NAVA 2012 – « Le Kiné de Carcassonne »

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(c) Jacqueline Chambord

Une fois n’est pas coutume, Jean-Marie Besset, auteur français habitué aux pièces « sérieuses » a écrit une véritable comédie, « Le Kiné de Carcassonne », à quatre mains avec Régis de Martrin-Donos, jeune auteur de 24 ans, dont Arkult vous avait parlé l’an dernier.

Cette pièce pour rire a été confrontée au public Limouxin, forcément sensibilisé à la géographie de la ville médiévale voisine. Elle raconte l’histoire d’une famille qui débarque à New-York, dont le père vient de perdre un frère. La bande provinciale est bien décidée a récupérer l’héritage de celui-ci. Ils seront empêchés par les véritables proches du défunt. Commence alors une grande escalade du n’importe quoi dans le dédale des rues de Manhattan.

 

Le couple père-mère de la famille française est tordant et explosif. Elle, prof’ de lettre dépressive est accrochée à sa thérapeute, elle compte sur ce voyage inopiné pour reconquérir son mari. Ce dernier n’a d’yeux que pour la fortune de son frère, et les fesses de la colocataire de celui-ci, danseuse new-yorkaise qui finira par succomber à son charme ringardisant. Ce même père qui invite sa fille à coucher avec le notaire pour le convaincre de lâcher du lest. Sans oublier l’irradiante danseuse américaine, qui rejoue pour le mari la scène des pétales de rose d’American Beauty au milieu du gazon de Central Park. Elle a l’accent américain tombant parfois vers celui de Carla Bruni, ce qui ajoute encore à la fulgurance comique.

 

Succès annoncé

Tout le mécanisme de la comédie à tiroirs marche à merveille. Les rebondissement incessants sont vifs, à contretemps : le rire n’arrive pas forcément lorsqu’on l’attend. Cet aspect est particulièrement bien écrit, c’est par l’escalade de l’absurde et la véritable surprise que cette comédie se distingue des « Clan des Divorcées » et autre « Faites l’amour avec un Belge » qui elles sont prévisibles et proches du niveau drôlatique d’un téléfilm d’M6 en après-midi.

Chaque thème porte à rire, les ploucs ahuris par les grattes-ciels, sombrant dans la débauche, tout comme les parodies de répliques américaines, jusqu’aux échos à des faits d’actualité. « Ne bougez-pas, je suis kiné » pourrait devenir une réplique culte. En concurrence avec « La place Carnot de Carcassonne, c’est comme Time Square ».

Malgré l’éclat annoncé de cette comédie brillante et bien que l’on ne s’ennuie pas, quelques petites répliques, font perdre du rythme à la pièce.

Le texte manque parfois de naturel, de fluidité et semble un mécanique par endroit. Certaines scènes qui ajoutent de la profondeur aux personnages ne sont pas indispensables (ça reste une comédie) et ces tentatives cassent l’entrain au moyens de quelques verbiages inutiles.

Gardons à l’esprit que c’était une première lecture réussie. Ébauche nouvelle de ce qui sera un immense succès, mérité.

Tournée :

– En projet de création.

Avec : Raphaëline Goupilleau (la mère), Pierre Cassignard (le père), Félix Beaupérin (le fils), Agathe Le Bourdonnec (la fille), Arnaud Denis (Raoul), David Zeboulon (Winston), Chloé Olivéres (Isabella).

Mise en espace : Gilbert Désveaux

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