monde, recherchant la proximité (et l’argent) des femmes du monde.
Et il y a la sœur, absente de scène, mais omniprésente dans la bouche de la mère et dans celle du fils.
La sœur Mimie, pourtant bien laide.
Porteuse de tous les secrets. D’elle viendront toutes les révélations. Tous les déclins. Toutes les déceptions.
Mademoiselle Marcelle fait pâle figure au milieu de ce portrait de famille. Venue de nulle part, n’allant nulle part. Jamais regardée, jamais consultée. Toujours rabrouée.

Affiche "Des journées entières dans les arbres"

En ce 60e anniversaire de la parution de la nouvelle éponyme de Marguerite Duras, Thierry Klifa fait le pari d’une mise en scène classique, austère, légèrement modernisée grâce aux sonorités d’Alex Beaupain (mais en gardant l’original d’Hervé Vilard !). Et c’est une réussite. Quatre acteurs seulement sur scène, aucune fioriture, la salle est conquise, les spectateurs se prennent même à vouloir eux aussi leur part de choucroute lors du repas familial … Et à rêver d’être les enfants de Fanny Ardant (ou à défaut de prénommer leurs enfants Fanny, en hommage … ). Sa prestance, sa présence, l’incroyable mélodie de sa voix nous entraînent à sa suite tout au long de la pièce, dans les méandres des histoires et des drames familiaux.

Après « Oh les beaux jours » en 2013, avec Catherine Frot, c’est Fanny Ardant dans cette nouvelle version de « Des journées entières dans les arbres » qui relève le défi de reprendre un rôle jusqu’alors complètement acquis à la divine Madeleine Renaud. Et à l’instar de Catherine Frot, ça marche ! Alors, n’attendez plus, courez à la Gaité ! 

Pratique :
Des journées entières dans les arbres
Théâtre de la Gaité Montparnasse, jusqu’au 30 mars 2014
Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h30
Tarif : de 20€ à 40€

Avec Fanny Ardant, Nicolas Duvauchelle, Agathe Bonitzer, Jean-Baptiste Lafarge
Texte de Marguerite Duras
Mise en scène de Thierry Klifa
Musique d’Alex Beaupain
Photos : Carole Bellaiche




« Une femme, une pipe, un pull » … Drôles de pubs !

« Une femme, une pipe, un pull »
« J’aime ma femme. J’aime la Kronenbourg. Ma femme achète la Kronenbourg par six. C’est fou ce que j’aime ma femme. »
« Babette. Je la lie. Je la fouette et parfois elle passe à la casserole. »

Blagues potaches d’un humoriste en mal de reconnaissance ? Brèves de comptoir entendues dans un relais routier ? Que nenni !
Il s’agit là d’un échantillon (représentatif ? à vous de juger) des coups de pubs qu’a connu notre société durant le dernier siècle.

On dit souvent que la publicité est l
e reflet de notre société, qu’elle met en lumière ses travers, ses préjugés, ses secrets même. Si cela est avéré, alors je vous le demande, dans quelle société vivons-nous ? Et malheureusement, fort est à parier que ces 150 reproductions de publicités sont autant de miroirs de l’esprit de notre société et de son évolution à travers les âges.

Mais rassurez-vous, les quelques extraits sus-cités ne sont en rien exhaustifs de la variété des messages hautement informatifs transmis au travers de cette grosse centaine d’affiches publicitaires. Le sexisme et la mysoginie y sont certes souvent présentes, mais elles y côtoient la provocation (parfois à l’excès, à l’image des campagnes commerciales de Benetton), les détournements d’oeuvres d’art ou de photos de célébrités, la parodie, et les messages prétendûment scientifiques (diverses promesses : grandir en quelques mois de plusieurs centimètres, suppression des rides en 25 minutes, dissolution des poils disgrâcieux en 3 minutes, …).

Vous l’aurez compris, le florilège des 150 publicités proposé dans l’ouvrage « Drôles de pubs » est une véritable plongée dans le passé. Elles retracent l’évolution des mentalités, des moeurs, bref … de nos vies, de celles de nos parents et grands-parents … Bien malin qui saurait dire à quoi ressemblera un ouvrage similaire dans 50 ans !

Publicité Kronenbourg

 

Pratique
Drôles de pubs, aux éditions Larousse
160 pages, broché, 12,90 €
ISBN : 2035896304




Bonne nouvelle, Frédérick Sigrist refait l’actu !

Un soir d’hiver. Le Funambule Théâtre à Montmartre.
Et funambule, Frédérick Sigrist en est un.
Pas de filet de secours.
Une heure et demie de numéro d’équilibriste.
Droite, gauche, et même centre.
Tout le paysage politique y passe.
Et personne n’est épargné !

