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Un voyage en « Train fantôme »

Train Fantôme

Des mises en scène d’Éric Metayer, on se souviendra surtout des 39 Marches et de son ambiance « hitchcockienne » tournée à la dérision qui a connu un grand succès lors des deux dernières saisons [1. La pièce avait alors remporté le Molière 2010 du meilleur adaptateur et celui de la meilleure pièce comique]. Avec Train Fantôme, l’auteur-metteur en scène s’approprie l’univers des vampires pour en faire un cocktail horreur-humour relevé de quelques touches grandguignolesques.

La pièce est plus une suite de sketches qu’une histoire qui suit son cours. Une écriture qui présente ses avantages et ses inconvénients, les principaux étant que certaines parties sont plus drôles que d’autres. De plus, certaines scènes n’apportent rien à l’histoire, créant ainsi parfois un sentiment de confusion dans l’esprit du spectateur. Toutes ces scénettes joyeux monde se déroulent dans une ambiance Disneyland de pacotille, mais un pacotille qui rigole sans grincer de son manque de moyens, créant ainsi un objet d’humour supplémentaire dans la narration de ces conte potaches où il est question d’un notaire, de Dracula, d’histoires d’amour et de femmes volages…

Au final, le Train Fantôme est une aventure amusante où des personnages d’une gentille candeur, parfois même légèrement stupides, divertissent un public venu passer un moment agréable. Les comédiens s’amusent sur scène, le plaisir est ressenti dans la salle. On en demandera pas plus à ce spectacle, qui rempli très bien sa mission de divertissement.

Pratique : Jusqu’au 5 janvier 2014 au théâtre de la Gaité-Montparnasse, 26 Rue de la Gaité (14e arrondissement, Paris) – Réservations par téléphone au 01 43 22 16 18 ou sur www.gaite.fr / Tarifs : entre 16 € et 38 €.

Durée : 1 h 40

Texte : Gérald Sibleyras et Eric Metayer

Mise en scène : Eric Métayer

Avec : Jean-Philippe Beche, Andréa Bescond, Dorel Brouzeng-Lacoustille, Yamin Dib, Christophe Laubion.




Rentrée en légèreté à la Gaîté


Lorsque l’on sort rue de la Gaîté à Paris, c’est la légèreté et les réjouissances que l’on recherche (je fais ici allusion aux différents théâtres qui la jalonnent et non aux sex-shops). Cependant on ne sait jamais quel sort sera réservé à nos zygomatiques ?! Rira-t-on gras, jaune à la folie ou pas du tout ?
Avec la pièce Une semaine pas plus au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse on rit sans se forcer et on retrouve le pavé de la Gaîté, guilleret.

Un scénario prétexte à des débordements réjouissants

Le scénario est simplissime. L’un (Paul) s’est lassé de l’autre (Sophie), sa moitié, et souhaite s’en débarrasser. Non pas la zigouiller, on ne rejoue pas un épisode de « Faites entrer l’accuser », plutôt l’éjecter cordialement de l’appartement qu’ils occupent ensemble. Pour cela, Paul aurait pu agir seul et parler à cœur ouvert à celle qui fut sa dulcinée. Mais non, c’est une manière détournée que Paul va plébisciter en passant par l’entremise (non de sa tante Artémise*, mais celle) de son meilleur ami (Martin).

 

La mayonnaise prend doucement mais elle prend bien

Progressivement les éléments du subterfuge imaginé par Paul (Clément Michel) pour faire fuir Sophie (Maud le Guénédal) se mettent en place : le décor,  la dynamique et les rôles de chacun. La pièce mise en scène par David Roussel et Arthur Jugnot (le fils de Gérard) pâtit de certaines longueurs mais la mayonnaise monte joyeusement. Il faut dire que Clément Michel s’y emploie avec  fièvre et mouille la chemise. Faire-valoir agité de ses comparses, il besogne en Sganarelle contemporain pour mettre en place sa supercherie : un beau château de sable.

 

La théorie du château de sable.

Bien malgré lui, la troisième roue du carrosse, Martin (Sébastien Castro), est embarqué pour pourrir le quotidien du petit-couple. Mais c’est une bonne pâte ce Martin. Il est jovial, facile à vivre, bricolo et bien élevé…. Sauf quand on lui demande d’être « vilain ». Là, Sébastien Castro se lâche et comme un môme sur la plage, piétine le château de sable dans une interprétation récréative à souhait de son personnage. Le fauve est lâché. Quelle fripouille ce Sébastien Castro qui sait faire rire sans tomber dans le lourd ou la simplicité. Voici un acteur à suivre avec, à son actif, une série de pièces qui a très bien fonctionné.

 

Gage de la bonne humeur qui rayonne de la pièce, on sent parfois le fou-rire poindre entre les trois acteurs. A la ville on ne sait pas – ceci ne nous regarde pas- mais à la scène ces trois là s’entendent à merveille. Un trio bien huilé, on ne regrette pas son choix. Une semaine pas plus est une comédie fort sympathique.

 

Gaîté Montparnasse
2 rue de la Gaîté
75014 Paris
http://www.gaite.fr/actualite-theatre.php
Une comédie de Clément Michel
Mise en scène par Arthur Jugnot et David Roussel
Avec Sébastien Castro (Martin), Maud Le Guénédal (Sophie) et Clément Michel (Paul).

*Vous aviez évidemment reconnu les paroles de la chanson Le Telefon de Nino Ferrer !