Humoriste.
Acteur.
Imitateur.
Sportif (si si!).
Mime.
Il nous dévoile toutes ses personnalités.
Et même un peu de son intimité.
Sa famille (réelle et politique).
Ses amis (très peu en politique).
Ses origines (méfiez-vous des évidences).

Des sketchs qui s’enchaînent.
Le rythme ne retombe pas.
Les zygomatiques s’affolent.
Et finalement perdent prise.
Trop c’est trop.
Impossible de résister.
Le fou rire est libéré.
Lâché dans la nature.
A peine le temps de reprendre son souffle.
Que déjà le rire revient.
Seule accalmie possible : le tomber de rideau.

Une heure et demie a passé.
Pas un instant le rire n’a cessé.
(Bon, ça c’est pour la rime.
En fait, quelques instants par ci par là.
Pour la bonne santé de son public.)

Déjà des moments cultes en tête.
Qu’on se prend à répéter à la sortie.
Et qu’on se surprend à répéter des jours après.
« On me dit que … »

On me dit que ce monsieur ira loin !

Pratique
Frédérick Sigrist refait l’actu
Théâtre : Funambule Montmartre
Tous les vendredis et samedis à 20h.
Tarifs : entre 11,50€ et 20,50€
Réservations : www.funambule-montmartre.com et par téléphone : 01.42.23.88.83

 

Frédérick Sigrist - Affiche du spectacle

 

 




Prêts pour une descente dans la poudreuse

Pas question de ski.
Du free ride éventuellement.
Beaucoup de freestyle ça c’est sûr.
Et de la poudreuse à foison.
De la poudreuse et des diamants.
Mais ces diamants là ne sont pas éternels.
N’est pas éternel non plus le délire qu’ils procurent.
Ce serait trop simple.
Une montée et c’est fait.
Rester perchés pour l’éternité.
Loin de la réalité.
Loin du doute.
Loin des emmerdes.
Il paraît qu’il est libre Max, il paraît que y’en à même qui l’ont vu voler.
(Désolé pour la référence …)
Ça c’est certain.
Il a plané même.
Aux yeux de tout le monde.
Même des flics.
Mais tel Icare des temps modernes, il a vite fait de se brûler les ailes.
Avec en guise de soleil, les emmerdes du quotidien.
Et un souvenir qui ne part pas.
Un souvenir qui le terrasse.
Un souvenir qui le hante.
Celui d’un père parti trop vite.
Parti trop tôt.
Parti d’un coup d’un seul.
Parti d’un coup d’un gun.
Pas de coup d’essai dans la vie.
Pas de générale.
Une seule représentation.
Toute sortie est définitive.
L’homme doit se connaître.
Pour son bien.
Pour celui des siens.
Sinon il se bouffe.
Il se torture.
L’esprit.
Le corps.
Le coeur.
Il devient cannibale.
Cannibale.
Bienvenue.
En pays cannibale.

Ouf … On reprend son souffle. On respire. L’air frais à la sortie de l’Archipel ce dimanche soir est le bienvenu. Pour son premier long métrage, Alexandre Villeret a mis la barre haut. Et le rythme qui va avec. Road-movie en noir et blanc, aux airs de La Haine, avec les héros de Trainspotting. Ou ses faux héros. Mise en abîme d’un documentaire express. 48h de la vie d’un dealer, à travers ses potes, ses filles, ses clients, ses shoots, ses montées, ses descentes. Autant de chapitres que de personnages et de personnalités. De Madame Fanta au Gros Louis en passant par Marie, les séquences s’enchaînent, ne laissent pas de répit. Le spectateur monte avec les personnages. Jusqu’à la chute. La chute finale. Tout un monde qui s’écroule devant le poids des souvenirs et la pâleur des illusions.

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Réalisateur
: Alexandre Villeret
Auteurs : Alexandre Villeret et Aymeric de Heurtaumont
Image : Jean-Baptiste Rière
Son : Clément Martin
Costumes : Jérémy Baré
Montage : Charlotte Teillard d’Eyry et Alexandre Villeret
Producteur délégué : Aymeric de Heurtaumont
Produit par : Takamaté Films, Tracto Films, Shaman-Labs et Commune Image
Distribué par : Commune Image Media et Takamaté Films en association avec La Vingt-Cinquième Heure

Avec :
Max : Axel Philippon
Lenny : David Saracin
Yoann : Ivan Cori
Angelo : Jo Prestia
Marie : Sophie Chamoux
Joséphine : Magdaléna Malina
Nathalie : Dany Verissimo
José : Shamzy Sharlézia
Lady Fanta : Claire Amouroux
Mon adjudant : Yves Pignot
Dexter : Dexter Dex Tao
Gros Louis : Thierry Nunez